HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre I

Chapitre 9

  Chapitre 9

[1,9] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Θ'. § 1. Ἔτι δὲ κεφαλῆς μόριον, δι´ οὗ ἀκούει, ἄπνουν, τὸ οὖς· Ἀλκμαίων γὰρ οὐκ ἀληθῆ λέγει, φάμενος ἀναπνεῖν τὰς αἶγας (15) κατὰ τὰ ὦτα. § 2. Ὠτὸς δὲ μέρος τὸ μὲν ἀνώνυμον, τὸ δὲ λοβός. Ὅλον δ´ ἐκ χόνδρου καὶ σαρκὸς σύγκειται. Εἴσω δὲ τὴν μὲν φύσιν ἔχει οἷον οἱ στρόμβοι, τὸ δ´ ἔσχατον ὀστοῦν ὅμοιον τῷ ὠτί, εἰς ὥσπερ ἀγγεῖον ἔσχατον ἀφικνεῖται ψόφος. § 3. Τοῦτο δ´ εἰς μὲν τὸν ἐγκέφαλον οὐκ ἔχει πόρον, εἰς (20) δὲ τὸν τοῦ στόματος οὐρανόν· καὶ ἐκ τοῦ ἐγκεφάλου φλὲψ τείνει εἰς αὐτό. Περαίνουσι δὲ καὶ οἱ ὀφθαλμοὶ εἰς τὸν ἐγκέφαλον, καὶ κεῖται ἐπὶ φλεβίου ἑκάτερος. § 4. Ἀκίνητον δὲ τὸ οὖς ἄνθρωπος ἔχει μόνος τῶν ἐχόντων τοῦτο τὸ μόριον. Τῶν γὰρ ἐχόντων ἀκοὴν τὰ μὲν ἔχει ὦτα, τὰ δ´ οὐκ ἔχει, ἀλλὰ τὸν (25) πόρον φανερόν, οἷον ὅσα πτερωτὰ φολιδωτά. § 5. Ὅσα δὲ ζῳοτοκεῖ, ἔξω φώκης καὶ δελφῖνος καὶ τῶν ἄλλων ὅσα οὕτω κητώδη, πάντα ἔχει ὦτα· ζῳοτοκεῖ γὰρ καὶ τὰ σελάχη· ἀλλὰ μόνον ἄνθρωπος οὐ κινεῖ. μὲν οὖν φώκη πόρους ἔχει φανεροὺς ἀκούει· δὲ δελφὶς ἀκούει μέν, οὐκ ἔχει δ´ ὦτα. (30) Τὰ δ´ ἄλλα κινεῖ πάντα. § 6. Κεῖται δὲ τὰ ὦτα ἐπὶ τῆς αὐτῆς περιφερείας τοῖς ὀφθαλμοῖς, καὶ οὐχ ὥσπερ ἐνίοις τῶν τετραπόδων ἄνωθεν. Ὤτων δὲ τὰ μὲν ψιλά, τὰ δὲ δασέα, τὰ δὲ μέσα· βέλτιστα δὲ τὰ μέσα πρὸς ἀκοήν, ἦθος δ´ οὐδὲν σημαίνει. Καὶ μεγάλα μικρὰ μέσα, ἐπανεστηκότα (493a) σφόδρα οὐδὲν μέσον· § 7. τὰ δὲ μέσα βελτίστου ἤθους σημεῖον, τὰ δὲ μεγάλα καὶ ἐπανεστηκότα μωρολογίας καὶ ἀδολεσχίας. Τὸ δὲ μεταξὺ ὀφθαλμοῦ καὶ ὠτὸς καὶ κορυφῆς καλεῖται κρόταφος. § 8. (5) Ἔτι προσώπου μέρος τὸ μὲν ὂν τῷ πνεύματι πόρος ῥίς· καὶ γὰρ ἀναπνεῖ καὶ ἐκπνεῖ ταύτῃ, καὶ πταρμὸς διὰ ταύτης γίνεται, πνεύματος ἀθρόου ἔξοδος, σημεῖον οἰωνιστικὸν καὶ ἱερὸν μόνον τῶν πνευμάτων. § 9. Ἅμα δ´ ἀνάπνευσις καὶ ἔκπνευσις γίνεται εἰς τὸ στῆθος, καὶ ἀδύνατον χωρὶς τοῖς (10) μυκτῆρσιν ἀναπνεῦσαι ἐκπνεῦσαι, διὰ τὸ ἐκ τοῦ στήθους εἶναι τὴν ἀναπνοὴν καὶ ἐκπνοὴν κατὰ τὸν γαργαρεῶνα, καὶ μὴ ἐκ τῆς κεφαλῆς τινι μέρει· ἐνδέχεται δὲ καὶ μὴ χρώμενον ταύτῃ ζῆν. § 10. δ´ ὄσφρησις γίνεται διὰ τούτου τοῦ μέρους· αὕτη δ´ ἐστὶν αἴσθησις ὀσμῆς. Εὐκίνητος δ´ μυκτήρ, καὶ (15) οὐχ ὥσπερ τὸ οὖς ἀκίνητον κατ´ ἰδίαν. Μέρος δ´ αὐτοῦ τὸ μὲν διάφραγμα χόνδρος, τὸ δ´ ὀχέτευμα κενόν· ἔστι γὰρ μυκτὴρ διχότομος. Τοῖς δ´ ἐλέφασιν μυκτὴρ γίνεται μακρὸς καὶ ἰσχυρός, καὶ χρῆται αὐτῷ ὥσπερ χειρί· προσάγεταί τε γὰρ καὶ λαμβάνει τούτῳ καὶ εἰς τὸ στόμα προσφέρεται (20) τὴν τροφήν, καὶ τὴν ὑγρὰν καὶ τὴν ξηράν, μόνον τῶν ζῴων. § 11. Ἔτι δὲ σιαγόνες δύο· τούτων τὸ πρόσθιον γένειον, τὸ δ´ ὀπίσθιον γένυς. Κινεῖ δὲ πάντα τὰ ζῷα τὴν κάτωθεν γένυν, πλὴν τοῦ ποταμίου κροκοδείλου· οὗτος δὲ τὴν ἄνω μόνον. § 12. Μετὰ (25) δὲ τὴν ῥῖνα χείλη δύο, σὰρξ εὐκίνητος. Τὸ δ´ ἐντὸς στόμα σιαγόνων καὶ χειλῶν. Τούτου μέρη τὸ μὲν ὑπερῷα τὸ δὲ φάρυγξ. § 13. Τὸ δ´ αἰσθητικὸν χυμοῦ γλῶττα· δ´ αἴσθησις ἐν τῷ ἄκρῳ· ἐὰν δέτιἐπὶ τὸ πλατὺ ἐπιτεθῇ, ἧττον. Αἰσθάνεται