HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 700-749

  Vers 700-749

[700] (Ἑρμῆς) τί δαί; Κρατῖνος σοφὸς ἔστιν;
(Τρυγαῖος) ἀπέθανεν
ὅθοἱ Λάκωνες ἐνέβαλον.
(Ἑρμῆς) τί παθών;
(Τρυγαῖος) τι;
ὼρακιάσας· οὐ γὰρ ἐξηνέσχετο
ἰδὼν πίθον καταγνύμενον οἴνου πλέων.
χἄτερα πόσἄττοἴει γεγενῆσθἐν τῇ πόλει;
705 ὥστοὐδέποτ δέσποινἀφησόμεσθά σου.
(Ἑρμῆς)
ἴθι νυν ἐπὶ τούτοις τὴν Ὀπώραν λάμβανε
γυναῖκα σαυτῷ τήνδε· κᾆτἐν τοῖς ἀγροῖς
ταύτῃ ξυνοικῶν ἐκποιοῦ σαυτῷ βότρυς.
(Τρυγαῖος)
φιλτάτη δεῦρἐλθὲ καὶ δός μοι κύσαι.
710 ἆρἂν βλαβῆναι διὰ χρόνου τί σοι δοκῶ
δέσποθἙρμῆ τῆς Ὀπώρας κατελάσας;
(Ἑρμῆς)
οὐκ εἴ γε κυκεῶνἐπιπίοις βληχωνίαν.
ἀλλὡς τάχιστα τήνδε τὴν Θεωρίαν
ἀπάγαγε τῇ βουλῇ λαβών, ἧσπέρ ποτἦν.
715 (Τρυγαῖος)
μακαρία βουλὴ σὺ τῆς Θεωρίας,
ὅσον ῥοφήσει ζωμὸν ἡμερῶν τριῶν,
ὅσας δὲ κατέδει ξόλικας ἑφθὰς καὶ κρέα.
ἀλλ φίλἙρμῆ χαῖρε πολλά.
(Ἑρμῆς) ·καὶ σύ γε
ὦνθρωπε χαίρων ἄπιθι καὶ μέμνησό μου.
720 (Τρυγαῖος)
κάνθαροἴκαδοἴκαδἀποπετώμεθα.
(Ἑρμῆς) οὐκ ἐνθάδ τᾶν ἔστι.
(Τρυγαῖος) ποῖ γὰρ οἴχεται;
(Ἑρμῆς) ὑφἅρματἐλθὼν Ζηνὸς ἀστραπηφορεῖ.
(Τρυγαῖος) πόθεν οὖν τλήμων ἐνθάδἕξει σιτία;
(Ἑρμῆς) τὴν τοῦ Γανυμήδους ἀμβροσίαν σιτήσεται.
725 (Τρυγαῖος) πῶς δῆτἐγὼ καταβήσομαι;
(Ἑρμῆς)
θάρρει, καλῶς·
τῃδὶ παραὐτὴν τὴν θεόν.
(Τρυγαῖος)
δεῦρ κόραι
ἕπεσθον ἅμἐμοὶ θᾶττον, ὡς πολλοὶ πάνυ
ποθοῦντες ὑμᾶς ἀναμένουσἐστυκότες.
(Χορός)
ἀλλἴθι χαίρων· ἡμεῖς δὲ τέως τάδε τὰ σκεύη παραδόντες
730 τοῖς ἀκολούθοις δῶμεν σῴζειν, ὡς εἰώθασι μάλιστα
περὶ τὰς σκηνὰς πλεῖστοι κλέπται κυπτάζειν καὶ κακοποιεῖν.
ἀλλὰ φυλάττετε ταῦτἀνδρείως· ἡμεῖς δαὖ τοῖσι θεαταῖς
ἣν ἔχομεν ὁδὸν λόγων εἴπωμεν ὅσα τε νοῦς ἔχει.
χρῆν μὲν τύπτειν τοὺς ῥαβδούχους, εἴ τις κωμῳδοποιητὴς
735 αὑτὸν ἐπῄνει πρὸς τὸ θέατρον παραβὰς ἐν τοῖς ἀναπαίστοις·
εἰ δοὖν εἰκός τινα τιμῆσαι, θύγατερ Διός, ὅστις ἄριστος
κωμῳδοδιδάσκαλος ἀνθρώπων καὶ κλεινότατος γεγένηται,
ἄξιος εἶναί φησεὐλογίας μεγάλης διδάσκαλος ἡμῶν.
πρῶτον μὲν γὰρ τοὺς ἀντιπάλους μόνος ἀνθρώπων κατέπαυσεν
740 ἐς τὰ ῥάκια σκώπτοντας ἀεὶ καὶ τοῖς φθειρσὶν πολεμοῦντας,
τούς θἩρακλέας τοὺς μάττοντας καὶ τοὺς πεινῶντας ἐκείνους
ἐξήλασἀτιμώσας πρῶτος, καὶ τοὺς δούλους παρέλυσεν
τοὺς φεύγοντας κἀξαπατῶντας καὶ τυπτομένους ἐπίτηδες,
οὓς ἐξῆγον κλάοντας ἀεί, καὶ τούτους οὕνεκα τουδί,
745 ἵν σύνδουλος σκώψας αὐτοῦ τὰς πληγὰς εἶτἀνέροιτο,
κακόδαιμον τί τὸ δέρμἔπαθες; μῶν ὑστριχὶς εἰσέβαλέν σοι
ἐς τὰς πλευρὰς πολλῇ στρατιᾷ κἀδενδροτόμησε τὸ νῶτον;”
τοιαῦτἀφελὼν κακὰ καὶ φόρτον καὶ βωμολοχεύματἀγεννῆ
ἐποίησε τέχνην μεγάλην ἡμῖν κἀπύργωσοἰκοδομήσας
[700] HERMÈS. Et le sage Cratinos, vit-il toujours ?
TRYGÉE. Il est mort lors de l'invasion des Laconiens.
HERMÈS. De quel mal ?
TRYGÉE. De quel mal ? D'une syncope. Il n'a pu supporter
le chagrin de voir briser un tonneau rempli de vin. Combien
d'autres malheurs, penses-tu, ont encore affligé la ville ?
