| [1,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'.
§ 1. Περὶ μὲν οὖν τῆς τοῦ παντὸς φύσεως, εἴτ´ ἄπειρός ἐστι κατὰ τὸ μέγεθος 
εἴτε πεπέρανται τὸν σύνολον ὄγκον, ὕστερον ἐπισκεπτέον· 
§ 2. περὶ δὲ τῶν κατ´ εἶδος αὐτοῦ μορίων νῦν λέγωμεν ἀρχὴν ποιησάμενοι 
τήνδε. Πάντα γὰρ τὰ φυσικὰ σώματα καὶ μεγέθη καθ´ αὑτὰ κινητὰ λέγομεν 
εἶναι κατὰ τόπον· τὴν γὰρ φύσιν κινήσεως ἀρχὴν εἶναί φαμεν αὐτοῖς. Πᾶσα δὲ 
κίνησις ὅση κατὰ τόπον, ἣν καλοῦμεν φοράν, ἢ εὐθεῖα ἢ κύκλῳ ἢ ἐκ τούτων 
μικτή· ἁπλαῖ γὰρ αὗται δύο μόναι. Αἴτιον δ´ ὅτι καὶ τὰ μεγέθη ταῦτα ἁπλᾶ 
μόνον, ἥ τ´ εὐθεῖα καὶ ἡ περιφερής. Κύκλῳ μὲν οὖν ἐστιν ἡ περὶ τὸ μέσον, 
εὐθεῖα δ´ ἡ ἄνω καὶ κάτω. 
§ 3. Λέγω δ´ ἄνω μὲν τὴν ἀπὸ τοῦ μέσου, κάτω δὲ τὴν ἐπὶ τὸ μέσον. Ὥστ´ 
ἀνάγκη πᾶσαν εἶναι τὴν ἁπλῆν φορὰν τὴν μὲν ἀπὸ τοῦ μέσου, τὴν δ´ ἐπὶ τὸ 
μέσον, τὴν δὲ περὶ τὸ μέσον. Καὶ ἔοικεν ἠκολουθηκέναι κατὰ λόγον τοῦτο 
τοῖς ἐξ ἀρχῆς· τό τε γὰρ σῶμα ἀπετελέσθη ἐν τρισὶ καὶ ἡ κίνησις αὐτοῦ.
§ 4. Ἐπεὶ δὲ τῶν σωμάτων τὰ μέν ἐστιν ἁπλᾶ τὰ δὲ σύνθετα ἐκ τούτων (λέγω 
δ´ ἁπλᾶ μὲν ὅσα κινήσεως ἀρχὴν ἔχει κατὰ φύσιν, οἷον πῦρ καὶ γῆν καὶ τὰ 
τούτων εἴδη καὶ τὰ συγγενῆ τούτοις), ἀνάγκη καὶ τὰς κινήσεις εἶναι τὰς μὲν 
ἁπλᾶς τὰς δὲ μικτάς πως, (269b)  καὶ τῶν μὲν ἁπλῶν ἁπλᾶς, μικτὰς δὲ τῶν 
συνθέτων, κινεῖσθαι δὲ κατὰ τὸ ἐπικρατοῦν.
§ 5. Εἴπερ οὖν ἐστιν ἁπλῆ κίνησις, ἁπλῆ δ´ ἡ κύκλῳ κίνησις, καὶ τοῦ τε 
ἁπλοῦ σώματος ἁπλῆ ἡ κίνησις καὶ ἡ ἁπλῆ κίνησις ἁπλοῦ σώματος (καὶ γὰρ ἂν 
συνθέτου ᾖ, κατὰ τὸ ἐπικρατοῦν ἔσται), ἀναγκαῖον εἶναί τι σῶμα ἁπλοῦν ὃ 
πέφυκε φέρεσθαι τὴν κύκλῳ κίνησιν κατὰ τὴν ἑαυτοῦ φύσιν· 
§ 6. βίᾳ μὲν γὰρ ἐνδέχεται τὴν ἄλλου καὶ ἑτέρου, κατὰ φύσιν δὲ ἀδύνατον, 
εἴπερ μία ἑκάστου κίνησις ἡ κατὰ φύσιν τῶν ἁπλῶν.