δὲ καὶ ὧν ἄλλη σὰρξ πάντων, οἷον σκληροῦ θερμοῦ καὶ (30) ψυχροῦ καθ´ ὁτιοῦν μέρος, ὥσπερ καὶ χυμοῦ. § 14. Αὕτη δ´ πλατεῖα στενὴ μέση· μέση δὲ βελτίστη καὶ σαφεστάτη. Καὶ λελυμένη καταδεδεμένη, ὥσπερ τοῖς ψελλοῖς καὶ τοῖς τραυλοῖς. Ἔστι δ´ γλῶττα σὰρξ μανὴ καὶ σομφή. Ταύτης τι μέρος ἐπιγλωττίς. Καὶ τὸ μὲν διφυὲς τοῦ στόματος (493b) παρίσθμιον, τὸ δὲ πολυφυὲς οὖλον· σάρκινα δὲ ταῦτα. Ἐντὸς δ´ ὀδόντες ὀστέινοι. Εἴσω δ´ ἄλλο μόριον σταφυλοφόρον, κίων ἐπίφλεβος· ὃς ἐὰν ἐξυγρανθεὶς φλεγμήνῃ, σταφυλὴ καλεῖται καὶ πνίγει. [1,9] CHAPITRE IX. § 1. La partie de la tête par laquelle on entend, est l'oreille ; mais on ne respire pas par l'oreille ; et Alcméon n'est pas dans le vrai, quand il prétend que c'est par les oreilles que les chèvres (15) respirent. § 2. Des deux parties de l'oreille, l'une n'a pas de nom; l'autre s'appelle le lobe. Dans sa totalité, l'oreille est formée de cartilage et de chair. Le dedans de l'oreille est de sa nature pareil aux colimaçons; et le dernier os où le son pénètre, comme dans la cavité dernière, ressemble à l'oreille. § 3. L'oreille n'a pas d'orifice dans le cerveau; mais elle en a un (20) dans le voile du palais; et une veine partant du cerveau se rend à l'une et l'autre oreille. C'est aussi la disposition des yeux; ils communiquent avec l'encéphale; et ils sont tous deux placés sur une petite veine. § 4. De tous les animaux qui ont des oreilles, l'homme est le seul chez qui elle soit immobile; car parmi les animaux doués de l'organe de l'ouïe, les uns ont des oreilles; les autres n'en ont pas; et ils n'ont (25) à l'extérieur que le conduit auditif, comme tous les volatiles et les animaux à écailles. § 5. Tous les vivipares, excepté le phoque, le dauphin et les diverses espèces de sélaciens, ont des oreilles; car les sélaciens sont aussi des vivipares. Le phoque a des trous à l'extérieur qui lui permettent d'entendre. Le dauphin entend également, mais sans oreilles. (30) Tous les animaux remuent donc leurs oreilles; et l'homme est seul à ne pas les mouvoir. § 6. Les oreilles dans l'homme sont placées à la circonférence, sur la même ligne que les yeux; elles ne sont pas au-dessus, ainsi que dans quelques quadrupèdes. Il y a des oreilles sans poils; il y en a de velues; d'autres tiennent le milieu. Ce sont ces dernières qui ont l'ouïe la meilleure; mais tout cela n'indique rien pour le caractère. Il y a des oreilles grandes, petites, moyennes; quelquefois elles sont très proéminentes, (493a) ou ne le sont pas du tout, ou sont entre les deux. § 7. Les oreilles moyennes sont le signe d'un très bon caractère; les grandes oreilles, les oreilles relevées annoncent la loquacité et la sottise. La partie comprise entre l'œil, l'oreille et le sommet de la tête, s'appelle la tempe. § 8. (5) La partie du visage qui sert de passage à l'air, c'est le nez; c'est par le nez qu'on aspire et qu'on expire. C'est aussi par le nez que se fait