[900] (ΝΕΑΝΙΣ) μὴ φθόνει ταῖσιν νέαισι·
901 τὸ τρυφερὸν γὰρ ἐμπέφυκε
902 τοῖς ἁπαλοῖσι μηροῖς,
903 κἀπὶ τοῖς μήλοις ἐπανθεῖ·
904 σὺ δ´, ὦ γραῦ, παραλέλεξαι κἀντέτριψαι
905 τῷ θανάτῳ μέλημα.
906 (ΓΡΑΥΣ Α) ἐκπέσοι σου τὸ τρῆμα
907 τό τ´ ἐπίκλιντρον ἀποβάλοις
908 βουλομένη σποδεῖσθαι.
909 κἀπὶ τῆς κλίνης ὄφιν προσελκύσαιο
910 βουλομένη φιλῆσαι.
911 (ΝΕΑΝΙΣ) αἰαῖ, τί ποτε πείσομαι;
912 οὐχ ἥκει μοὐταῖρος
912 μόνη δ´ αὐτοῦ λείπομ´· ἡ
913 γάρ μοι μήτηρ ἄλλῃ βέβηκεν.
914 καὶ τἄλλα μ´ οὐδὲν τὰ μετὰ ταῦτα δεῖ λέγειν.
915 ἀλλ´, ὦ μαῖ´, ἱκετεύομαι, κάλει
916 τὸν Ὀρθαγόραν, ὅπως
917 σαυτῆς ἂν κατόναι´ ἀντιβολῶ σε.
918 (ΓΡΑΥΣ Α) ἤδη τὸν ἀπ´ Ἰωνίας
919 τρόπον, τάλαινα, κνησιᾷς.
920 δοκεῖς δέ μοι καὶ λάβδα κατὰ τοὺς Λεσβίους.
921 ἀλλ´ οὐκ ἄν ποθ´ ὑφαρπάσαιο
922 τἀμὰ παίγνια· τὴν δ´ ἐμὴν
923 ὥραν οὐκ ἀπολεῖς οὐδ´ ἀπολήψει.
924 (ΝΕΑΝΙΣ) ᾆδ´ ὁπόσα βούλει καὶ παράκυφθ´ ὥσπερ γαλῆ.
925 (ΓΡΑΥΣ Α) οὐδεὶς γὰρ ὡς σὲ πρότερον εἴσεις´ ἀντ´ ἐμοῦ.
926 (ΝΕΑΝΙΣ) οὔκουν ἐπ´ ἐκφοράν γε· καινόν γ´, ὦ σαπρά.
927 (ΓΡΑΥΣ Α) οὐ δῆτα. (ΝΕΑΝΙΣ) τί γὰρ ἂν γραῒ καινά τις λέγοι;
928 (ΓΡΑΥΣ Α) οὐ τοὐμὸν ὀδυνήσει σε γῆρας. (ΝΕΑΝΙΣ) ἀλλὰ τί;
929 ἥγχουσα μᾶλλον καὶ τὸ σὸν ψιμύθιον;
930 (ΓΡΑΥΣ Α) τί μοι διαλέγει; (ΝΕΑΝΙΣ) σὺ δὲ τί διακύπτεις; (ΓΡΑΥΣ Α) ἐγώ;
931 ᾄδω πρὸς ἐμαυτὴν Ἐπιγένει τὠμῷ φίλῳ.
932 (ΝΕΑΝΙΣ) σοὶ γὰρ φίλος τίς ἐστιν ἄλλος ἢ Γέρης;
933 (ΓΡΑΥΣ Α) δείξει γε καὶ σοί. τάχα γὰρ εἶσιν ὡς ἐμέ.
934 (ΝΕΑΝΙΣ) ὁδὶ γὰρ αὐτός ἐστιν. (ΓΡΑΥΣ Α) οὐ σοῦ γ´, ὦλεθρε,
935 δεόμενος οὐδέν. (ΝΕΑΝΙΣ) νὴ Δί´, ὦ φθίνυλλα σύ,
936 δείξει τάχ´ αὐτός, ὡς ἔγωγ´ ἀπέρχομαι.
937 (ΓΡΑΥΣ Α) κἄγωγ´, ἵνα γνῷς ὡς πολύ σου μεῖζον φρονῶ.
938 (ΝΕΑΝΙΑΣ)
938 εἴθ´ ἐξῆν παρὰ τῇ νέᾳ καθεύδειν,
939 καὶ μὴ ´δει πρότερον διασποδῆσαι
940 ἀνάσιμον ἢ πρεσβυτέραν·
941 οὐ γὰρ ἀνασχετὸν τοῦτό γ´ ἐλευθέρῳ.
