HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Constitution d'Athènes

Chapitre 18

 Chapitre 18

[18] XVIII. Ἦσαν δὲ κύριοι μὲν τῶν πραγμάτων διὰ τὰ ἀξιώματα καὶ διὰ τὰς ἡλικίας Ἵππαρχος καὶ Ἱππίας, πρεσβύτερος δὲ ὢν Ἱππίας καὶ τῇ φύσει πολιτικὸς καὶ ἔμφρων ἐπεστάται τῆς ἀρχῆς. δὲ Ἵππαρχος παιδιώδης καὶ ἐρωτικὸς καὶ φιλόμουσος ἦν, (καὶ τοὺς περὶ Ἀνακρέοντα καὶ Σιμωνίδην καὶ τοὺς ἄλλους ποιητὰς οὗτος ἦν μεταπεμπόμενος), Θέτταλος δὲ νεώτερος πολὺ καὶ τῷ βίῳ θρασὺς καὶ ὑβριστής, ἀφ´ οὗ καὶ συνέβη τὴν ἀρχὴν αὐτοῖς γενέσθαι πάντων τῶν κακῶν. ἐρασθεὶς γὰρ τοῦ Ἁρμοδίου καὶ διαμαρτάνων τῆς πρὸς αὐτὸν φιλίας, οὐ κατεῖχε τὴν ὀργήν, ἀλλ´ ἔν τε τοῖς ἄλλοις ἐνεσημαίνετο πικρῶς, καὶ τὸ τελευταῖον μέλλουσαν αὐτοῦ τὴν ἀδελφὴν κανηφορεῖν Παναθηναίοις ἐκώλυσεν, λοιδορήσας τι τὸν Ἁρμόδιον ὡς μαλακὸν ὄντα, ὅθεν συνέβη παροξυνθέντα τὸν Ἁρμόδιον καὶ τὸν Ἀριστογείτονα πράττειν τὴν πρᾶξιν μετεχόντων πολλῶν. ἤδη δὲ παρατηροῦντες ἐν ἀκροπόλει τοῖς Παναθηναίοις Ἱππίαν (ἐτύγχανεν γὰρ οὗτος μὲν δεχόμενος, δ´ Ἵππαρχος ἀποστέλλων τὴν πομπήν), ἰδόντες τινὰ τῶν κοινωνούντων τῆς πράξεως φιλανθρώπως ἐντυγχάνοντα τῷ Ἱππίᾳ, καὶ νομίσαντες μηνύειν, βουλόμενοί τι δρᾶσαι πρὸ τῆς συλλήψεως, καταβάντες καὶ προεξαναστάντες τῶν ἄλλων, τὸν μὲν Ἵππαρχον διακοσμοῦντα τὴν πομπὴν παρὰ τὸ Λεωκόρειον ἀπέκτειναν, τὴν δ´ ὅλην ἐλυμήναντο πρᾶξιν. αὐτῶν δ´ μὲν Ἁρμόδιος εὐθέως ἐτελεύτησεν ὑπὸ τῶν δορυφόρων, δ´ Ἀριστογείτων ὕστερον, συλληφθεὶς καὶ πολὺν χρόνον αἰκισθείς. κατηγόρησεν δ´ ἐν ταῖς ἀνάγκαις πολλῶν, οἳ καὶ τῇ φύσει τῶν ἐπιφανῶν καὶ φίλοι τοῖς τυράννοις ἦσαν. οὐ γὰρ ἐδύναντο παραχρῆμα λαβεῖν οὐδὲν ἴχνος τῆς πράξεως, ἀλλ´ λεγόμενος λόγος, ὡς Ἱππίας ἀποστήσας ἀπὸ τῶν ὅπλων τοὺς πομπεύοντας, ἐφώρασε τοὺς τὰ ἐγχειρίδια ἔχοντας, οὐκ ἀληθής ἐστιν· οὐ γὰρ ἔπεμπον τότε μεθ´ ὅπλων, ἀλλ´ ὕστερον τοῦτο κατεσκεύασεν δῆμος. κατηγόρει δὲ τῶν τοῦ τυράννου φίλων, ὡς μὲν οἱ δημοτικοί φασιν ἐπίτηδες, ἵνα ἀσεβήσαιεν ἅμα καὶ γένοιντο ἀσθενεῖς, ἀνελόντες τοὺς ἀναιτίους καὶ φίλους ἑαυτῶν, ὡς δ´ ἔνιοι λέγουσιν οὐχὶ πλαττόμενος, ἀλλὰ τοὺς συνειδότας ἐμήνυεν. καὶ τέλος ὡς οὐκ ἐδύνατο πάντα ποιῶν ἀποθανεῖν, ἐπαγγειλάμενος ὡς ἄλλους μηνύσων πολλούς, καὶ πείσας αὑτῷ τὸν Ἱππίαν δοῦναι τὴν δεξιὰν πίστεως χάριν, ὡς ἔλαβεν ὀνειδίσας ὅτι τῷ φονεῖ τἀδελφοῦ τὴν δεξιὰν δέδωκε, οὕτω παρώξυνε τὸν Ἱππίαν, ὥσθ´ ὑπὸ τῆς ὀργῆς οὐ κατέσχεν ἑαυτόν, ἀλλὰ σπασάμενος τὴν μάχαιραν διέφθειρεν αὐτόν. [18] CHAPITRE XVIII : Complot d'Harmodios et d'Aristogiton. Le pouvoir revint, par droit de naissance et d'aînesse, à Hipparque et à Hippias. Hippias, l'aîné, ayant naturellement le goût des affaires