[500] Ζεὺς Ἀγοραῖος· καὶ νικήσας
501 αὖθις ἐκεῖθεν πάλιν ὡς ἡμᾶς
502 ἔλθοις στεφάνοις κατάπαστος.
503 Ὑμεῖς δ´ ἡμῖν προσέχετε τὸν νοῦν
504 τοῖς ἀναπαίστοις,
505 ὦ παντοίας ἤδη μούσης
506 πειραθέντες καθ´ ἑαυτούς.
507 Εἰ μέν τις ἀνὴρ τῶν ἀρχαίων κωμῳδοδιδάσκαλος ἡμᾶς
508 ἠνάγκαζεν λέξοντας ἔπη πρὸς τὸ θέατρον παραβῆναι,
509 οὐκ ἂν φαύλως ἔτυχεν τούτου· νῦν δ´ ἄξιός ἐσθ´ ὁ ποητής,
510 ὅτι τοὺς αὐτοὺς ἡμῖν μισεῖ τολμᾷ τε λέγειν τὰ δίκαια,
511 καὶ γενναίως πρὸς τὸν Τυφῶ χωρεῖ καὶ τὴν ἐριώλην.
512 Ἃ δὲ θαυμάζειν ὑμῶν φησιν πολλοὺς αὐτῷ προσιόντας
513 καὶ βασανίζειν πῶς οὐχὶ πάλαι χορὸν αἰτοίη καθ´ ἑαυτόν,
514 ἡμᾶς ὑμῖν ἐκέλευε φράσαι περὶ τούτου. Φησὶ γὰρ ἁνὴρ
515 οὐχ ὑπ´ ἀνοίας τοῦτο πεπονθὼς διατρίβειν, ἀλλὰ νομίζων
516 κωμῳδοδιδασκαλίαν εἶναι χαλεπώτατον ἔργον ἁπάντων·
517 πολλῶν γὰρ δὴ πειρασάντων αὐτὴν ὀλίγοις χαρίσασθαι·
518 ὑμᾶς τε πάλαι διαγιγνώσκων ἐπετείους τὴν φύσιν ὄντας
519 καὶ τοὺς προτέρους τῶν ποιητῶν ἅμα τῷ γήρᾳ προδιδόντας·
520 τοῦτο μὲν εἰδὼς ἅπαθε Μάγνης ἅμα ταῖς πολιαῖς κατιούσαις,
521 ὃς πλεῖστα χορῶν τῶν ἀντιπάλων νίκης ἔστησε τροπαῖα·
522 πάσας δ´ ὑμῖν φωνὰς ἱεὶς καὶ ψάλλων καὶ πτερυγίζων
523 καὶ λυδίζων καὶ ψηνίζων καὶ βαπτόμενος βατραχειοῖς
524 οὐκ ἐξήρκεσεν, ἀλλὰ τελευτῶν ἐπὶ γήρως, οὐ γὰρ ἐφ´ ἥβης,
525 ἐξεβλήθη πρεσβύτης ὤν, ὅτι τοῦ σκώπτειν ἀπελείφθη·
526 εἶτα Κρατίνου μεμνημένος, ὃς πολλῷ ῥεύσας ποτ´ ἐπαίνῳ
527 διὰ τῶν ἀφελῶν πεδίων ἔρρει, καὶ τῆς στάσεως παρασύρων
528 ἐφόρει τὰς δρῦς καὶ τὰς πλατάνους καὶ τοὺς ἐχθροὺς προθελύμνους·
529 ᾆσαι δ´ οὐκ ἦν ἐν συμποσίῳ πλήν· Δωροῖ συκοπέδιλε,
530 καὶ τέκτονες εὐπαλάμων ὕμνων· οὕτως ἤνθησεν ἐκεῖνος.
531 Νυνὶ δ´ ὑμεῖς αὐτὸν ὁρῶντες παραληροῦντ´ οὐκ ἐλεεῖτε,
532 ἐκπιπτουσῶν τῶν ἠλέκτρων καὶ τοῦ τόνου οὐκέτ´ ἐνόντος
533 τῶν θ´ ἁρμονιῶν διαχασκουσῶν· ἀλλὰ γέρων ὢν περιέρρει,
534 ὥσπερ Κοννᾶς, στέφανον μὲν ἔχων αὗον, δίψῃ δ´ ἀπολωλώς,
535 ὃν χρῆν διὰ τὰς προτέρας νίκας πίνειν ἐν τῷ πρυτανείῳ,
536 καὶ μὴ ληρεῖν, ἀλλὰ θεᾶσθαι λιπαρὸν παρὰ τῷ Διονύσῳ.
