HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] τρίτῃ δὲ μετὰ ταῦθἱπποδρομίαν ἄξετε,
ἵνα δὴ κέλης κέλητα παρακελητιεῖ,
ἅρματα δἐπἀλλήλοισιν ἀνατετραμμένα
φυσῶντα καὶ πνέοντα προσκινήσεται·
ἕτεροι δὲ κείσονταί γἀπεψωλημένοι
905 περὶ ταῖσι καμπαῖς ἡνίοχοι πεπτωκότες.
ἀλλ πρυτάνεις δέχεσθε τὴν Θεωρίαν.
θέασὡς προθύμως πρύτανις παρεδέξατο.
ἀλλοὐκ ἂν εἴ τι προῖκα προσαγαγεῖν σἔδει,
ἀλληὗρον ἄν σὑπέχοντα τὴν ἐκεχειρίαν.
910 (Χορός)
χρηστὸς ἀνὴρ πολίτης
ἐστὶν ἅπασιν ὅστις
γἐστὶ τοιοῦτος.
(Τρυγαῖος) ὅταν τρυγᾶτ᾽, εἴσεσθε πολλῷ μᾶλλον οἷός εἰμι.
(Χορός)
καὶ νῦν σύ γε δῆλος εἶ·
σωτὴρ γὰρ ἅπασιν ἀνθρώποις
915 γεγένησαι.
(Τρυγαῖος)
φήσεις ἐπειδὰν ἐκπίῃς οἴνου νέου λεπαστήν.
(Χορός)
καὶ πλήν γε τῶν θεῶν ἀεί σἡγησόμεσθα πρῶτον.
(Τρυγαῖος)
πολλῶν γὰρ ὑμῖν ἄξιος
Τρυγαῖος ἁθμονεὺς ἐγώ,
920 δεινῶν ἀπαλλάξας πόνων
τὸν δημότην ὅμιλον,
καὶ τὸν γεωργικὸν λεὼν
Ὑπέρβολόν τε παύσας.
(Οἰκέτης) ἄγε δὴ τί νῷν ἐντευθενὶ ποιητέον;
(Τρυγαῖος) τί δἄλλο γ ταύτην χύτραις ἱδρυτέον;
(Χορός) χύτραισιν, ὥσπερ μεμφόμενον Ἑρμῄδιον;
925 (Τρυγαῖος) τί δαὶ δοκεῖ; βούλεσθε λαρινῷ βοΐ;
(Χορός) βοΐ; μηδαμῶς, ἵνα μὴ βοηθεῖν ποι δέῃ.
(Τρυγαῖος) ἀλλὑὶ παχείᾳ καὶ μεγάλῃ;
(Χορός) μὴ μή.
(Τρυγαῖος) τιή;
(Χορός) ἵνα μὴ γένηται Θεογένους ὑηνία.
(Τρυγαῖος) τῷ δὴ δοκεῖ σοι δῆτα τῶν λοιπῶν;
(Χορός) ὀί.
930 (Τρυγαῖος) ὀί;
(Χορός) ναὶ μὰ Δί᾽.
(Τρυγαῖος) ἀλλὰ τοῦτό γἔστἸωνικὸν
τὸ ῥῆμ᾽.
(Χορός)
ἐπίτηδές γ᾽, ἵν᾽ <ὅταν> ἐν τἠκκλησίᾳ
ὡς χρὴ πολεμεῖν λέγῃ τις, οἱ καθήμενοι
ὑπὸ τοῦ δέους λέγωσἸωνικῶς ὀὶ - - -
(Τρυγαῖος) εὖ τοι λέγεις.
(Χορός)
καὶ τἄλλα γὦσιν ἤπιοι.
935 ὥστἐσόμεθἀλλήλοισιν ἀμνοὶ τοὺς τρόπους
καὶ τοῖσι συμμάχοισι πρᾳότεροι πολύ.
(Τρυγαῖος)
ἴθι νυν ἄγὡς τάχιστα τὸ πρόβατον λαβών·
ἐγὼ δὲ ποριῶ βωμὸν ἐφὅτου θύσομεν.
(Χορός)
ὡς πάνθὅσἂν θεὸς θέλῃ χἠ τύχη κατορθοῖ,
940 χωρεῖ κατὰ νοῦν, ἕτερον δἑτέρῳ
τούτων κατὰ καιρὸν ἀπαντᾷ.
