HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 1-99

  Vers 1-99

[0] Ἀριστοφάνους - Εἰρήνη
1 (Οἰκέτης Α) αἶραἶρε μᾶζαν ὡς τάχιστα κανθάρῳ.
(Οἰκέτης Β)
ἰδού. δὸς αὐτῷ, τῷ κάκιστἀπολουμένῳ
καὶ μήποταὐτῆς μᾶζαν ἡδίω φάγοι.
(Οἰκέτης Α) δὸς μᾶζαν ἑτέραν, ἐξ ὀνίδων πεπλασμένην.
5 (Οἰκέτης Β) ἰδοὺ μάλαὖφις. ποῦ γὰρ ἣν νῦν δὴφερες;
κατέφαγεν;
(Οἰκέτης Α)
οὐ μὰ τὸν Δἴ ἀλλἐξαρπάσας
ὅλην ἐνέκαψε περικυλίσας τοῖν ποδοῖν.
ἀλλὡς τάχιστα τρῖβε πολλὰς καὶ πυκνάς.
(Οἰκέτης Β)
ἄνδρες κοπρολόγοι προσλάβεσθε πρὸς θεῶν,
10 εἰ μή με βούλεσθἀποπνιγέντα περιιδεῖν.
(Οἰκέτης Α)
ἑτέραν ἑτέραν δός, παιδὸς ἡταιρηκότος·
τετριμμένης γάρ φησιν ἐπιθυμεῖν.
(Οἰκέτης Β) ἰδού.
ἑνὸς μὲν ὦνδρες ἀπολελύσθαι μοι δοκῶ·
οὐδεὶς γὰρ ἂν φαίη με μάττοντἐσθίειν.
15 (Οἰκέτης Α)
αἰβοῖ, φέρἄλλην χἀτέραν μοι χἀτέραν,
καὶ τρῖβ᾽ <ἔθ᾽> ἑτέρας.
(Οἰκέτης Β)
μὰ τὸν Ἀπόλλωγὼ μὲν οὔ·
οὐ γὰρ ἔθοἶός τεἴμὑπερέχειν τῆς ἀντλίας.
(Οἰκέτης Α) αὐτὴν ἄροἴσω συλλαβὼν τὴν ἀντλίαν.
(Οἰκέτης Β)
νὴ τὸν Δίἐς κόρακάς γε καὶ σαυτόν γε πρός.
20 ὑμῶν δέ γεἴ τις οἶδἐμοὶ κατειπάτω,
πόθεν ἂν πριαίμην ῥῖνα μὴ τετρημένην.
οὐδὲν γὰρ ἔργον ἦν ἄρἀθλιώτερον
κανθάρῳ μάττοντα παρέχειν ἐσθίειν.
ὗς μὲν γάρ, ὥσπερ ἂν χέσῃ τις, κύων
25 φαύλως ἐρείδει· τοῦτο δὑπὸ φρονήματος
βρενθύεταί τε καὶ φαγεῖν οὐκ ἀξιοῖ,
ἢν μὴ παραθῶ τρίψας διἡμέρας ὅλης
ὥσπερ γυναικὶ γογγύλην μεμαγμένην.
ἀλλεἰ πέπαυται τῆς ἐδωδῆς σκέψομαι
30 τῃδὶ παροίξας τῆς θύρας, ἵνα μή μἴδῃ.
ἔρειδε, μὴ παύσαιο μηδέποτἐσθίων
τέως ἕως σαυτὸν λάθοις διαρραγείς.
οἷον δὲ κύψας κατάρατος ἐσθίει,
ὥσπερ παλαιστής, παραβαλὼν τοὺς γομφίους,
35 καὶ ταῦτα τὴν κεφαλήν τε καὶ τὼ χεῖρέ πως
ὡδὶ περιάγων, ὥσπερ οἱ τὰ σχοινία
τὰ παχέα συμβάλλοντες ἐς τὰς ὁλκάδας.
