[1,8] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η'.
§ 1. Τὸ δ´ ὑπὸ τὸ κρανίον ὀνομάζεται πρόσωπον ἐπὶ μόνου (10) τῶν ἄλλων
ζῴων ἀνθρώπου· ἰχθύος γὰρ καὶ βοὸς οὐ λέγεται πρόσωπον. Προσώπου δὲ τὸ μὲν
ὑπὸ τὸ βρέγμα μεταξὺ τῶν ὀμμάτων μέτωπον. Τοῦτο δ´ οἷς μὲν μέγα,
βραδύτεροι, οἷς δὲ μικρόν, εὐκίνητοι· καὶ οἷς μὲν πλατύ, ἐκστατικοί, οἷς
δὲ περιφερές, θυμικοί.
§ 2. Ὑπὸ δὲ τῷ μετώπῳ ὀφρύες διφυεῖς· (15) ὧν αἱ μὲν εὐθεῖαι μαλακοῦ ἤθους
σημεῖον, αἱ δὲ πρὸς τὴν ῥῖνα τὴν καμπυλότητ´ ἔχουσαι στρυφνοῦ, αἱ δὲ πρὸς
τοὺς κροτάφους μωκοῦ καὶ εἴρωνος, αἱ δὲ κατεσπασμέναι φθόνου.
§ 3. Ὑφ´ αἷς ὀφθαλμοί. Οὗτοι κατὰ φύσιν δύο. Τούτων μέρη ἑκατέρου βλέφαρον
τὸ ἄνω καὶ κάτω. Τούτου τρίχες (20) αἱ ἔσχαται βλεφαρίδες. Τὸ δ´ ἐντὸς τοῦ
ὀφθαλμοῦ, τὸ μὲν ὑγρόν, ᾧ βλέπει, κόρη, τὸ δὲ περὶ τοῦτο μέλαν, τὸ δ´
ἐκτὸς τούτου λευκόν. Κοινὸν δὲ τῆς βλεφαρίδος μέρος τῆς ἄνω καὶ κάτω
κανθοὶ δύο, ὁ μὲν πρὸς τῇ ῥινί, ὁ δὲ πρὸς τοῖς κροτάφοις· οἳ ἂν μὲν ὦσι
μακροί, κακοηθείας σημεῖον, (25) ἂν δ´ οἷον οἱ ἰκτῖνες κρεῶδες ἔχωσι τὸ
πρὸς τῷ μυκτῆρι, πονηρίας.
§ 4. Τὰ μὲν οὖν ἄλλα γένη πάντα τῶν ζῴων πλὴν τῶν : ὀστρακοδέρμων καὶ εἴ
τι ἄλλο ἀτελές, ἔχει ὀφθαλμούς· τὰ δὲ ζῳοτόκα πάντα πλὴν ἀσπάλακος. Τοῦτον
δὲ τρόπον μέν τιν´ ἔχειν ἂν θείη τις, ὅλως δ´ οὐκ ἔχειν. Ὅλως μὲν γὰρ οὔθ´
(30) ὁρᾷ οὔτ´ ἔχει εἰς τὸ φανερὸν δήλους ὀφθαλμούς· ἀφαιρεθέντος δὲ τοῦ
δέρματος ἔχει τήν τε χώραν τῶν ὀμμάτων καὶ τῶν ὀφθαλμῶν τὰ μέλανα κατὰ τὸν
τόπον καὶ τὴν χώραν τὴν φύσει τοῖς ὀφθαλμοῖς ὑπάρχουσαν ἐν τῷ ἐκτός, ὡς ἐν
τῇ γενέσει πηρουμένων καὶ ἐπιφυομένου τοῦ δέρματος.
§ 5. Ὀφθαλμοῦ (492b) δὲ τὸ μὲν λευκὸν ὅμοιον ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ πᾶσιν, τὸ δὲ
καλούμενον μέλαν διαφέρει· τοῖς μὲν γάρ ἐστι μέλαν, τοῖς δὲ σφόδρα
γλαυκόν, τοῖς δὲ χαροπόν, ἐνίοις δὲ αἰγωπόν· τοῦτο ἤθους βελτίστου σημεῖον
καὶ πρὸς ὀξύτητα ὄψεως κράτιστον. (5) Μόνον δ´ ἢ μάλιστα τῶν ζῴων ἄνθρωπος
πολύχρους τὰ ὄμματά ἐστιν· τῶν δ´ ἄλλων ἓν εἶδος· ἵπποι δὲ γίνονται
γλαυκοὶ ἔνιοι.
