[250] καὶ γὰρ οὗτος ἦν πανοῦργος πολλάκις τῆς ἡμέρας.
251 Ἀλλὰ παῖε καὶ δίωκε καὶ τάραττε καὶ κύκα
252 καὶ βδελύττου, καὶ γὰρ ἡμεῖς, κἀπικείμενος βόα·
253 εὐλαβοῦ δὲ μὴ ´κφύγῃ σε· καὶ γὰρ οἶδε τὰς ὁδούς,
254 ἅσπερ Εὐκράτης ἔφευγεν εὐθὺ τῶν κυρηβίων.
255 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ὦ γέροντες ἡλιασταί, φράτερες τριωβόλου,
256 οὓς ἐγὼ βόσκω κεκραγὼς καὶ δίκαια κἄδικα,
257 παραβοηθεῖθ´, ὡς ὑπ´ ἀνδρῶν τύπτομαι ξυνωμοτῶν.
258 (ΧΟΡΟΣ) Ἐν δίκῃ γ´, ἐπεὶ τὰ κοινὰ πρὶν λαχεῖν κατεσθίεις,
259 κἀποσυκάζεις πιέζων τοὺς ὑπευθύνους σκοπῶν,
260 ὅστις αὐτῶν ὠμός ἐστιν ἢ πέπων ἢ μὴ πέπων.
264 Καὶ σκοπεῖς γε τῶν πολιτῶν ὅστις ἐστὶν ἀμνοκῶν,
265 πλούσιος καὶ μὴ πονηρὸς καὶ τρέμων τὰ πράγματα.
261 Κἄν τιν´ αὐτῶν γνῷς ἀπράγμον´ ὄντα καὶ κεχηνότα,
262 καταγαγὼν ἐκ Χερρονήσου, διαλαβὼν ἀγκυρίσας,
263 εἶτ´ ἀποστρέψας τὸν ὦμον αὐτὸν ἐνεκολήβασας.
266 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ξυνεπίκεισθ´ ὑμεῖς; ἐγὼ δ´, ἄνδρες, δι´ ὑμᾶς τύπτομαι,
267 ὅτι λέγειν γνώμην ἔμελλον ὡς δίκαιον ἐν πόλει
268 ἱστάναι μνημεῖον ὑμῶν ἐστιν ἀνδρείας χάριν.
269 (ΧΟΡΟΣ) Ὡς δ´ ἀλαζών, ὡς δὲ μάσθλης. Εἶδες οἷ´ ὑπέρχεται·
270 ὡσπερεὶ γέροντας ἡμᾶς ἐκκοβαλικεύεται.
273 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ὦ πόλις καὶ δῆμ´, ὑφ´ οἵων θηρίων γαστρίζομαι.
274 (ΔΗΜΟΣΘΕΝΗΣ) Καὶ κέκραγας, ὥσπερ ἀεὶ τὴν πόλιν καταστρέφει.
271 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Ἀλλ´ ἐὰν ταύτῃ γε νικᾷ, ταυτῃὶ πεπλήξεται·
272 ἢν δ´ ὑπεκκλίνῃ γε, δευρὶ πρὸς σκέλος κυρηβάσει.
275 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ἀλλ´ ἐγώ σε τῇ βοῇ ταύτῃ γε πρῶτα τρέψομαι.
276 (ΧΟΡΟΣ) Ἀλλ´ ἐὰν μέντοι γε νικᾷς τῇ βοῇ, τήνελλά σοι·
277 ἢν δ´ ἀναιδείᾳ παρέλθῃ ς´, ἡμέτερος ὁ πυραμοῦς.
278 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Τουτονὶ τὸν ἄνδρ´ ἐγὼ ´νδείκνυμι, καὶ φήμ´ ἐξάγειν
279 ταῖσι Πελοποννησίων τριήρεσι ζωμεύματα.
280 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Ναὶ μὰ Δία κἄγωγε τοῦτον, ὅτι κενῇ τῇ κοιλίᾳ
281 εἰσδραμὼν εἰς τὸ πρυτανεῖον, εἶτα πάλιν ἐκθεῖ πλέᾳ.
282 (ΔΗΜΟΣΘΕΝΗΣ) Νὴ Δί´, ἐξάγων γε τἀπόρρηθ´, ἅμ´ ἄρτον καὶ κρέας
283 καὶ τέμαχος, οὗ Περικλέης οὐκ ἠξιώθη πώποτε.
284 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ἀποθανεῖσθον αὐτίκα μάλα.
285 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Τριπλάσιον κεκράξομαί σου.
286 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Καταβοήσομαι βοῶν σε.