μιαρὸν τὸ χρῆμα καὶ κάκοσμον καὶ βορόν·
χὤτου ποτἐστὶ δαιμόνων προσβολὴ
40 οὐκ οἶδ᾽. Ἀφροδίτης μὲν γὰρ οὔ μοι φαίνεται,
οὐ μὴν Χαρίτων γε.
(Οἰκέτης Α) τοῦ γάρ ἐστ᾽;
(Οἰκέτης Β) οὐκ ἔσθὅπως
τοῦτἔστι τὸ τέρας οὐ Διὸς καταιβάτου.
(Οἰκέτης Α)
οὐκοῦν ἂν ἤδη τῶν θεατῶν τις λέγοι
νεανίας δοκησίσοφος, “τὸ δὲ πρᾶγμα τί;
45 κάνθαρος δὲ πρὸς τί;” κᾆταὐτῷ γἀνὴρ
Ἰωνικός τίς φησι παρακαθήμενος·
δοκέω μέν, ἐς Κλέωνα τοῦταἰνίσσεται,
ὡς κεῖνος ἀναιδέως τὴν σπατίλην ἐσθίει”.
(Οἰκέτης Β) ἀλλεἰσιὼν τῷ κανθάρῳ δώσω πιεῖν.
[0] LA PAIX.
PREMIER ESCLAVE. Apporte, apporte au plus vite de la
pâtée pour l'escarbot.
SECOND ESCLAVE. Voici. Donne à ce maudit insecte ;
jamais il n'aura mangé de meilleure pâtée.
PREMIER ESCLAVE. Donne-lui-en une autre, pétrie de crottin d'âne.
SECOND ESCLAVE. Voilà encore.
PREMIER ESCLAVE. Où donc est celle que tu apportais à l'instant ?
SECOND ESCLAVE. Ne l'a-t-il pas mangée ?
PREMIER ESCLAVE. Oui, de par Zeus ! il l'a roulée dans
ses pattes et l'a avalée en entier. Fais-en tout de suite
beaucoup, et épaisse.
SECOND ESCLAVE. Vidangeurs, au nom des dieux, venez
à mon aide, si vous ne voulez pas me voir suffoquer.
PREMIER ESCLAVE. Encore ! Encore ! Donne-m'en d'un
enfant qui sert d'hétaïre ; car l'escarbot dit qu'il l'aime bien broyée.
SECOND ESCLAVE. Voici. Je me crois, citoyens, à l'abri
d'un soupçon : on ne dira pas qu'en pétrissant la farine, je la mange.
PREMIER ESCLAVE. Ah! Pouah ! Apporte-m'en une autre,
puis une autre, et pétris-en une autre encore.
SECOND ESCLAVE. Par Apollon! je ne puis: je suis
incapable de supporter cette sentine.
PREMIER ESCLAVE. Je vais donc rentrer la bête et la sentine avec elle.
SECOND ESCLAVE. Et, de par Zeus! tout cela aux
corbeaux, et toi par-dessus le marché ! Que l'un de vous
me dise, s'il le sait, où je pourrai acheter un nez sans trous.
Car je ne connais pas de métier plus misérable que de
pétrir de la pâtée pour la donner à un escarbot. Un porc,
quand nous allons à la selle, un chien, en avalent sans
façon. Mais celui-ci fait le fier et le dédaigneux, et il ne juge
pas à propos de manger, si je ne lui présente, comme à
une femme, après avoir passé toute la journée à la pétrir,
une galette feuilletée. Mais je vais regarder s'il a fini son
repas : entr'ouvrons seulement la porte, pour qu'il ne me
voie point. Courage, ne t'arrête pas de manger, jusqu'à ce
que tu en crèves sans t'en apercevoir. Comme il se courbe,
l'animal, sur sa pâtée ! On dirait un lutteur : il avance les
mâchoires ; il promène de-ci de-là sa tête et ses deux
pattes, à la façon de ceux qui tournent de gros câbles pour
les vaisseaux. Quelle bête hideuse, puante et vorace! De
quelle divinité est-elle l'emblème, je ne sais. Il ne me
semble pas que ce soit d'Aphrodite, ni des Charites, assurément.