§ 7. Ἔτι εἰ ἡ παρὰ φύσιν ἐναντία τῇ κατὰ φύσιν καὶ ἓν ἑνὶ ἐναντίον, 
ἀνάγκη, ἐπεὶ ἁπλῆ ἡ κύκλῳ, εἰ μὴ ἔσται κατὰ φύσιν τοῦ φερομένου σώματος, 
παρὰ φύσιν αὐτοῦ εἶναι. Εἰ οὖν πῦρ ἢ ἄλλο τι τῶν τοιούτων ἐστὶ τὸ κύκλῳ 
φερόμενον, ἐναντία ἡ κατὰ φύσιν αὐτοῦ φορὰ ἔσται τῇ κύκλῳ. Ἀλλ´ ἓν ἑνὶ 
ἐναντίον· ἡ δ´ ἄνω καὶ κάτω ἀλλήλαις ἐναντίαι. 
§ 8. Εἰ δ´ ἕτερόν τί ἐστι σῶμα τὸ φερόμενον κύκλῳ παρὰ φύσιν, ἔσται τις 
αὐτοῦ ἄλλη κίνησις κατὰ φύσιν. Ἀλλὰ τοῦτ´ ἀδύνατον· εἰ μὲν γὰρ ἡ ἄνω, πῦρ 
ἔσται ἢ ἀήρ, εἰ δ´ ἡ κάτω, ὕδωρ ἢ γῆ.
§ 9. Ἀλλὰ μὴν καὶ πρώτην γε ἀναγκαῖον εἶναι τὴν τοιαύτην φοράν. Τὸ γὰρ 
τέλειον πρότερον τῇ φύσει τοῦ ἀτελοῦς, ὁ δὲ κύκλος τῶν τελείων, εὐθεῖα δὲ 
γραμμὴ οὐδεμία· οὔτε γὰρ ἡ ἄπειρος (ἔχοι γὰρ ἂν πέρας καὶ τέλος) οὔτε τῶν 
πεπερασμένων οὐδεμία (πασῶν γάρ ἐστί τι ἐκτός· αὐξῆσαι γὰρ ἐνδέχεται 
ὁποιανοῦν). Ὥστ´ εἴπερ ἡ μὲν προτέρα κίνησις προτέρου τῇ φύσει σώματος, ἡ 
δὲ κύκλῳ προτέρα τῆς εὐθείας, ἡ δ´ ἐπ´ εὐθείας τῶν ἁπλῶν σωμάτων ἐστί (τό 
τε γὰρ πῦρ ἐπ´ εὐθείας ἄνω φέρεται καὶ τὰ γεηρὰ κάτω πρὸς τὸ μέσον), 
ἀνάγκη καὶ τὴν κύκλῳ κίνησιν τῶν ἁπλῶν τινος εἶναι σωμάτων· τῶν γὰρ μικτῶν 
τὴν φορὰν ἔφαμεν εἶναι κατὰ τὸ ἐπικρατοῦν ἐν τῇ μίξει τῶν ἁπλῶν.
§ 10. Ἔκ τε δὴ τούτων φανερὸν ὅτι πέφυκέ τις οὐσία σώματος ἄλλη παρὰ τὰς 
ἐνταῦθα συστάσεις, θειοτέρα καὶ προτέρα τούτων ἁπάντων,
§ 11.  κἂν εἴ τις ἔτι λάβοι πᾶσαν εἶναι κίνησιν ἢ κατὰ φύσιν ἢ παρὰ φύσιν, 
καὶ τὴν ἄλλῳ παρὰ φύσιν ἑτέρῳ κατὰ φύσιν, οἷον ἡ ἄνω καὶ ἡ κάτω πέπονθεν· 
ἡ μὲν γὰρ τῷ πυρί, ἡ δὲ τῇ γῇ παρὰ φύσιν καὶ κατὰ φύσιν· (270a)  ὥστ´ 
ἀναγκαῖον καὶ τὴν κύκλῳ κίνησιν, ἐπειδὴ τούτοις παρὰ φύσιν, ἑτέρου τινὸς 
εἶναι κατὰ φύσιν.