publiques, et d'un caractère sérieux, prit en main le gouvernement. Hipparque était d'un caractère jeune, amoureux, ami des muses ; ce fut lui qui appela à Athènes Anacréon, Simonide, et les autres poètes; Thettalos, beaucoup plus jeune, avait une conduite hardie et violente. C'est lui qui fut l'origine de tous leurs malheurs. Il s'éprit d'Harmodios, et ne fut point payé de retour. Au lieu de contenir sa nature violente, il laissa paraître son ressentiment, surtout dans cette dernière occasion. La sœur d'Harmodios devait être canéphore aux Panathénées : il l'en empêcha, en traitant outrageusement Harmodios de débauché. Exaspérés, Harmodios et Aristogiton s'unirent avec un grand nombre de citoyens pour tenter ce que l'on sait. Le jour de la fête venu, ils épiaient, à l'Acropole, Hippias qui s'apprêtait à recevoir la procession qu'Hipparque ordonnait dans la cité, quand ils virent un de leurs complices s'entretenir familièrement avec Hippias : se croyant trahis, et voulant frapper au moins un coup avant d'être pris, ils s'élancèrent seuls tous les deux, trop tôt, rencontrèrent Hipparque près du Léocoreion, où il organisait la procession, et le tuèrent. Ainsi, par leur faute, échoua toute l'entreprise. Harmodios périt aussitôt, tué par les gardes ; Aristogiton, pris seulement plus tard, subit avant de mourir une longue torture. Au milieu des tourments, il accusa beaucoup d'hommes de naissance illustre, et amis des tyrans. Ceux-ci ne purent sur le moment saisir aucune trace du complot ; et il est faux que - comme on l'a dit - Hippias ait fait enlever leurs armes aux gens de la procession, et ainsi pris sur le fait ceux qui portaient des poignards, car alors la procession ne se faisait pas en armes : c'est plus tard que cet usage fut établi par la démocratie. Pour Harmodios, disent les partisans de la démocratie, s'il accusait ainsi les amis des tyrans, c'était à dessein, pour faire commettre à ceux-ci une impiété et les affaiblir par l'exécution d'innocents qui étaient leurs amis : selon d'autres, il n'inventait rien, et dénonçait réellement ses complices. A la fin, comme tous ses efforts ne pouvaient lui procurer la mort, il annonça qu'il allait dénoncer encore beaucoup d'autres complices, et persuada à Hippias de lui donner la main en signe de sa foi. Quand il la tint, il insulta le tyran, qui donnait la main au meurtrier de son frère, et l'exaspéra au point que, de colère, celui-ci ne se contint plus, tira son épée et le tua.


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Dernière mise à jour : 1/07/2010