537 Οἵας δὲ Κράτης ὀργὰς ὑμῶν ἠνέσχετο καὶ στυφελιγμούς,
538 ὃς ἀπὸ σμικρᾶς δαπάνης ὑμᾶς ἀριστίζων ἀπέπεμπεν,
539 ἀπὸ κραμβοτάτου στόματος μάττων ἀστειοτάτας ἐπινοίας·
540 χοὖτος μέντοι μόνος ἀντήρκει, τοτὲ μὲν πίπτων, τοτὲ δ´ οὐχί.
541 Ταῦτ´ ὀρρωδῶν διέτριβεν ἀεί, καὶ πρὸς τούτοισιν ἔφασκεν
542 ἐρέτην χρῆναι πρῶτα γενέσθαι πρὶν πηδαλίοις ἐπιχειρεῖν,
543 κᾆτ´ ἐντεῦθεν πρῳρατεῦσαι καὶ τοὺς ἀνέμους διαθρῆσαι,
544 κᾆτα κυβερνᾶν αὐτὸν ἑαυτῷ. Τούτων οὖν οὕνεκα πάντων,
545 ὅτι σωφρονικῶς κοὐκ ἀνοήτως εἰσπηδήσας ἐφλυάρει,
546 αἴρεσθ´ αὐτῷ πολὺ τὸ ῥόθιον, παραπέμψατ´ ἐφ´ ἕνδεκα κώπαις,
547 θόρυβον χρηστὸν ληναΐτην,
548 ἵν´ ὁ ποιητὴς ἀπίῃ χαίρων
549 κατὰ νοῦν πράξας,
| [500] et que Zeus te garde ! Puisses-tu revenir vainqueur vers nous, chargé de couronnes ! Et vous (s'adressant agis spectateurs), prêtez l'oreille à nos anapestes, vous qui, sur les différents genres consacrés aux Muses, avez exercé votre esprit.
(507) PARABASE ou CHŒUR.
Si quelqu'un des vieux auteurs comiques m'eût contraint à monter sur le théâtre pour réciter des vers, il n'y aurait point aisément réussi. Aujourd'hui notre poète en est digne, parce qu'il a les mêmes haines que nous, l'audace de dire ce qui est juste et le courage d'affronter le typhon et la tempête. Il affirme que plusieurs d'entre vous sont venus lui témoigner leur surprise, et lui demander formellement pourquoi il est resté si longtemps sans réclamer un Chœur pour lui : il nous a chargés de vous en dire la raison. Il dit que ses délais ne sont pas un acte de folie ; il croit que l'art de la comédie est le plus difficile de tous : un grand nombre s'y essayent ; très peu réussissent. Il connaît depuis longtemps votre humeur changeante et comment vous délaissez les anciens poètes quand la vieillesse les prend.
(520) Il sait ce qui est advenu à Magnès, lorsque ses tempes ont blanchi, lui qui dressa de nombreux trophées en signe de victoire sur ses rivaux. Il vous en fit entendre sur tous les tons, Joueurs de luth, Oiseaux, Lydiens, Moucherons, se barbouillant le visage en vert de Grenouilles, cela n'a servi de rien : il a fini, vieillard, car il n'était plus jeune, par être rejeté à cause de son âge, parce que sa verve moqueuse l'avait abandonné. (526) L'auteur se souvient aussi de Cratinos, qui, dans son cours glorieux, roulait rapide à travers les plaines, dévastant ses bords, entraînant chênes, platanes et rivaux déracinés. On ne pouvait chanter, dans un banquet, que : "Doro à la chaussure de figuier", et "Auteurs d'hymnes élégants", tant ce poète florissait. Aujourd'hui vous le voyez radoter, et vous n'en avez pas pitié ; les clous d'ambre sont tombés, le ton est faux, et les harmonies discordantes.
(533) Vieillard, il se met à errer, comme Connas, portant une couronne desséchée, mourant de soif, lui qui méritait, pour ses anciennes victoires, de boire dans le Prytanée et, au lieu de radoter, de s'asseoir au théâtre, tout parfumé, près de Dionysos. Quelles colères, quels sifflets Cratés a supportés de vous, lui qui vous renvoyait régalés, à peu de frais, pétrissant de sa bouche délicate les pensées les plus ingénieuses! Et cependant il s'est maintenu seul, tantôt essuyant une chute, tantôt n'en éprouvant pas.
Ces craintes retenaient toujours notre poète ; et il disait souvent qu'il faut être rameur, avant de prendre en main le gouvernail ; avoir gardé la proue et observé les vents, avant de diriger soi-même le navire. Pour tous ces motifs, dignes d'un homme réservé, qui ne se lance pas follement dans les niaiseries, soulevez pour lui des flots d'applaudissements, faites bruire sur onze avirons les acclamations glorieuses des Lénaca, afin que le poète s'en aille joyeux, ayant réussi à son gré,
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