§ 6. Τῶν δ´ ὀφθαλμῶν οἱ μὲν μεγάλοι, οἱ δὲ μικροί, oἱ δὲ μέσοι· οἱ μέσοι
βέλτιστοι. Καὶ ἢ ἐκτὸς σφόδρα ἢ ἐντὸς ἢ μέσως· τούτων οἱ ἐντὸς μάλιστα
ὀξυωπέστατοι ἐπὶ παντὸς ζῴου (10) , τὸ δὲ μέσον ἤθους βελτίστου σημεῖον.
§ 7. Καὶ ἢ σκαρδαμυκτικοὶ ἢ ἀτενεῖς ἢ μέσοι· βελτίστου δ´ ἤθους οἱ μέσοι,
ἐκείνων δ´ ὁ μὲν ἀναιδὴς ὁ δ´ ἀβέβαιος.
| [1,8] CHAPITRE VIII.
§ 1. La partie de la tête placée au-dessous du crâne s'appelle le visage, expression
qui s'applique à l'homme seul (10) parmi tous les animaux, puisqu'on ne dit pas le visage
d'un poisson, ni d'un bœuf. La partie du visage placée sous la fontanelle et au-dessus des
yeux est le front. Les hommes qui ont un grand front sont plus lents que les autres; ceux
qui ont un front petit sont très vifs; ceux dont le front est large ont des facultés
extraordinaires; ceux dont il est rond sont d'une humeur facile.
§ 2. Au-dessous du front sont les deux sourcils. (15) Quand les sourcils sont droits,
c'est le signe d'une grande douceur; quand ils se courbent vers le nez, c'est un signe de
rudesse. Infléchis vers les tempes, ils indiquent un esprit d'imitation moqueuse et de
raillerie ; abaissés, ils indiquent un caractère envieux.
§ 3. Sous les sourcils sont placés les yeux. Naturellement, ils sont deux. Les parties
de chaque œil sont les paupières, l'une en haut, l'autre en bas, garnies sur leur bord de
poils (20), qui sont les cils. La partie centrale et liquide de l'œil par laquelle on voit est la
pupille ; la partie qui l'entoure est noire ; et la partie extérieure à celle-ci est blanche. Une
disposition commune aux deux paupières, supérieure et inférieure, ce sont les deux
coins, l'un du côté du nez, l'autre du côté des tempes. Quand ces coins sont allongés,
c'est le signe d'un caractère mauvais; quand leur chair est dentelée (25) comme les
peignes, du côté du nez, cela indique une nature vicieuse.
§ 4. Toutes les espèces d'animaux ont des yeux, à l'exception des crustacés, ou de
tel autre genre, aussi imparfait. Tous les vivipares en ont, excepté la taupe. On peut bien
dire tout à la fois qu'elle a une sorte d'yeux, ou nier tout à fait qu'elle en ait. D'une manière
absolue, elle ne (30) voit pas, et elle n'a pas certainement d'yeux qui soient apparents.
Mais en lui enlevant la peau, on reconnaît qu'elle a la place des yeux, et les parties noires
de l'œil, dans le lieu et à la position que la nature assigne aux yeux qui saillissent au
dehors. On dirait que ceux de la taupe ont été mutilés au moment de la naissance, et que
la peau a poussé par dessus.
§ 5. En général, le blanc de (492b) l'œil est pareil chez tous les hommes. Mais la
partie qu'on appelle le noir offre de nombreuses différences. Chez les uns, elle est noire
en effet; chez d'autres, elle est d'un bleu foncé; chez d'autres, d'un brun sombre; chez
quelques-uns, elle est grise comme l'œil des chèvres. Cette dernière couleur est le signe
d'un excellent caractère; et c'est aussi la couleur la plus favorable à une vue perçante. (5)
Il n'y a que chez l'homme, ou plutôt c'est chez lui surtout, que la couleur des yeux varie
tant. Les autres animaux n'ont qu'une seule couleur. Parfois les chevaux ont l'un des
deux yeux de couleur bleue.
§ 6. Il y a des yeux qui sont grands ; d'autres sont petits; les meilleurs sont les yeux
moyens. Tantôt les yeux sont très saillants; tantôt ils sont renfoncés; tantôt ils sont dans
une position moyenne. Ce sont les yeux les plus renfoncés qui, dans tout animal, (10) ont
la vue la plus perçante. La position moyenne indique un caractère excellent.
§ 7. Il y a des gens dont les yeux clignotent; d'autres, chez qui ils sont fixes, et
d'autres dont les yeux ne sont, entre les deux, ni fixes ni mobiles. Cette disposition
moyenne est encore l'indication d'une nature très bonne. Les uns ont des yeux
impudents; et chez les autres, les yeux n'ont pas d'expression constante.
|