HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la génération des animaux, livre V

Chapitre 2

  Chapitre 2

[5,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'. § 1. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον ἔχει καὶ περὶ τὴν ἀκοὴν καὶ (15) τὴν ὄσφρησιν· ἓν μὲν γάρ ἐστι τοῦ ἀκριβῶς ἀκούειν καὶ ὀσφραίνεσθαι τὸ τὰς διαφορὰς τῶν ὑποκειμένων αἰσθητῶν ὅτι μάλιστα αἰσθάνεσθαι πάσας, ἓν δὲ τὸ πόρρωθεν καὶ ἀκούειν καὶ ὀσφραίνεσθαι. Τοῦ μὲν οὖν τὰς διαφορὰς κρίνειν καλῶς τὸ αἰσθητήριον αἴτιον, ὥσπερ ἐπὶ τῆς ὄψεως, ἂν καθαρὸν (20) αὐτό τε καὶ περὶ αὐτὸ μῆνιγξ. § 2. Οἱ γὰρ πόροι τῶν αἰσθητηρίων πάντων, ὥσπερ εἴρηται ἐν τοῖς περὶ αἰσθήσεως, τείνουσι πρὸς τὴν καρδίαν, τοῖς δὲ μὴ ἔχουσι καρδίαν πρὸς τὸ ἀνάλογον. μὲν οὖν τῆς ἀκοῆς, ἐπεί ἐστι τὸ αἰσθητήριον ἀέρος, τὸ πνεῦμα τὸ σύμφυτον ποιεῖται ἐνίοις μὲν τὴν (25) σφύξιν τοῖς δὲ τὴν ἀναπνοὴν καὶ εἰσπνοήν, ταύτῃ περαίνει· διὸ καὶ μάθησις γίγνεται τῶν λεγομένων ὥστ' ἀντιφθέγγεσθαι τὸ ἀκουσθέν· οἷς γὰρ κίνησις εἰσῆλθε διὰ τοῦ αἰσθητηρίου τοιαύτη πάλιν, οἷον ἀπὸ χαρακτῆρος τοῦ αὐτοῦ καὶ ἑνός, διὰ τῆς φωνῆς γίγνεται κίνησις ὥσθ' ἤκουσε (30) τοῦτ' εἰπεῖν. Καὶ χασμώμενοι καὶ ἐκπνέοντες ἧττον ἀκούουσιν εἰσπνέοντες διὰ τὸ ἐπὶ τῷ πνευματικῷ μορίῳ τὴν ἀρχὴν τοῦ αἰσθητηρίου εἶναι τοῦ τῆς ἀκοῆς, καὶ σείεσθαι καὶ κινεῖσθαι ἅμα κινοῦντος τοῦ ὀργάνου τὸ πνεῦμα· κινεῖται γὰρ κινοῦν τὸ ὄργανον. Καὶ ἐν ταῖς ὑγραῖς ὥραις καὶ κράσεσι συμβαίνει (35) τὸ αὐτὸ πάθος... καὶ τὰ ὦτα πληροῦσθαι δοκεῖ πνεύματος (782) διὰ τὸ γειτνιᾶντῇ ἀρχῇ τοῦ πνευματικοῦ τόπου†. § 4. μὲν οὖν περὶ τὰς διαφορὰς ἀκρίβεια τῆς κρίσεως καὶ τῶν ψόφων καὶ τῶν ὀσμῶν ἐν τῷ τὸ αἰσθητήριον καθαρὸν εἶναι καὶ τὸν ὑμένα τὸν ἐπιπολῆς ἐστιν· πᾶσαι γὰρ αἱ κινήσεις διάδηλοι (5) καθάπερ ἐπὶ τῆς ὄψεως καὶ ἐπὶ τῶν τοιούτων συμβαίνουσιν. Καὶ τὸ πόρρωθεν δὲ αἰσθάνεσθαι, τὰ δὲ μὴ αἰσθάνεσθαι, ὁμοίως συμβαίνει ὥσπερ ἐπὶ τῆς ὄψεως. Τὰ γὰρ ἔχοντα πρὸ τῶν αἰσθητηρίων ἐπὶ πολὺ οἷον ὀχετοὺς διὰ τῶν μορίων, ταῦτα πόρρωθεν αἰσθητικά ἐστιν. Διὸ ὅσων οἱ μυκτῆρες μακροί (10) , οἷον τῶν Λακωνικῶν κυνιδίων, ὀσφραντικά· ἄνω γὰρ ὄντος τοῦ αἰσθητηρίου αἱ πόρρωθεν κινήσεις οὐ διασπῶνται ἀλλ' εὐθυποροῦσιν, ὥσπερ τοῖς ἐπηλυγαζομένοις πρὸ τῶν ὀμμάτων. § 5. Ὁμοίως δὲ καὶ ὅσοις τὰ ὦτα μακρὰ καὶ ἀπογεγεισσωμένα πόρρωθεν, οἷα ἔχουσιν ἔνια τῶν τετραπόδων, (15) καὶ ἔσω τὴν ἑλίκην μακράν· καὶ γὰρ ταῦτα ἐκ πολλοῦ λαμβάνοντα τὴν κίνησιν ἀποδίδωσι πρὸς τὸ αἰσθητήριον. Τὴν μὲν οὖν πόρρωθεν ἀκρίβειαν τῶν αἰσθήσεων ἥκιστα ὡς εἰπεῖν ἄνθρωπος ἔχει ὡς κατὰ μέγεθος τῶν ζῴων, τὴν δὲ περὶ τὰς διαφορὰς μάλιστα πάντων εὐαίσθητον. Αἴτιον δ' (20) ὅτι τὸ αἰσθητήριον καθαρὸν καὶ ἥκιστα γεῶδες καὶ σωματῶδες, καὶ φύσει λεπτοδερμότατον τῶν ζῴων ὡς κατὰ μέγεθος ἄνθρωπός ἐστιν. § 6. Εὐλόγως δ' ἀπείργασται φύσις καὶ τὰ περὶ τὴν φώκην· τετράπουν γὰρ ὂν καὶ ζῳοτόκον οὐκ ἔχει ὦτα ἀλλὰ πόρους μόνον. Αἴτιον δ' ὅτι ἐν ὑγρῷ (25) αὐτῇ βίος. Τὸ γὰρ τῶν ὤτων μόριον πρόσκειται τοῖς πόροις πρὸς τὸ σώζειν τὴν τοῦ πόρρωθεν ἀέρος κίνησιν· οὐθὲν οὖν χρήσιμόν ἐστιν αὐτῇ, ἀλλὰ καὶ τοὐναντίον ἀπεργάζοιτ' ἂν δεχόμενα εἰς αὑτὰ ὑγροῦ πλῆθος. Καὶ περὶ μὲν ὄψεως καὶ ἀκοῆς καὶ ὀσφρήσεως εἴρηται. [5,2] CHAPITRE II. § 1. On peut répéter pour l'ouïe et pour (15) l'odorat à peu près ce qu'on vient de dire de la vue. Une chose est de bien sentir et de bien entendre les objets de ces deux sens et de les percevoir aussi exactement que possible ; mais c'est autre chose encore d'entendre de loin et de sentir les odeurs à distance. C'est l'organe lui-même qui fait que, comme pour la vue, on juge bien les différences, si cet organe (20) est sain, et que