PREMIER ESCLAVE. De qui donc ?
SECOND ESCLAVE. II n'y a pas moyen que ce soit un
présage de Zeus prêt à descendre.
PREMIER ESCLAVE. Maintenant, parmi les spectateurs,
quelque jeune homme, qui se pique de sagesse, se met
sans doute a dire : « Qu'est-ce que cela ? A quoi bon
l'escarbot ? » Et un Ionien, assis à ses côtés, lui répond : «
Selon moi, cela fait allusion à Cléon, qui, sans pudeur, se
nourrissait de fiente. » Mais je rentre donner à boire à l'escarbot.
[50] (Οἰκέτης Α)
ἐγὼ δὲ τὸν λόγον γε τοῖσι παιδίοις
καὶ τοῖσιν ἀνδρίοισι καὶ τοῖς ἀνδράσιν
καὶ τοῖς ὑπερτάτοισιν ἀνδράσιν φράσω
καὶ τοῖς ὑπερηνορέουσιν ἔτι τούτοις μάλα.
δεσπότης μου μαίνεται καινὸν τρόπον,
55 οὐχ ὅνπερ ὑμεῖς, ἀλλἕτερον καινὸν πάνυ.
διἡμέρας γὰρ ἐς τὸν οὐρανὸν βλέπων
ὡδὶ κεχηνὼς λοιδορεῖται τῷ Διὶ
καί φησιν, “ Ζεῦ τί ποτε βουλεύει ποιεῖν;
κατάθου τὸ κόρημα· μὴκκόρει τὴν Ἑλλάδα”.
60 ἔα ἔα.
σιγήσαθ᾽, ὡς φωνῆς ἀκούειν μοι δοκῶ.
(Τρυγαῖος)
Ζεῦ τί δρασείεις ποθἡμῶν τὸν λεών;
λήσεις σεαυτὸν τὰς πόλεις ἐκκοκκίσας.
(Οἰκέτης Α)
τοῦτἔστι τουτὶ τὸ κακὸν αὔθοὑγὼλεγον.
65 τὸ γὰρ παράδειγμα τῶν μανιῶν ἀκούετε·
δεἶπε πρῶτον ἡνίκἤρχεθ χολή,
πεύσεσθ᾽. ἔφασκε γὰρ πρὸς αὑτὸν ἐνθαδί·
πῶς ἄν ποτἀφικοίμην ἂν εὐθὺ τοῦ Διός;”
ἔπειτα λεπτὰ κλιμάκια ποιούμενος,
70 πρὸς ταῦτἀνηρριχᾶτἂν ἐς τὸν οὐρανόν,
ἕως ξυνετρίβη τῆς κεφαλῆς καταρρυείς.
ἐχθὲς δὲ μετὰ ταῦτἐκφθαρεὶς οὐκ οἶδὅποι
εἰσήγαγΑἰτναῖον μέγιστον κάνθαρον,
κἄπειτα τοῦτον ἱπποκομεῖν μἠνάγκασεν,
75 καὐτὸς καταψῶν αὐτὸν ὥσπερ πωλίον,
Πηγάσειον”, φησί, “γενναῖον πτερόν,
ὅπως πετήσει μεὐθὺ τοῦ Διὸς λαβών”.
ἀλλ τι ποιεῖ τῃδὶ διακύψας ὄψομαι.
οἴμοι τάλας· ἴτε δεῦρο δεῦρ γείτονες·
80 δεσπότης γάρ μου μετέωρος αἴρεται
ἱππηδὸν ἐς τὸν ἀέρἐπὶ τοῦ κανθάρου.
(Τρυγαῖος)
ἥσυχος ἥσυχος, ἠρέμα, κάνθων·
μή μοι σοβαρῶς χώρει λίαν
εὐθὺς ἀπἀρχῆς ῥώμῃ πίσυνος,
85 πρὶν ἂν ἰδίῃς καὶ διαλύσῃς
ἄρθρων ἶνας πτερύγων ῥύμῃ.
