HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 800-849

  Vers 800-849

[800] ὑμνεῖν, ὅταν ἠρινὰ μὲν φωνῇ χελιδὼν
ἑζομένη κελαδῇ, χορὸν δὲ μὴχῃ Μόρσιμος
μηδὲ Μελάνθιος, οὗ δὴ
805 πικροτάτην ὄπα γηρύσαντος ἤκουσ
ἡνίκα τῶν τραγῳδῶν
τὸν χορὸν εἶχον ἁδελφός
τε και αὐτός, ἄμφω
810 Γοργόνες ὀψοφάγοι βατιδοσκόποι Ἅρπυιαι,
γραοσόβαι μιαροὶ τραγομάσχαλοι ἰχθυολῦμαι·
815 ὧν καταχρεμψαμένη μέγα καὶ πλατὺ
Μοῦσα θεὰ μετἐμοῦ ξύμπαιζε τὴν ἑορτήν.
(Τρυγαῖος)
ὡς χαλεπὸν ἐλθεῖν ἦν ἄρεὐθὺ τῶν θεῶν.
820 ἔγωγέ τοι πεπόνηκα κομιδῇ τὼ σκέλει.
μικροὶ δὁρᾶν ἄνωθεν ἦστ᾽. ἔμοιγέ τοι
ἀπὸ τοὐρανοῦφαίνεσθε κακοήθεις πάνυ,
ἐντευθενὶ δὲ πολύ τι κακοηθέστεροι.
(Οἰκέτης) δέσποθἥκεις;
(Τρυγαῖος) ὡς ἐγὼπυθόμην τινός.
825 (Οἰκέτης) τί δἔπαθες;
(Τρυγαῖος) ἤλγουν τὼ σκέλει μακρὰν ὁδὸν
διεληλυθώς.
(Οἰκέτης) ἴθι νυν κάτειπέ μοι ---
(Τρυγαῖος) τὸ τί;
(Οἰκέτης)
ἄλλον τινεἶδες ἄνδρα κατὰ τὸν ἀέρα
πλανώμενον πλὴν σαυτόν;
(Τρυγαῖος)
οὔκ, εἰ μή γέ που
ψυχὰς δύ τρεῖς διθυραμβοδιδασκάλων.
830 (Οἰκέτης) τί δἔδρων;
(Τρυγαῖος)
ξυνελέγοντἀναβολὰς ποτώμεναι
τὰς ἐνδιαεριαυερινηχέτους τινάς.
(Οἰκέτης)
οὐκ ἦν ἄροὐδ λέγουσι, κατὰ τὸν ἀέρα
ὡς ἀστέρες γιγνόμεθ᾽, ὅταν τις ἀποθάνῃ;
(Τρυγαῖος) μάλιστα.
(Οἰκέτης) καὶ τίς ἐστιν ἀστὴρ νῦν ἐκεῖ;
835 (Τρυγαῖος)
Ἴων Χῖος, ὅσπερ ἐποίησεν πάλαι
ἐνθάδε τὸν ἀοῖόν ποθ᾽· ὡς δἦλθ᾽, εὐθέως
ἀοῖον αὐτὸν πάντες ἐκάλουν ἀστέρα.
(Οἰκέτης)
τίνες γάρ εἰσοἱ διατρέχοντες ἀστέρες,
οἳ καόμενοι θέουσιν;
(Τρυγαῖος)
ἀπὸ δείπνου τινὲς
840 τῶν πλουσίων οὗτοι βαδίζουσἀστέρων,
ἰπνοὺς ἔχοντες, ἐν δὲ τοῖς ἰπνοῖσι πῦρ.
ἀλλεἴσαγὡς τάχιστα ταυτηνὶ λαβών,
καὶ τὴν πύελον κατάκλυζε καὶ θέρμαινὕδωρ,
στόρνυ τἐμοὶ καὶ τῇδε κουρίδιον λέχος.
845 καὶ ταῦτα δράσας ἧκε δεῦραὖθις πάλιν·
ἐγὼ δἀποδώσω τήνδε τῇ βουλῇ τέως.
(Οἰκέτης) πόθεν δἔλαβες ταύτας;
(Τρυγαῖος) ὁπόθεν; ἐκ τοὐρανοῦ.
(Οἰκέτης)
οὐκ ἂν ἔτι δοίην τῶν θεῶν τριώβολον,
εἰ πορνοβοσκοῦσὥσπερ ἡμεῖς οἱ βροτοί.
[800] lorsque l'hirondelle printanière gazouille sur la branche, tandis
que ni Morsimos, ni Mélanthios ne trouve de choeur ; ce dernier
m'a fait entendre sa voix aigre lorsque son père et lui
eurent un choeur tragique, tous deux Gorgones voraces,
gourmands de raies, harpies, coureurs de vieilles, impurs,
puant le bouc, destructeurs de poissons. Lance sur eux un
grand et large crachat, Muse divine, et viens célébrer avec moi cette fête.
TRYGÉE. Que ce n'est guère commode d'aller tout droit
chez les dieux ! Moi, j'en ai réellement les jambes presque
rompues. Je vous voyais bien petits de là-haut, et votre
méchanceté, vue du ciel, me semblait grande ; mais ici
vous êtes plus méchants encore.
UN ESCLAVE. Hé! maître, tu reviens ?
TRYGÉE. Oui, à ce que j'ai entendu dire.
L'ESCLAVE. Que t'est-il arrivé ?
TRYGÉE. D'avoir mal aux jambes après avoir fait un long chemin.
L'ESCLAVE. Voyons, maintenant, dis-moi...
TRYGÉE. Quoi ?
L'ESCLAVE. As-tu vu planant en l'air un homme autre que toi ?
TRYGÉE. Non, si ce n'est peut-être deux ou trois âmes de
poètes dithyrambiques.
L'ESCLAVE. Que faisaient-elles?
TRYGÉE. Dans leur vol, elles rassemblaient je ne sais quels
préludes lyriques, noyés dans le vague des cieux.
L'ESCLAVE. Ce n'est donc pas vrai ce qu'on dit à propos de
l'air, que nous devenons des astres sitôt qu'on meurt ?
TRYGÉE. Mais oui, absolument.
L'ESCLAVE. Et quel est donc l'astre qui brille maintenant ?
TRYGÉE. Ion de Chios ; c'est lui qui a composé, jadis, une
ode, « l'Orientale ». Aussi, dès qu'il parut, tout le monde
l'appela « l'Astre oriental ».
L’ESCLAVE. Quels sont donc ces astres qui courent en
laissant un sillon lumineux ?
TRYGÉE. Ce sont des astres riches qui reviennent de
souper : ils portent des falots et, dans ces falots, du feu.
Mais conduis vite cette jeune femme à la maison, nettoie la
baignoire, chauffe l'eau et prépare pour elle et pour moi le
lit nuptial ; puis, cela fait, reviens ici. Moi je vais la
présenter au Conseil, en attendant.
L'ESCLAVE. Mais où as-tu pris ces femmes ?
TRYGÉE. Où ? Dans le ciel.
L'ESCLAVE. Je ne donnerais pas des dieux un triobole, s'ils
entretiennent des maîtresses, comme nous autres mortels.


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Dernière mise à jour : 24/02/2006