Aussi jamais, o Déesse ! nous ne nous séparerons de toi.
HERMÈS. Eh bien ! maintenant, dans ces conditions,
prends pour femme Opora que voici. Va vivre aux champs
avec elle, et faites ensemble du raisin.
TRYGÉE. Douce amie, viens ici et donne-moi un baiser.
Crois-tu, seigneur Hermès, qu'il m'arrive malheur si, après
une longue privation, je prends mes ébats avec Opora ?
HERMÈS. Non, à la condition que tu boives par-dessus une
infusion de menthe. Mais hâte-toi de conduire Théoria, que
voici, au Conseil, dont elle était jadis.
TRYGÉE. Bienheureux Conseil de ravoir Théoria ! Que de
sauce tu vas avaler pendant trois jours ! Combien tu vas
manger de tripes cuites et de viandes ! A toi, cher Hermès,
un bon adieu!
HERMÈS. Et toi aussi, brave homme, pars joyeux et
souviens-toi de moi.
TRYGÉE. Ohé ! escarbot, à la maison, à la maison! Revolons-y.
HERMÈS. Il n'est plus ici, mon cher.
TRYGÉE. Où donc est-il allé ?
HERMÈS. Il s'est attelé au char de Zeus, et il porte la foudre.
TRYGÉE. D'où le malheureux aura-t-il donc sa pâture ?
HERMÈS. Il savourera l'ambroisie de Ganymède.
TRYGÉE. Et comment descendrai-je ?
HERMÈS. Sois tranquille ; très bien, du coté de la Déesse.
TRYGÉE. Par ici, jeunes filles, suivez-moi vite ; car bon
nombre de gens vous désirent et vous attendent tête levée.
PARABASE OU CHOEUR. Va donc avec joie. Pour nous,
mettant ces objets entre les mains des gens de notre suite,
donnons-les-leur à garder, vu que c'est autour de la scène
particulièrement que la foule des voleurs a coutume de
roder et de faire de mauvais coups. Veillez-y donc avec courage.
Et nous, exposons aux spectateurs la voie que
suivent nos ouvrages, et quelle en est l'intention. Il faudrait
voir fustiger par les arbitres tout poète comique qui se
louerait lui-même sur la scène dans les anapestes de sa
para-base, Or, s'il est juste, fille de Zeus, d'honorer celui
qui s'est fait le meilleur et le plus habile de tous les
comiques, notre auteur croit avoir droit à de grands éloges.
D'abord, il est le seul qui ait forcé ses rivaux à cesser de
rire sans cesse des haillons, et de faire la guerre aux poux.
Ces Héraclès qui pétrissent, ces meurt-de-faim, il les a
bannis et flétris le premier ; il a mis à l'écart les esclaves
fuyards, trompeurs, battus et introduits par eux tout en
larmes, à seule fin et exclusivement pour qu'un camarade
se moque de leurs coups, et leur dise : « Malheureux,
qu'est-il arrivé à ta peau ? Est-ce qu'une nombreuse armée
de hérissons est tombée sur tes reins et a mis ton dos en
coupe ? » Supprimant ces turpitudes, ces lourdeurs, ces
bouffonneries ignobles, il nous a créé un grand art,
bâti un palais aux tours élevées,


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Dernière mise à jour : 24/02/2006