Texte grec :
[3,3] CHAPITRE IIΙ.
1 (5) Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον ληπτέον καὶ περὶ πραότητος καὶ χαλεπότητος· καὶ γὰρ τὸν πρᾶον περὶ λύπην τὴν ἀπὸ θυμοῦ γιγνομένην ὁρῶμεν ὄντα, τῷ πρὸς ταύτην ἔχειν πώς. Διεγράψαμεν δὲ καὶ ἀντεθήκαμεν τῷ ὀργίλῳ καὶ χαλεπῷ καὶ ἀγρίῳ -248;πάντα γὰρ τὰ τοιαῦτα τῆς αὐτῆς ἐστι (10) διαθέσεως-247; τὸν ἀνδραποδώδη καὶ τὸν ἀνόητον. 2 Σχεδὸν γὰρ ταῦτα μάλιστα καλοῦσι τοὺς μηδ᾽ ἐφ᾽ ὅσοις δεῖ κινουμένους τὸν θυμόν, ἀλλὰ προπηλακιζομένους εὐχερῶς καὶ ταπεινοὺς πρὸς τὰς ὀλιγωρίας. Ἔστι γὰρ ἀντικείμενον τῷ μὲν ταχὺ τὸ μόλις, τῷ δ᾽ ἠρέμα τὸ σφόδρα, τῷ δὲ πολὺν χρόνον τὸ ὀλίγον (15) λυπεῖσθαι ταύτην τὴν λύπην ἣν καλοῦμεν θυμόν. 3 Ἐπεὶ δ᾽ ὥσπερ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων εἴπομεν, καὶ ἐνταῦθ᾽ ἐστὶν ὑπερβολὴ καὶ ἔλλειψις -248;ὁ μὲν γὰρ χαλεπὸς τοιοῦτος ἐστίν, ὁ καὶ θᾶττον καὶ μᾶλλον πάσχων καὶ πλείω χρόνον καὶ ὅτ᾽ οὐ δεῖ καὶ ὁποίοις οὐ δεῖ καὶ ἐπὶ πολλοῖς, ὁ δ᾽ (20) ἀνδραποδώδης τοὐναντίον-247;, δῆλον ὅτι ἔστι τις καὶ ὁ μέσος τῆς ἀνισότητος. 4 Ἐπεὶ οὖν ἡμαρτημέναι ἀμφότεραι αἱ ἕξεις ἐκεῖναι, φανερὸν ὅτι ἐπιεικὴς ἡ μέση τούτων ἕξις· οὔτε γὰρ προτερεῖ οὔθ᾽ ὑστερίζει οὔτε οἷς οὐ δεῖ ὀργίζεται οὔτε οἷς δεῖ οὐκ ὀργίζεται. Ὥστ᾽ ἐπεὶ καὶ πραότης ἡ βελτίστη ἕξις περὶ ταῦτα τὰ (25) πάθη ἐστίν, εἴη καὶ ἡ πραότης μεσότης τις, καὶ ὁ πρᾶος μέσος τοῦ χαλεποῦ καὶ τοῦ ἀνδραποδώδους.
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Traduction française :
[3,3] CHAPITRE III.
1 (5) Il nous faut suivre la même méthode pour analyser la douceur de caractère et la dureté. On voit si un homme est doux par la manière dont il ressent la douleur qui vient de la colère. Dans le tableau que nous avons tracé plus haut, nous opposions à l'homme colérique, dur, ou grossier, toutes nuances (10) d'une même disposition, l'homme servile et sans jugement. 2 Ces derniers noms du moins sont ceux qu'on donne le plus ordinairement à ces gens dont le cœur ne sait pas s'emporter pour les choses qui en valent le plus la peine, et qui, loin de là, se soumettent aisément aux outrages, et se montrent d'autant plus bas qu'on les accable davantage de mépris. Dans cette douleur que nous appelons la colère, la froideur qui a peine à s'émouvoir est opposée à l'ardeur qui s'émeut tout à coup. La faiblesse est opposée à la violence, (15) et le peu de durée, à la longue durée. 3 Ici comme pour tous les autres sentiments que nous avons étudiés, il peut y avoir excès ou défaut. Ainsi, l'homme irascible et dur est celui qui s'emporte plus violemment, plus vite et plus longtemps qu'il ne faut, dans des cas où il ne le faut pas, pour des choses qui ne le méritent point, et pour toute espèce de choses sans discernement. L'homme faible et servile (20) est tout le contraire. Il est donc clair qu'il y a place entre ces extrêmes inégaux pour un milieu. 4 Par conséquent, si ces deux dispositions sont vicieuses et mauvaises, évidemment c'est la disposition moyenne qui est la bonne. Elle ne devance pas le moment, pas plus qu'elle ne vient après coup ; elle ne s'emporte pas pour des choses où il ne faut pas s'emporter ; et elle ne s'abstient pas d'avoir de la colère dans les cas où il faut en ressentir. Si donc la douceur est, dans cet ordre de sentiments, la meilleure disposition, (25) c'est qu'elle est une sorte de moyenne, et quo l'homme qui est doux, tient le milieu entre l'homme dur et l'homme servile.
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