καὶ μὴ πνεῖ μοι κακόν, ἀντιβολῶ σ᾽·
εἰ δὲ ποιήσεις τοῦτο, κατοἴκους
αὐτοῦ μεῖνον τοὺς ἡμετέρους.
90 (Οἰκέτης Α) δέσποτἄναξ ὡς παραπαίεις.
(Τρυγαῖος) σίγα σίγα.
(Οἰκέτης Α) ποῖ δῆτἄλλως μετεωροκοπεῖς;
(Τρυγαῖος)
ὑπὲρ Ἑλλήνων πάντων πέτομαι
τόλμημα νέον παλαμησάμενος.
95 (Οἰκέτης Α) τί πέτει; τί μάτην οὐχ ὑγιαίνεις;
(Τρυγαῖος)
εὐφημεῖν χρὴ καὶ μὴ φλαῦρον
μηδὲν γρύζειν ἀλλὀλολύζειν·
τοῖς τἀνθρώποισι φράσον σιγᾶν,
τοὺς τε κοπρῶνας καὶ τὰς λαύρας
[50] SECOND ESCLAVE. Moi, je vais expliquer le sujet aux
enfants, aux jeunes gens, aux hommes faits, aux vieillards
et à tous ceux qui se croient quelque supériorité. Mon
maître a une étrange folie, non pas la votre, mais une folie
nouvelle tout à fait. Le jour entier, les yeux au ciel et la
bouche béante, il invective contre Zeus : « O Zeus! dit-il,
que veux-tu donc faire ? Dépose ton balai ; ne balaie pas la Grèce.»
TRYGÉE, hors de la scène. Ea ! Ea !
SECOND ESCLAVE. Silence! Je crois entendre sa voix.
TRYGÉE. O Zeus! que veux-tu donc faire de notre peuple ?
Tu ne t'aperçois pas que tu égraines nos villes !
SECOND ESCLAVE. Voilà précisément la maladie dont je
vous parlais : vous entendez un échantillon de ses manies.
Mais les propos qu'il tenait au début de son accès de bile,
vous allez les apprendre. Il se disait, ici, à lui-même :
«Comment pourrais-je aller tout droit chez Zeus ? » Puis,
fabriquant de petites échelles, il y grimpait du coté du ciel,
jusqu'au moment où il se cassa la tête en dégringolant.
Mais hier, étant malheureusement sorti je ne sais où, il a
ramené un escarbot, gros comme l'Etna, et m'a forcé d'en
être le palefrenier ; puis, lui-même, le caressant comme un
poulain : « Mon petit Pégase, dit-il, généreux volatile,
puisses-tu, dans ton essor, me conduire droit chez Zeus!
Mais je vais me pencher pour voir ce qu'il fait là dedans.
Ah! quel malheur! Accourez ici, accourez, voisins! Mon
maître s'envole là-haut, à cheval, dans les airs, sur un escarbot!
TRYGÉE. Tout doux, tout doux, du calme, ma monture : ne
t'enlève pas fièrement d'abord et d'une force trop confiante
; attends que tu aies sué et assoupli les forces de tes
membres par un vigoureux battement d'ailes. Ne va pas me
lâcher une mauvaise odeur, je t'en conjure : si tu le faisais,
mieux eût valu rester dans notre logis.
SECOND ESCLAVE. Mon maître et seigneur, tu deviens fou !
TRYGÉE. Silence ! silence !
SECOND ESCLAVE. Pourquoi chevauches-tu ainsi à travers
les nuages ?
TRYGÉE. C'est pour le bien de tous les Hellènes que je
vole, et que je tente une entreprise hardie et nouvelle.
SECOND ESCLAVE. Pourquoi voles-tu ? Pourquoi te mets-tu,
sans cause, hors de bon sens ?
TRYGÉE. Il nous faut des paroles de bon augure ; pas un
mot défavorable, mais des cris d'allégresse. Recommande
aux hommes de se taire, de boucher les latrines et les égouts


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Dernière mise à jour : 24/02/2006