l'éternuement, qui est l'expulsion de l'air accumulé; et c'est le seul parmi les vents de notre corps d'où on a tiré des présages sacrés. § 9. Mais il est certain que l'aspiration et l'expiration se font en même temps dans la poitrine, et que, sans (10) la poitrine, il serait impossible d'aspirer ou d'expirer par les narines seules, parce que c'est de la poitrine que l'aspiration et l'expiration viennent par le gosier, et qu'elles n'ont lieu par aucune partie de la tête. On peut vivre d'ailleurs sans faire usage de la respiration du nez. § 10. C'est aussi cet organe qui a le sens de l'odorat, et l'odorat n'est que la perception de l'odeur. Le nez peut se mouvoir; et il n'est pas immobile, (15) comme l'est particulièrement l'oreille. Une des parties du nez est un diaphragme, qui est un cartilage ; l'autre partie est un conduit qui est vide; car le nez a deux divisions. Dans l'éléphant, le nez est long et très fort; et il s'en sert comme d'une main. Il attire par cette sorte de main la nourriture (20) liquide ou sèche dont il a besoin; il la saisit et il la porte à sa bouche. Il est le seul des animaux à avoir cette conformation. § 11. L'homme a deux mâchoires; la partie de ces mâchoires qui s'avance davantage, c'est le menton ; l'autre qui est plus en arrière, c'est la mâchoire proprement dite. Tous les animaux ne remuent que la mâchoire inférieure, excepté le crocodile de rivière, qui est le seul à mouvoir la mâchoire d'en haut. § 12. Après (25) le nez, viennent les deux lèvres, qui sont de la chair d'une grande mobilité. La partie comprise en dedans des mâchoires et des lèvres, c'est la bouche, qui a elle-même deux parties, le palais et le pharynx. § 13. La langue a la perception du goût; et cette sensation a lieu surtout au bout de la langue; quand l'objet est posé sur la langue à sa partie plus large, la sensation est moins vive. La langue sent d'ailleurs aussi toutes les qualités des corps que sent le reste de la chair, la dureté, le chaud, (30) le froid ; et elle les sent tout aussi bien que les saveurs. § 14. La langue peut être large ou étroite, ou de grandeur moyenne. La langue de grosseur moyenne est préférable, et la prononciation est alors la plus nette possible; elle est encore, ou libre, ou embarrassée comme chez les bègues et les gens qui grasseyent. La chair de la langue est molle et spongieuse. L'épiglotte est une partie de la langue. L'amygdale dans la bouche est (493b) double; les gencives sont multipliées. Ces diverses parties sont charnues. En dedans des gencives, sont les dents, qui sont en os. En arrière de la bouche, il y a une autre partie qui porte le voile du palais et qui a la forme d'un grain de raisin; c'est un pilier couvert de veines. Si cette partie chargée de liquide vient à s'enflammer, c'est ce qu'on appelle le grain, et elle étouffe le malade.


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Dernière mise à jour : 3/07/2008