§ 12. Πρὸς δὲ τούτοις εἰ μέν ἐστιν ἡ κύκλῳ τινὶ φορὰ κατὰ φύσιν, δῆλον ὡς 
εἴη ἄν τι σῶμα τῶν ἁπλῶν καὶ πρώτων, ὃ πέφυκεν, ὥσπερ τὸ πῦρ ἄνω καὶ ἡ γῆ 
κάτω, ἐκεῖνο κύκλῳ φέρεσθαι κατὰ φύσιν. Εἰ δὲ παρὰ φύσιν φέρεται τὰ 
φερόμενα κύκλῳ τὴν πέριξ φοράν, θαυμαστὸν καὶ παντελῶς ἄλογον τὸ μόνην 
εἶναι συνεχῆ ταύτην τὴν κίνησιν καὶ ἀΐδιον, οὖσαν παρὰ φύσιν· φαίνεται γὰρ 
ἔν γε τοῖς ἄλλοις τάχιστα φθειρόμενα τὰ παρὰ φύσιν. Ὥστ´ εἴπερ ἐστὶ πῦρ τὸ 
φερόμενον, καθάπερ φασί τινες, οὐδὲν ἧττον αὐτῷ παρὰ φύσιν ἡ κίνησίς ἐστιν 
αὕτη ἢ ἡ κάτω· πυρὸς γὰρ κίνησιν ὁρῶμεν τὴν ἀπὸ τοῦ μέσου κατ´ εὐθεῖαν.
§ 13. Διόπερ ἐξ ἁπάντων ἄν τις τούτων συλλογιζόμενος πιστεύσειεν ὡς ἔστι 
τι παρὰ τὰ σώματα τὰ δεῦρο καὶ περὶ ἡμᾶς ἕτερον κεχωρισμένον, τοσούτῳ 
τιμιωτέραν ἔχον τὴν φύσιν ὅσῳπερ ἀφέστηκε τῶν ἐνταῦθα πλεῖον.
 | [1,2] CHAPITRE II.
§ 1. Nous aurons à examiner plus tard la nature de l'univers et à 
rechercher s'il est infini en grandeur, ou s'il est fini dans toute son 
étendue et sa masse. 
§ 2. Mais parlons d'abord des parties essentielles et spéciales qui le 
composent, en partant des principes suivants. Tous les corps de la nature 
et toutes les grandeurs qu'elle comprend sont en soi susceptibles de se 
mouvoir dans l'espace ; et nous disons que la nature est précisément pour 
ces grandeurs et ces corps le principe du mouvement. Tout mouvement dans 
l'espace, que nous appelons de translation, est ou en ligne droite ou 
circulaire, ou bien un mélange de ces deux-là. Mais il n'y a que les deux 
premiers mouvements qui soient simples. Cela tient à ce que, parmi les 
grandeurs, il n'y a que celles-là seules aussi qui soient simples, la 
droite et la circulaire. Le mouvement circulaire est celui qui a lieu 
autour d'un centre. Le mouvement en ligne droite est celui qui va en haut 
et en bas ; et j'entends par En haut celui qui s'éloigne du centre, et par 
En bas celui qui, au contraire, va vers le centre. 
§ 3. Ainsi donc nécessairement, toute translation simple doit ou 
s'éloigner du centre ou tendre vers le centre, ou avoir lieu autour du 
centre. J'ajoute que ceci semble la suite toute rationnelle de ce qu'on 
vient de dire en débutant ; car de même que le corps est achevé et complet 
en trois dimensions, de même encore il en est ainsi de son mouvement.
§ 4. Parmi les corps, les uns sont simples ; et les autres sont composés 
de ceux-là. J'appelle corps simples ceux qui ont naturellement en eux le 
principe du mouvement, comme le feu et la terre, avec leurs diverses 
espèces, et les corps analogues. Il faut également que les mouvements 
soient les uns simples et les autres mixtes, de quelque façon que ce soit. 
(269b) Les mouvements des corps simples sont simples ; ceux des composés 
sont mixtes ; et ces derniers corps se meuvent suivant l'élément qui 
prédomine en eux.
§  5. Puis donc qu'il y a un mouvement simple, et que c'est le mouvement 
circulaire ; puis donc que le mouvement d'un corps simple doit être simple 
aussi, et que le mouvement simple doit être celui d'un corps simple, car 
le mouvement d'un corps composé dépend de l'élément prédominant qu'il 
contient, il s'ensuit, de toute nécessité, qu'il existe un corps simple 
qui, par sa propre nature, doit être doué du mouvement circulaire.
§ 6. Il est bien possible que le mouvement qui appartient à un autre 
corps, devienne aussi par force le mouvement d'un corps différent ; mais 
selon l'ordre de la nature c'est impossible, puisque le mouvement naturel 
de chacun des corps simples est unique.