287 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Κατακεκράξομαί σε κράζων.
288 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Διαβαλῶ ς´, ἐὰν στρατηγῇς.
289 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Κυνοκοπήσω σου τὸ νῶτον.
290 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Περιελῶ ς´ ἀλαζονείαις.
291 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Ὑποτεμοῦμαι τὰς ὁδούς σου.
292 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Βλέψον εἴς μ´ ἀσκαρδάμυκτος.
293 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Ἐν ἀγορᾷ κἀγὼ τέθραμμαι.
294 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Διαφορήσω ς´, εἴ τι γρύξεις.
295 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Κοπροφορήσω ς´, εἰ λαλήσεις.
296 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ὁμολογῶ κλέπτειν· σὺ δ´ οὐχί.
297 (ΑΛΛΑΝΤΟΠΩΛΗΣ) Νὴ τὸν Ἑρμῆν τὸν Ἀγοραῖον.
298 Κἀπιορκῶ γε βλεπόντων.
299 (ΠΑΦΛΑΓΩΝ) Ἀλλότρια τοίνυν σοφίζει.
| [250] car il est vaurien plusieurs fois par jour. Oui, frappe, poursuis, mets-le aux abois, extermine. Hais-le comme nous le haïssons ; crie à ses trousses! Prends-garde qu'il ne t'échappe, vu qu'il connaît les passes par lesquelles Eucrate s'est sauvé droit dans du son.
CLÉON. Vieillards héliastes, confrères du triobole, vous que je nourris de mes criailleries, en mêlant le juste et l'injuste, venez à mon aide, je suis battu par des conspirateurs.
LE CHŒUR. Et c'est justice, puisque tu dévores les fonds publics, avant le partage, que tu tâtes les accusés comme on tâte un figuier, pour voir ceux qui sont encore verts, ou plus ou moins mûrs, et que, si tu en sais un insouciant et bonasse, tu le fais venir de la Chersonèse, tu le saisis par le milieu du corps, tu lui prends le cou sous ton bras, puis, lui renversant l'épaule en arrière, tu le fais tomber et tu l'avales. Tu guettes aussi, parmi les citoyens, quiconque est d'humeur moutonnière, riche, pas méchant et tremblant devant les affaires.
CLÉON. Vous vous coalisez ? Et moi, citoyens, c'est à cause de vous que je suis battu, parce que j'allais proposer, comme un acte de justice, d'élever dans la ville un monument à votre bravoure.
(269) LE CHŒUR. Qu'il est donc hâbleur, et souple comme un cuir ! Voyez, il rampe auprès de nous autres vieillards, pour nous friponner ; mais, s'il réussit d'un côté, il échouera de l'autre; et, s'il se tourne par ici, il s'y cassera la jambe.
CLÉON, battu. Ô ville, ô peuple, voyez par quelles bêtes féroces je suis éventré !
LE CHŒUR. Tu cries à ton tour, toi qui ne cesses de bouleverser la ville ?
LE MARCHAND D'ANDOUILLES, reparaissant. Oh ! Moi, par mes cris, je l'aurai bientôt mis en fuite.
LE CHŒUR. Ah ! si tu cries plus fort que lui, tu es digne de l'hymne triomphal ; mais, si tu le surpasses en impudence, à nous le gâteau au miel.
CLÉON. Je te dénonce cet homme, et je dis qu'il exporte ses sauces pour les trières des Péloponnésiens.
(280) LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Et. moi, par Zeus ! je te dénonce cet homme, qui court au Prytanée le ventre vide, et qui en revient le ventre plein.
DÉMOSTHÈNE. Et, par Zeus ! il en rapporte des mets interdits, pain, viande, poisson ; ce à quoi Périclès n'a jamais été autorisé.
CLÉON. A mort, tout de suite !
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Je crierai trois fois plus fort que toi.
CLÉON. Mes cris domineront tes cris.
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Mes beuglements tes beuglements.
CLÉON. Je te dénoncerai, si tu deviens stratège.
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Je te résisterai comme un chien.
CLÉON. Je rabattrai tes vanteries.
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Je déjouerai tes ruses.
CLÉON. Ose donc me regarder en face.
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Et moi aussi j'ai été élevé sur l'Agora.
CLÉON. Je te mettrai en pièces, si tu grognes.
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Je te couvrirai de merde, si tu parles.
CLÉON. Je conviens que je suis un voleur. Et toi ?
LE MARCHAND D'ANDOUILLES. Par Hermès Agoréen ! je me parjure, même devant ceux qui m'ont vu.
CLÉON. C'est donc que tu t'attribues à faux le mérite des autres.
|