[45] XLV.
§ 1. Ἡ δὲ βουλὴ πρότερον μὲν ἦν κυρία καὶ χρήμασιν ζημιῶσαι καὶ δῆσαι καὶ ἀποκτεῖναι. καὶ Λυσίμαχον αὐτῆς ἀγαγούσης ὡς τὸν δήμιον, καθήμενον ἤδη μέλλοντα ἀποθνῄσκειν, Εὐμηλίδης ὁ Ἀλωπεκῆθεν ἀφείλετο, οὐ φάσκων δεῖν ἄνευ δικαστηρίου γνώσεως οὐδένα τῶν πολιτῶν ἀποθνῄσκειν· καὶ κρίσεως ἐν δικαστηρίῳ γενομένης, ὁ μὲν Λυσίμαχος ἀπέφυγεν, καὶ ἐπωνυμίαν ἔσχεν ὁ ἀπὸ τοῦ τυπάνου, ὁ δὲ δῆμος ἀφείλετο τῆς βουλῆς τὸ θανατοῦν καὶ δεῖν καὶ χρήμασι ζημιοῦν, καὶ νόμον ἔθετο, ἄν τινος ἀδικεῖν ἡ βουλὴ καταγνῷ ἢ ζημιώσῃ, τὰς καταγνώσεις καὶ τὰς ἐπιζημιώσεις εἰσάγειν τοὺς θεσμοθέτας εἰς τὸ δικαστήριον, καὶ ὅ τι ἂν οἱ δικασταὶ ψηφίσωνται, τοῦτο κύριον εἶναι.
§ 2. κρίνει δὲ τὰς ἀρχὰς ἡ βουλὴ τὰς πλείστας, καὶ μάλισθ´ ὅσαι χρήματα διαχειρίζουσιν· οὐ κυρία δ´ ἡ κρίσις, ἀλλ´ ἐφέσιμος εἰς τὸ δικαστήριον. ἔξεστι δὲ καὶ τοῖς ἰδιώταις εἰσαγγέλλειν ἣν ἂν βούλωνται τῶν ἀρχῶν μὴ χρῆσθαι τοῖς νόμοις· ἔφεσις δὲ καὶ τούτοις ἐστὶν εἰς τὸ δικαστήριον, ἐὰν αὐτῶν ἡ βουλὴ καταγνῷ.
§ 3. δοκιμάζει δὲ καὶ τοὺς βουλευτὰς τοὺς τὸν ὕστερον ἐνιαυτὸν βουλεύσοντας καὶ τοὺς ἐννέα ἄρχοντας. καὶ πρότερον μὲν ἦν ἀποδοκιμάσαι κυρία, νῦν δὲ τούτοις ἔφεσίς ἐστιν εἰς τὸ δικαστήριον. τούτων μὲν οὖν ἄκυρός ἐστιν ἡ βουλή·
§ 4. προβουλεύει δ´ εἰς τὸν δῆμον, καὶ οὐκ ἔξεστιν οὐδὲν ἀπροβούλευτον οὐδ´ ὅ τι ἂν μὴ προγράψωσιν οἱ πρυτάνεις ψηφίσασθαι τῷ δήμῳ. κατ´ αὐτὰ γὰρ ταῦτα ἔνοχός ἐστιν ὁ νικήσας γραφῇ παρανόμων.
| [45] CHAPITRE XLV : § 1. Affaiblissement du pouvoir judiciaire du Conseil. § 2. Du droit de juridiction exercé par le Conseil sur les fonctionnaires. - § 3. De l'examen des conseillers et des neuf Archontes par le Conseil. - § 4. Des délibérations préalables du Conseil.
§ 1. - Le Conseil avait anciennement le droit d'infliger l'amende, l'emprisonnement et la mort. Mais un jour qu'il avait livré au bourreau un certain Lysimachos et que celui-ci était déjà assis pour recevoir le coup fatal, Euméleidès d'Alopéké l'arracha, soutenant qu'on ne pouvait mettre à mort un citoyen sans le jugement d'un tribunal. L'affaire fut portée devant les juges et Lysimachos acquitté il y gagna le surnom de « l'échappé de la massue ». Le peuple enleva au Conseil le droit d'infliger la mort, l'emprisonnement et l'amende, et porta cette loi : les condamnations et amendes prononcées par le Conseil contre ceux qu'il jugera coupables seront portées au tribunal par les thesmothètes, et le vote des juges sera seul souverain.
§ 2. - Le Conseil juge la plupart des fonctionnaires, ceux surtout qui administrent les finances ; mais, là encore, il ne juge pas en dernier ressort, et on peut en appeler au tribunal. Il est permis à tout particulier de déposer devant le Conseil une accusation de haute trahison contre tout fonctionnaire qu'il accuse de ne pas respecter les lois ; et celui-ci peut encore en appeler au tribunal de la condamnation prononcée contre lui.
§ 3. - Le Conseil procède aussi à l'examen de ceux qui siégeront au Conseil l'année suivante, et des neuf archontes. Anciennement il avait tout pouvoir pour prononcer l'exclusion, mais aujourd'hui les exclus peuvent en appeler au tribunal. Dans tous ces cas le Conseil n'est pas souverain.
§ 4. - Le Conseil prépare, dans ses délibérations, la tâche du peuple, et le peuple ne peut rien voter qui n'ait été l'objet d'une délibération préalable du Conseil et ne soit inscrit à l'ordre du jour dressé par les prytanes. En vertu de cette règle, tout vote émis en dehors de l'ordre du jour expose l'auteur de la proposition à une accusation d'illégalité.
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