§ 7. De plus, si le mouvement contre nature est le contraire du mouvement 
naturel, et si chaque chose ne peut jamais agir qu'en sens contraire, il 
faut nécessairement que, si le mouvement circulaire simple n'est pas 
conforme à la nature du corps qui est mu, il soit contre la nature de ce 
corps. Si, par exemple, c'est le feu ou tel autre corps pareil qui est mu 
circulairement, son mouvement naturel sera contraire au mouvement en 
cercle. Mais une chose ne peut être contraire qu'à une seule autre chose ; 
or déjà le mouvement en haut et le mouvement en bas sont contraires l'un à 
l'autre. 
§ 8. Mais s'il existe quelqu'autre corps qui soit animé d'un mouvement 
circulaire contrairement à sa nature, il faut que ce corps ait aussi 
quelque mouvement différent qui soit conforme à sa nature propre. Or c'est 
ce qui est impossible ; car si c'est le mouvement en haut, ce corps sera 
du feu ou de l'air ; et si c'est le mouvement en bas, il sera de l'eau ou 
de la terre.
§  9. Mais il faut nécessairement que cette espèce particulière de 
mouvement soit aussi le premier des mouvements. Le parfait est toujours 
par nature antérieur à l'imparfait ; or le cercle est quelque chose de 
parfait. Au contraire, une ligne droite n'est jamais parfaite. Ainsi ce 
n'est ni la ligne droite infinie, puisque pour être parfaite elle devrait 
avoir une fin et une limite. Ce n'est pas non plus aucune des lignes 
droites finies, qui peut être parfaite; car il y a toujours quelque chose 
en dehors d'elle, et l'on peut toujours accroître une ligne droite, quelle 
qu'elle soit. Si donc le premier mouvement appartient au corps qui est 
aussi le premier dans la nature, et que le mouvement circulaire soit 
supérieur au mouvement en ligne droite ; si donc encore le mouvement en 
ligne droite est celui des corps simples, car c'est en ligne droite que le 
feu est porté en haut et que les corps terrestres le sont également en bas 
vers le centre; il s'ensuit nécessairement que le mouvement circulaire 
appartient à quelqu'un des corps simples, puisque nous avons vu que le 
mouvement des corps mixtes a lieu selon la force qui prédomine dans le 
mélange formé par les corps simples.
§ 10. Ainsi, d'après ces considérations, il doit être évident que, outre 
les composés d'ici-bas, il y a quelqu'autre substance de corps plus divine 
et antérieure à toutes celles-là.
§ 11. Que l'on réfléchisse en outre que tout mouvement est ou selon la 
nature ou contre nature, et que tel mouvement qui est contre nature pour 
un certain corps, est un mouvement naturel pour un certain autre corps. 
C'est là le contraste que présentent le mouvement en haut et le mouvement 
en bas ; car l'un est pour le feu, tandis que l'autre est pour la terre, 
contre nature et selon la nature. Par conséquent, (270a) il y a nécessité 
que le mouvement circulaire, qui est contre nature pour ces corps là, soit 
le mouvement naturel de quelque corps différent.
§ 12. Ajoutez de plus que, si le mouvement circulaire est pour un certain 
corps une direction toute naturelle, il est clair qu'il doit y avoir, 
parmi les corps simples et primitifs, un corps spécial dont la nature 
propre sera d'avoir le mouvement circulaire, tout de même que la nature du 
feu c'est d'aller en haut, et celle de la terre d'aller en bas. Mais si 
les corps qui possèdent le mouvement circulaire sont ainsi portés dans la 
circonférence qu'ils décrivent par un mouvement qui est contre leur 
nature, il est fort étonnant et même complètement incompréhensible que ce 
mouvement qui est le seul mouvement continu et éternel, soit contre nature 
; car partout ailleurs les choses qui sont opposées aux lois de la nature 
paraissent bien rapidement détruites. Si donc le corps qui a ce mouvement 
extraordinaire est du feu, comme on le prétend, ce mouvement est pour le 
feu tout aussi peu naturel que pourrait l'être pour lui le mouvement en 
bas ; car nous pouvons observer que le mouvement du feu part du centre 
pour s'en éloigner en ligne droite.
§ 13. La conclusion assurée qu'il faut tirer de tout ceci, c'est que, 
outre les corps qui sont ici-bas et autour de nous, il y en a un autre 
tout à fait isolé, et dont la nature est d'autant plus relevée qu'il 
s'éloigne davantage de tous ceux d'ici bas.
 
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