942 (ΓΡΑΥΣ Α) οἰμώζων ἄρα, νὴ Δία, σποδήσεις.
943 οὐ γὰρ τἀπὶ Χαριξένης τάδ´ ἐστίν.
944 κατὰ τὸν νόμον ταῦτα ποιεῖν
945 ἔστι δίκαιον, εἰ δημοκρατούμεθα.
946 ἀλλ´ εἶμι τηρήσους´ ὅ τι καὶ δράσεις ποτέ.
947 (ΝΕΑΝΙΑΣ) εἴθ´, ὦ θεοί, λάβοιμι τὴν καλὴν μόνην,
948 ἐφ´ ἣν πεπωκὼς ἔρχομαι πάλαι ποθῶν.
949 (ΝΕΑΝΙΣ) ἐξηπάτησα τὸ κατάρατον γρᾴδιον.
| [900] (LA JEUNE FILLE) Ne sois pas jalouse des jeunes :
la volupté réside sur leurs cuisses délicates et
fleurit sur leurs rondeurs. Mais toi, la vieille, te
voilà allongée et parfumée pour faire les délices
de la Mort.
(PREMIÈRE VIEILLE) Puisse choir ton pertuis et
s'effondrer ton lit quand tu voudras faire l'amour !
Puisses-tu trouver un serpent dans ta couche et
l'attirer vers toi en voulant baiser !
(911) (LA JEUNE FILLE) Aïe! aïe! Que deviendrai-je? Il
ne me vient point d'amant. Je suis laissée seule
ici. Ma mère s'en est ailée ailleurs ; et, pour le
reste, ce n'est pas la peine d'en parler. O ma
nourrice, je t'en prie, appelle Orthagoras pour jouir
de tes droits, je t'en conjure.
(PREMIÈRE VIEILLE) C'est à la façon ionienne,
pauvre petite, que cela te démange ; et tu m'as
l'air de pratiquer le « Lambda » à la mode des Lesbiens.
(LA JEUNE FILLE) Mais tu ne m'enlèveras pas
mes jouissances ; tu ne détruiras pas ma
fraîcheur, et tu ne me la raviras point.
(PREMIÈRE VIEILLE) Chante tant que tu voudras
et avance le cou comme une chatte, personne
n'ira vers toi avant de venir à moi.
(LA JEUNE FILLE) Sans doute pour te porter en terre.
(PREMIÈRE VIEILLE) Voilà du nouveau.
(LA JEUNE FILLE) Du nouveau ? vieille puanteur !
(PREMIÈRE VIEILLE) Ah ! que non pas!
(LA JEUNE FILLE) Peut-on parler de nouveautés à une vieille ?
(PREMIÈRE VIEILLE) Ce n'est pas ma vieillesse
qui te chagrine.
(LA JEUNE FILLE) Quoi donc ? Ton fard et ta
céruse ? Pourquoi me parles-tu ?
(PREMIÈRE VIEILLE) Et toi, pourquoi mets-tu ton
nez à l'air ?
(LA JEUNE FILLE) Moi ? Je chante, à part moi,
pour Epigénès, mon amant.
(PREMIÈRE VIEILLE) Ton amant ? En as-tu
d'autre que Gérés ?
(LA JEUNE FILLE) Il te le prouvera : tout à l'heure il
sera près de moi. C'est lui-même, le voici.
(PREMIÈRE VIEILLE) Il n'a pas besoin de toi, vilaine.
(935) (LA JEUNE FILLE) De par Zeus ! vieille étique, il te
le fera voir ; moi, je me retire.
(PREMIÈRE VIEILLE) Moi aussi, pour que tu
saches que j'ai bien plus de raison que toi.
(938) (UN JEUNE HOMME) Plût au ciel qu'il me fût
permis de coucher avec cette jeune fille, et de ne
pas avoir à subir d'abord l'accouplement avec
cette vieille coureuse ! C'est insupportable pour un
homme libre.
(942) (PREMIÈRE VIEILLE) Tu gémiras, de par Zeus !
mais tu t'accoupleras avec moi. Nous ne sommes
plus au temps de Charixénès. Il est juste d'agir
conformément à la loi, puisque nous sommes en
démocratie. Mais je me retire à l'écart pour
observer ce qu'il va faire.
(LE JEUNE HOMME) Faites, ô dieux, que je trouve
seule cette belle fille, vers laquelle l'ivresse
entraîne depuis longtemps mon désir !
(LA JEUNE FILLE) J'ai trompé cette maudite vieille.
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