[54] Ὁ δὲ Μιθριδάτης ἐπεὶ καὶ τῆς περὶ Ὀρχομενὸν ἥττης ἐπύθετο,
διαλογιζόμενος τὸ πλῆθος ὅσον ἐξ ἀρχῆς ἐς τὴν Ἑλλάδα ἐπεπόμφει, καὶ τὴν
συνεχῆ καὶ ταχεῖαν αὐτοῦ φθοράν, ἐπέστελλεν Ἀρχελάῳ διαλύσεις ὡς δύναιτο
εὐπρεπῶς ἐργάσασθαι. Ὁ δὲ Σύλλᾳ συνελθὼν ἐς λόγους εἶπε· « Φίλος ὢν ὑμῖν
πατρῷος, ὦ Σύλλα, Μιθριδάτης ὁ βασιλεὺς ἐπολέμησε μὲν διὰ στρατηγῶν ἑτέρων
πλεονεξίαν, διαλύσεται δὲ διὰ τὴν σὴν ἀρετήν, ἢν τὰ δίκαια προστάσσῃς. »
Καὶ ὁ Σύλλας ἀπορίᾳ τε νεῶν, καὶ χρήματα οὐκ ἐπιπεμπόντων οὐδ' ἄλλο οὐδὲν
οἴκοθεν αὐτῷ τῶν ἐχθρῶν ὡς πολεμίῳ, ἁψάμενος ἤδη τῶν ἐν Πυθοῖ καὶ Ὀλυμπίᾳ
καὶ Ἐπιδαύρῳ χρημάτων, καὶ ἀντιδοὺς πρὸς λόγον τοῖς ἱεροῖς τὸ ἥμισυ τῆς
Θηβαίων γῆς πολλάκις ἀποστάντων, ἔς τε τὴν στάσιν αὐτὴν τῶν ἐχθρῶν
ἐπειγόμενος ἀκραιφνῆ καὶ ἀπαθῆ τὸν στρατὸν μεταγαγεῖν, ἐνεδίδου πρὸς τὰς
διαλύσεις, καὶ εἶπεν· « Ἀδικουμένου μὲν ἦν, ὦ Ἀρχέλαε, Μιθριδάτου, περὶ ὧν
ἠδικεῖτο πρεσβεύειν, ἀδικοῦντος δὲ γῆν τοσήνδε ἀλλοτρίαν ἐπιδραμεῖν, καὶ
κτεῖναι πολὺ πλῆθος ἀνδρῶν, τά τε κοινὰ καὶ ἱερὰ τῶν πόλεων καὶ τὰ ἴδια
τῶν ἀνῃρημένων σφετερίσασθαι. Τῷ δ' αὐτῷ λόγῳ καὶ ἐς τοὺς ἰδίους φίλους, ᾧ
περὶ ἡμᾶς, ἄπιστος γενόμενος, ἔκτεινε καὶ τῶνδε πολλούς, καὶ τῶν τετραρχῶν
οὓς ὁμοδιαίτους εἶχε, νυκτὸς μιᾶς, μετὰ γυναικῶν καὶ παίδων τῶν οὐ
πεπολεμηκότων. Ἐπὶ δὲ ἡμῖν καὶ φύσεως ἔχθραν μᾶλλον ἢ πολέμου χρείαν
ἐπεδείξατο, παντοίαις ἰδέαις κακῶν τοὺς περὶ τὴν Ἀσίαν Ἰταλιώτας, σὺν
γυναιξὶ καὶ παισὶ καὶ θεράπουσι τοῖς οὖσι γένους Ἰταλικοῦ, λυμηνάμενός τε
καὶ κτείνας. Τοσοῦτον ἐξήνεγκεν ἐς τὴν Ἰταλίαν μῖσος ὁ νῦν ἡμῖν
ὑποκρινόμενος φιλίαν πατρῴαν, ἧς οὐ πρὶν ἑκκαίδεκα μυριάδας ὑμῶν ὑπ' ἐμοῦ
συγκοπῆναι ἐμνημονεύετε.
| [54] Quand Mithridate entendit parler de sa défaite à Orchomène il se mit
à réfléchir sur l'immense nombre d'hommes qu'il avait envoyés en Grèce
depuis le début et le désastre continuel et rapide qui s'en étaient suivi.
C'est pourquoi il envoya une lettre à Archélaos pour proposer la paix aux
meilleures conditions possibles. Ce dernier eut une entrevue avec Sylla au
cours de laquelle il dit : « Le roi Mithridate était l'ami de votre père,
Sylla. Il est entré dans cette guerre à cause de la rapacité d'autres
généraux romains. Il a confiance en ton caractère vertueux pour faire la
paix, si tu lui offres des conditions justes. » Sylla n'avait pas de
navires, car ses ennemis à Rome le lui avaient envoyé ni argent, ni autre
chose, mais l'avaient proscrit ; il avait déjà dépensé l'argent qu'il
avait pris dans les temples de Pytho, d'Olympie et d'Épidaure, en échange
duquel il leur avait donné la moitié du territoire de Thèbes à cause de
ses défections fréquentes ; et comme il était pressé de ramener en Italie
son armée fraîche et intacte contre la faction hostile, il approuva la
proposition, et dit : « Si une injustice a été faite à Mithridate,
Archélaos, il aurait dû envoyer une ambassade pour exposer ses griefs; au
lieu de cela il s'est mis en faute en s'emparant d'un si vaste territoire
qui appartenait à d'autres, tuant un si grand nombre de personnes,
s'emparant des biens publics et des fonds sacrés des villes, et
confisquant les biens de ceux qu'il a tués. Il a usé autant de la même
perfidie envers ses propres amis qu'envers nous, il en a fait mettre
beaucoup à mort, y compris les tétrarques qu'il avait invités à un
banquet, ainsi que leurs épouses et leurs enfants, bien qu'ils n'eussent
commis aucun acte hostile. Envers nous il a manifesté une hostilité
viscérale plus grande que ne nécessitait les aléas de la guerre,
infligeant toutes les calamités possibles sur les Italiens dans l'ensemble
de l'Asie, torturant et assassinant tous les Italiens, ainsi que leurs
épouses, leurs enfants et leurs esclaves. Voilà la haine que portait cet
homme contre l'Italie, qui feint maintenant l'amitié pour mon père ! - une
amitié dont il ne se rappelait plus avant que je n'aie détruit 160.000 hommes.
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