la méninge qui l'entoure soit saine ainsi que lui. § 2. On a vu dans le Traité des Sensations que les conduits de tous les organes des sens se rendent au coeur, ou à la partie qui lui correspond, quand le coeur vient à manquer. Le conduit de l'ouïe, qui est l'organe qui sent l'air, se termine là où le souffle naturel produit le pouls chez quelques animaux, (25) et, chez d'autres, l'expiration et l'aspiration. C'est par cet organe aussi que la connaissance des paroles qui ont été prononcées nous permet de reproduire ce qu'on a entendu. Sortant il est entré de mouvement par l'organe de l'ouïe, autant le mouvement est reproduit au moyen de la voix, comme si c'était une seule et même impression de telle sorte qu'on peut redire (30) ce qu'on vient d'entendre. Quand on bâille ou qu'on pousse son souffle, on entend moins bien que quand on aspire, parce que le principe du sens de l'ouïe se trouve sur la partie respiratoire ; le principe est agité et mis en mouvement, en même temps que l'organe met le souffle en mouvement de son côté, parce que l'organe qui meut est mû à son tour. Dans les saisons et dans les jours humides, (35) la même affection se produit. On dirait que les oreilles sont remplies de vent, (782) parce qu'elles sont alors proches du principe du lieu du souffle. § 4. Ainsi, l'exactitude avec laquelle on juge les différences des sons et des odeurs tient à ce que l'organe est sain et pur, de même que la membrane qui en revêt la surface. Car tous les mouvements qui affectent ces deux sens ne sont pas moins manifestes (5) que ceux de la vue. Sentir ou ne pas sentir de loin se retrouvent ici comme dans l'acte de la vision. Les animaux qui, en avant des organes, ont des espèces de canaux qui s'étendent loin dans ces parties, peuvent sentir de très loin. (10) Aussi, les chiens de Laconie, qui ont de longs nez, ont un odorat des plus fins. L'organe étant placé en haut, les mouvements qui viennent de loin ne se dispersent pas; mais ils arrivent tout droit, comme la lumière arrive à l'oeil quand on se fait une ombre avec la main. § 5. De même ceux des animaux qui ont de longues oreilles, pourvues d'un large rebord, comme en ont quelques quadrupèdes, entendent de loin, (15) et aussi, quand ils ont à l'intérieur une longue spirale ; car ce genre d'oreilles prennent le mouvement à grande distance et le transmettent jusqu'à l'organe. L'homme, proportionnellement à sa grandeur, est peut-être de tous les animaux le moins bien organisé pour percevoir avec précision les sensations des objets éloignés ; mais c'est celui qui, entre tous, sent le mieux les différences des choses. (20) Ce qui lui donne cette supériorité, c'est que son organe est pur et qu'il est le moins terreux et le moins matériel ; car de tous les animaux, c'est l'homme qui a naturellement la peau la plus fine, relativement à son volume. § 6. La Nature n'a pas moins bien fait les choses en ce qui regarde le phoque. Quadrupède et vivipare, cet animal n'a pas d'oreilles, et il n'a que des conduits auditifs. C'est qu'il passe sa vie (25) dans l'eau. Or, la partie protubérante des oreilles est mise en avant des conduits pour recueillir le mouvement de l'air; qui vient de loin. Une organisation de ce genre n'aurait aucune utilité pour le phoque ; mais, au contraire, elle le gênerait, si les oreilles recevaient en elles une grande quantité de liquide. Voilà ce que nous voulions dire ici de la vue, de l'ouïe et de l'odorat.


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Dernière mise à jour : 20/11/2009