HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Acharniens

Vers 450-499

  Vers 450-499

[450] (Δικαιόπολις) θύμ᾽, ὁρᾷς γὰρ ὡς ἀπωθοῦμαι δόμων,
πολλῶν δεόμενος σκευαρίων· νῦν δὴ γενοῦ
γλίσχρος προσαιτῶν λιπαρῶν τ᾽. Εὐριπίδη
δός μοι σπυρίδιον διακεκαυμένον λύχνῳ.
(Ευριπίδης)
τί δ τάλας σε τοῦδἔχει πλέκους χρέος;
455 (Δικαιόπολις) χρέος μὲν οὐδέν, βούλομαι δὅμως λαβεῖν.
(Ευριπίδης)
λυπηρὸς ἴσθὢν κἀποχώρησον δόμων.
(Δικαιόπολις) φεῦ·
εὐδαιμονοίης, ὥσπερ μήτηρ ποτέ.
(Ευριπίδης) ἄπελθε νῦν μοι.
(Δικαιόπολις) μἀλλά μοι δὸς ἓν μόνον
460 κοτυλίσκιον τὸ χεῖλος ἀποκεκρουσμένον.
(Ευριπίδης)
φθείρου λαβὼν τόδ᾽· ἴσθὀχληρὸς ὢν δόμοις.
(Δικαιόπολις) οὔπω μὰ Δί᾽· οἶσθοἷαὐτὸς ἐργάζει κακά.
ἀλλ γλυκύτατΕὐριπίδη τουτὶ μόνον
δός μοι χυτρίδιον σφογγίῳ βεβυσμένον.
(Ευριπίδης) ὦνθρωπἀφαιρήσει με τὴν τραγῳδίαν·
465 ἄπελθε ταυτηνὶ λαβών.
(Δικαιόπολις) ἀπέρχομαι.
καίτοι τί δράσω; δεῖ γὰρ ἑνὸς οὗ μὴ τυχὼν
ἀπόλωλ᾽. ἄκουσον γλυκύτατΕὐριπίδη·
τουτὶ λαβὼν ἄπειμι κοὐ πρόσειμἔτι·
ἐς τὸ σπυρίδιον ἰσχνά μοι φυλλεῖα δός.
470 (Ευριπίδης) ἀπολεῖς μ᾽. ἰδού σοι. φροῦδά μοι τὰ δράματα.
(Δικαιόπολις) ἀλλοὐκέτ᾽, ἀλλἄπειμι. καὶ γάρ εἰμἄγαν
ὀχληρός, οὐ δοκῶν με κοιράνους στυγεῖν.
οἴμοι κακοδαίμων, ὡς ἀπόλωλ᾽. ἐπελαθόμην
ἐν ᾧπέρ ἐστι πάντα μοι τὰ πράγματα.
475 Εὐριπίδιον φιλτάτιον καὶ γλυκύτατον,
κάκιστἀπολοίμην, εἴ τί σαἰτήσαιμἔτι,
πλὴν ἓν μόνον, τουτὶ μόνον τουτὶ μόνον,
σκάνδικά μοι δὸς μητρόθεν δεδεγμένος.
(Ευριπίδης) ἁνὴρ ὑβρίζει· κλῇε πηκτὰ δωμάτων.
480 (Δικαιόπολις) θύμἄνευ σκάνδικος ἐμπορευτέα.
ἆροἶσθὅσον τὸν ἀγῶνἀγωνιεῖ τάχα,
μέλλων ὑπὲρ Λακεδαιμονίων ἀνδρῶν λέγειν;
πρόβαινέ νυν θυμέ· γραμμὴ δαὑτηί.
ἕστηκας; οὐκ εἶ καταπιὼν Εὐριπίδην;
485 ἐπῄνεσ᾽· ἄγε νυν τάλαινα καρδία
ἄπελθἐκεῖσε, κᾆτα τὴν κεφαλὴν ἐκεῖ
παράσχες εἰποῦσἅττἂν αὐτῇ σοι δοκῇ.
τόλμησον ἴθι χώρησον, ἄγαμαι καρδίας.
490 (Χορός) τί δράσεις; τί φήσεις; εὖ ἴσθι νυν
ἀναίσχυντος ὢν σιδηροῦς τἀνήρ,
ὅστις παρασχὼν τῇ πόλει τὸν αὐχένα
ἅπασι μέλλεις εἷς λέγειν τἀναντία.
ἁνὴρ οὐ τρέμει τὸ πρᾶγμ᾽. εἶά νυν,
495 ἐπειδήπερ αὐτὸς αἱρεῖ, λέγε.
(Δικαιόπολις) μή μοι φθονήσητἄνδρες οἱ θεώμενοι,
εἰ πτωχὸς ὢν ἔπειτἐν Ἀθηναίοις λέγειν
μέλλω περὶ τῆς πόλεως, τρυγῳδίαν ποιῶν.
[450] DICÉOPOLIS. Ô mon âme, tu vois comme on me chasse de
ces demeures, quand j'ai encore besoin d'un tas
d'accessoires. Sois donc pressante, quémandeuse, suppliante.
Euripide, donne-moi une corbeille avec une lampe allumée.