(Τρυγαῖος)
ὡς ταῦτα δῆλά γἔσθ᾽· γὰρ βωμὸς θύρασι καὶ δή.
(Χορός)
ἐπείγετέ νυν ἐν ὅσῳ
σοβαρὰ θεόθεν κατέχει
945 πολέμου μετάτροπος αὔρα.
νῦν γὰρ δαίμων φανερῶς
εἰς ἀγαθὰ μεταβιβάζει.
(Τρυγαῖος)
τὸ κανοῦν πάρεστὀλὰς ἔχον καὶ στέμμα καὶ μάχαιραν,
καὶ πῦρ γε τουτί, κοὐδὲν ἴσχει πλὴν τὸ πρόβατον ὑμᾶς.
[900] Le troisième jour, après cela, vous ferez l'hippodromie,
cavalier serrant de près un cavalier, attelages renversés les uns
sur les autres, essoufflés, haletants, se donnant de mutuelles secousses ;
d'autres, épuisés par les courbes, tombant de leurs chars.
Mais, ô Prytanes, recevez Théoria. Tu vois avec quel
empressement ce Prytane l'a reçue. Tu ne ferais pas ainsi
s'il s'agissait d'une introduction gratuite; mais je te verrais
alléguer une transaction rétribuée.
LE CHOEUR. Certes, on est un homme utile à tous ses
concitoyens, quand on est tel que toi.
TRYGÉE. Quand vous vendangerez, vous saurez beaucoup
mieux ce que je vaux.
LE CHOEUR. Mais, dès à présent, on voit bien ce que tu es :
tu es un sauveur pour tous les hommes.
TRYGÉE. Tu le diras assurément, quand tu auras bu un pot
de vin nouveau.
LE CHOEUR. Après les dieux, nous te placerons toujours
au premier rang.
TRYGÉE. Oui, vous devez beaucoup à moi, Trygée
d'Athmonia, qui ai délivré des plus grandes peines le peuple
de la ville et celui de la campagne, et réprimé Hyperbolos.
LE CHOEUR. Eh bien, que devons-nous faire à présent ?
TRYGÉE. Quoi de mieux que de lui offrir des marmites de légumes ?
LE CHOEUR. Des marmites, comme à un chétif Hermès ?
TRYGÉE. Eh bien, que vous en semble ? Voulez-vous un boeuf gras ?
LE CHOEUR. Un boeuf ? Pas du tout, à moins qu'il ne faille
beugler au secours !
TRYGÉE. Que diriez-vous d'un gros cochon gras ?
LE CHOEUR. Non, non !
TRYGÉE. Pourquoi ?
LE CHOEUR. De peur des cochonneries de Théagéne.
TRYGÉE. Que voulez-vous alors des autres offrandes ?
LE CHOEUR. Une brebis.
TRYGÉE. Une brebis ?
LE CHOEUR. Oui, de par Zeus !
TRYGÉE. Mais tu prononces ce mot à l'ionienne.
LE CHOEUR. C'est à dessein ; car si, dans l'assemblée,
quelqu'un dit qu'il faut faire la guerre, tous les assistants,
pris de peur, bêleront à l'ionienne : « Oï ! »
TRYGÉE. Fort bien dit.
LE CHOEUR. C'est le moyen d'être doux. Oui, nous serons
des agneaux les uns pour les autres, et, à l'égard des alliés,
beaucoup plus aimables.
TRYGÉE. Voyons, maintenant, qu'on aille prendre vite une
brebis. Moi, je préparerai l'autel pour le sacrifice.
LE CHOEUR. Comme tout, quand la divinité le veut et que
la Fortune est favorable, comme tout marche à souhait !
Chaque chose vient à propos s'ajouter à une autre.
TRYGÉE. C'est évident. Voici l'autel prêt à la porte.
LE CHOEUR. Hâtez-vous, maintenant que la volonté des
dieux contient le souffle violent et inconstant de la guerre ;
maintenant qu'un bon génie nous ramène évidemment vers
la prospérité.
TRYGÉE. Voici la corbeille, avec les grains d'orge, et la
couronne et le couteau, ainsi que le feu. Rien ne nous
retient plus que la brebis.


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Dernière mise à jour : 24/02/2006