[64] Ἄρχεται δ' ὁ δεύτερος Ῥωμαίων τε καὶ Μιθριδάτου πόλεμος ἐνθένδε.
Μουρήνας μὲν ὑπὸ Σύλλα σὺν δύο τέλεσι τοῖς Φιμβρίου καθίστασθαι τὰ λοιπὰ
τῆς Ἀσίας ὑπελέλειπτο, καὶ πολέμων ἀφορμὰς ἠρεσχήλει δι' ἐπιθυμίαν
θριάμβου· Μιθριδάτης δ' ἐς τὸν Πόντον ἐσπλεύσας Κόλχοις καὶ Βοσποριανοῖς
ἀφισταμένοις ἐπολέμει. Ὧν Κόλχοι τὸν υἱὸν παρ' αὐτοῦ, Μιθριδάτην, βασιλέα
σφίσιν ᾐτοῦντο δοθῆναι, καὶ λαβόντες αὐτίκα ὑπήκουσαν. Ὑποπτεύσας δ' ὁ
βασιλεὺς τόδε πρὸς τοῦ παιδὸς αὐτοῦ βασιλείας ἐπιθυμοῦντος γενέσθαι,
καλέσας αὐτὸν ἔδησεν ἐν πέδαις χρυσαῖς καὶ μετ' οὐ πολὺ ἀπέκτεινε, πολλὰ
χρήσιμόν οἱ περὶ τὴν Ἀσίαν ἐν τοῖς πρὸς Φιμβρίαν ἀγῶσι γενόμενον. Ἐπὶ δὲ
Βοσποριανοὺς ναῦς τε συνεπήγνυτο καὶ στρατὸν ἡτοιμάζετο πολύν, ὡς τὸ
μέγεθος αὐτοῦ τῆς παρασκευῆς δόξαν ἐγεῖραι ταχεῖαν, οὐκ ἐπὶ Βοσποριανοῖς
ἀλλ' ἐπὶ Ῥωμαίοις τάδε συλλέγεσθαι. Οὐ γάρ πω οὐδ' Ἀριοβαρζάνῃ πᾶσαν
ἐβεβαίου Καππαδοκίαν, ἀλλ' ἔστιν αὐτῆς ἃ καὶ τότε κατεῖχεν. Ἀρχέλαόν τε ἐν
ὑποψίαις ἐτίθετο ὡς πολλὰ πέρα τοῦ δέοντος κατὰ τὴν Ἑλλάδα ἐν ταῖς
διαλύσεσιν ἐπιχωρήσαντα τῷ Σύλλᾳ. Ὧν ὁ Ἀρχέλαος αἰσθανόμενός τε καὶ δείσας
ἐς Μουρήναν ἔφυγε, καὶ παροξύνας αὐτὸν ἔπεισε Μιθριδάτῃ προεπιχειρεῖν.
Μουρήνας μὲν δὴ διὰ Καππαδοκίας αὐτίκα ἐσβαλὼν ἐς Κόμανα, κώμην ὑπὸ τῷ
Μιθριδάτῃ μεγίστην, σεβάσμιον ἱερὸν καὶ πλούσιον ἔχουσαν, ἱππέας τινὰς
ἔκτεινε τοῦ Μιθριδάτου, καὶ πρέσβεσιν αὐτοῦ τὰς συνθήκας προτείνουσιν οὐκ
ἔφη συνθήκας ὁρᾶν· οὐ γὰρ συνεγέγραπτο Σύλλας, ἀλλ' ἔργῳ τὰ λεχθέντα
βεβαιώσας ἀπήλλακτο. Ταῦτα δ' εἰπὼν ὁ Μουρήνας εὐθέως ἐλεηλάτει, καὶ οὐδὲ
τῶν ἱερῶν χρημάτων ἀποσχόμενος ἐχείμαζεν ἐν Καππαδοκίᾳ.
| [64] La deuxième guerre mithridatique commença de cette façon. Muréna, qui
avait été laissé par Sylla avec les deux légions de Fimbria pour mettre en
ordre le reste de l'Asie, chercha des prétextes futiles pour déclencher la
guerre, car il cherchait le triomphe. Mithridate, après son retour dans le
Pont, alla faire la guerre aux Colchidiens et aux tribus autour du
Bosphore Cimmérien qui s'étaient révoltés contre lui. Les Colchidiens lui
demandèrent de leur donner son fils Mithridate comme roi, et quand il
arriva, ils revinrent immédiatement à leur allégeance. Le roi soupçonna
que tout cela avait été tramé par son fils dans son ambition d'être roi.
C'est pourquoi il le fit venir, le fit enchaîner avec des chaînes en or,
et ensuite le fit mettre à mort, alors qu'il l'avait bien servi en Asie
dans les combats contre Fimbria. Contre les tribus du Bosphore il
construisit une flotte et prépara une grande armée. L'importance de ses
préparatifs fit croire qu'ils ne les faisait pas contre ces tribus mais
contre les Romains, parce que il n'avait pas encore redonné la totalité de
la Cappadoce à Ariobarzane, mais avait toujours gardé une partie de
celle-ci. Il avait également des soupçons sur Archélaos. Il pensait que ce
dernier avait concédé plus que c'était nécessaire à Sylla dans ses
négociations en Grèce. Quand Archélaos entendit parler de cela, il prit
peur et se sauva chez Muréna, et en le travaillant, il le persuada de
devancer Mithridate en commençant les hostilités. Muréna entra
soudainement en Cappadoce et attaqua Comana, une très grande ville de la
province appartenant à Mithridate, possédant un temple riche et vénéré, et
tua une partie de la cavalerie du roi. Comme les ambassadeurs du roi
rappelaient le traité, il répondit qu'il n'avait vu aucun traité ; car
Sylla ne l'avait pas mis par écrit, mais était parti après voir tenu ses
engagements par ses actes. Après sa réponse Muréna commença immédiatement
ses pillages, sans épargner l'argent des temples, et il s'installa dans
ses quartiers d'hiver en Cappadoce.
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