EURIPIDE. Mais, malheureux, qu'as-tu besoin de ce tissu d'osier ?
DICÉOPOLIS. Je n'en ai pas besoin, mais je veux tout de même l'avoir.
EURIPIDE. Tu deviens importun : va-t'en de ma maison.
DICÉOPOLIS. Hélas ! Sois heureux comme autrefois ta mère !
EURIPIDE. Va-t'en, maintenant.
DICÉOPOLIS. Ah ! donne-moi seulement une petite écuelle
à la lèvre ébréchée.
EURIPIDE. Prends, et qu'il t'arrive malheur ! Sache que tu
es un fléau pour ma demeure.
DICÉOPOLIS. Oh ! par Zeus! tu ne sais pas tout le mal que
tu me fais. Mais, mon très doux Euripide, plus rien qu'une
marmite doublée d'une éponge.
EURIPIDE. Hé, l'homme ! tu m'enlèves une tragédie.
Prends et va-t'en.
DICÉOPOLIS. Je m'en vais. Cependant que faire ? Il me faut
une chose, et, si je ne l'ai pas, c'est fait de moi. Ô très doux
Euripide, donne-moi cela, car je m'en vais pour ne plus
revenir. Donne-moi dans mon panier quelques légères feuilles
de légumes.
EURIPIDE. Tu me ruines. Tiens, voici ; mais c'en est fait
de mes drames.
DICÉOPOLIS. C'est fini; je me retire. Je suis trop importun,
je ne songe pas que "je me ferais haïr des rois". Ah !
malheureux ! Je suis perdu ! J'ai oublié une chose dans
laquelle se résument toutes mes affaires. Mon petit, mon
très doux, mon très cher Euripide, que je meure de male
mort, de te demander encore une seule chose, seule, rien
qu'une seule! Donne-moi du scandix, que tu as reçu de ta mère.
EURIPIDE. Cet homme fait l'insolent : fermez la porte au verrou.
DICÉOPOLIS. Ô mon âme, il faut partir sans scandix. Ne
sais-tu pas quel grand combat tu vas combattre sans doute,
en prenant la parole au sujet des Lacédémoniens ? Avance,
mon âme : voici la carrière. Tu hésites ? N'as-tu pas avalé
Euripide ? Je t'en loue. Voyons, maintenant, pauvre cœur,
en avant, offre ensuite ta tête, et dis tout ce qu'il te plaira.
Hardi ! Allons ! Marche. Je suis ravi de mon courage.
LE CHOEUR. Que vas-tu faire ? Que vas-tu dire ? Songe
que tu es un résolu, un homme de fer qui livre sa tête à la
ville, et qui va, seul, contredire tous les autres.
DEMI-CHŒUR. Notre homme ne recule pas devant
l'entreprise. Allons, maintenant, puisque tu le veux, parle.
DICÉOPOLIS. Ne m'en veuillez point, citoyens spectateurs,
si, tout pauvre que je suis, je m'adresse aux Athéniens au
sujet de la ville, et en acteur de comédie.


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Dernière mise à jour : 9/02/2006