[111] Ὧν ὁ Μιθριδάτης πυθόμενος, ἐξῄει διαλεξόμενος αὐτοῖς. Καί τι πλῆθος
ἐκ φρουρίου τοῖς αὐτομόλοις συνέτρεχεν. Οἱ δ' οὐκ ἔφασαν αὐτοὺς
προσήσεσθαι πρίν τι ἀνήκεστον ἐς πίστιν ἐργάσασθαι, δεικνύντες ὁμοῦ τὸν
Μιθριδάτην. Οἱ μὲν δὴ τὸν ἵππον ἔφθασαν αὐτοῦ κτεῖναι φυγόντος, καὶ τὸν
Φαρνάκην ὡς ἤδη κρατοῦντες ἀνεῖπον βασιλέα· καὶ βύβλον τις πλατεῖαν φέρων
ἐξ ἱεροῦ ἐστεφάνωσεν αὐτὸν ἀντὶ διαδήματος. Ἅπερ ἄνωθεν ἐκ περιπάτου
θεώμενος ἔπεμπεν ἐς τὸν Φαρνάκην ἄλλον ἐπ' ἄλλοῳ, φυγὴν αἰτῶν ἀσφαλῆ.
Οὐδενὸς δὲ τῶν πεμπομένων ἐπανιόντος, δείσας μὴ Ῥωμαίοις ἐκδοθείη, τοὺς
μὲν σωματοφύλακας αὑτοῦ καὶ φίλους ἔτι παραμένοντας ἐπαινέσας ἔπεμψεν ἐς
τὸν νέον βασιλέα, καὶ αὐτῶν τινας προσιόντας ἔκτεινεν ἡ στρατιὰ παραλόγως,
αὐτὸς δὲ παραλύσας ὃ περὶ τῷ ξίφει φάρμακον ἀεὶ περιέκειτο ἐκίρνη. Δύο δ'
αὐτῷ θυγατέρες ἔτι κόραι συντρεφόμεναι, Μιθριδᾶτίς τε καὶ Νύσσα, τοῖς
Αἰγύπτου καὶ Κύπρου βασιλεῦσιν ἠγγυημέναι, προλαβεῖν τοῦ φαρμάκου
παρεκάλουν, καὶ σφόδρα εἴχοντο, καὶ πίνοντα κατεκώλυον ἕως ἔπιον λαβοῦσαι.
Καὶ τῶν μὲν αὐτίκα τὸ φάρμακον ἥπτετο, τοῦ δὲ Μιθριδάτου, καίτοι συντόνως
ἐξεπίτηδες βαδίζοντος, οὐκ ἐφικνεῖτο δι' ἔθος καὶ συντροφίαν ἑτέρων
φαρμάκων, οἷς ἐς ἄμυναν δηλητηρίων ἐχρῆτο συνεχῶς· καὶ νῦν ἔτι φάρμακα
Μιθριδάτεια λέγεται. Βίτοιτον οὖν τινὰ ἰδών, ἡγεμόνα Κελτῶν, « Πολλὰ μὲν
ἐκ τῆς σῆς, » ἔφη, « δεξιᾶς ἐς πολεμίους ὠνάμην, ὀνήσομαι δὲ μέγιστον εἰ
νῦν με κατεργάσαιο, κινδυνεύοντα ἐς πομπὴν ἀπαχθῆναι θριάμβου τὸν μέχρι
πολλοῦ τοσῆσδε ἀρχῆς αὐτοκράτορα καὶ βασιλέα, ἀδυνατοῦντα ἐκ φαρμάκων
ἀποθανεῖν δι' εὐήθη προφυλακὴν ἑτέρων φαρμάκων· τὸ γὰρ δὴ χαλεπώτατον καὶ
σύνοικον ἀεὶ βασιλεῦσι φάρμακον, ἀπιστίαν στρατοῦ καὶ παίδων καὶ φίλων, οὐ
προειδόμην ὁ τὰ ἐπὶ τῇ διαίτῃ πάντα προιδὼν καὶ φυλαξάμενος. » Ὁ μὲν δὴ
Βίτοιτος ἐπικλασθεὶς ἐπεκούρησε χρῄζοντι τῷ βασιλεῖ.
| [111] Quand Mithridate entendit ces paroles il sortit pour discuter avec
eux. Une partie de sa propre garde alla alors rejoindre les déserteurs,
mais ces derniers refusèrent de les admettre à moins qu'ils ne fassent un
geste irréparable comme preuve de leur fidélité et ils montraient en même
temps Mithridate. Aussi ils s'empressèrent de tuer son cheval, parce que
lui-même s'était déjà sauvé, et en même temps ils saluèrent Pharnace comme
leur roi, comme si les rebelles étaient déjà victorieux, et l'un d'entre
eux apporta une large feuille de papyrus d'un temple et le couronna de
celle-ci au lieu du diadème. Le roi vit tout cela d'un haut d'un portique
et il envoya messager sur messager à Pharnace demandant la permission de
partir en toute sécurité. Comme aucun de ses messagers ne revenait,
craignant d'être livré aux Romains, il remercia ses gardes du corps et
les amis qui étaient resté fidèles et les envoya chez le nouveau roi, mais
l'armée en tua certains d'entre eux sans aucune raison pendant qu'ils
s'approchaient. Mithridate alors sortit le poison qu'il portait toujours
à côté de son épée et le mélangea. Alors deux de ses filles, qui
étaient encore vierges, qui avaient grandi ensembles, du nom de
Mithridatis et Nyssa, qui avaient été promises aux rois d'Égypte et de
Chypre, lui demandèrent de leur laisser une partie du poison; d'abord, elles
insistèrent avec énergie et l'empêchèrent de le boire jusqu'au moment où
elles en eurent et l'avalèrent. La drogue agit immédiatement sur elles ;
mais sur Mithridate, bien qu'il marchât rapidement pour accélérer ses
effets, elle n'eut aucun effet, parce qu'il s'était accoutumé à d'autres
drogues en les essayant sans arrêt comme moyen de protection contre les
empoisonnements. On appelle toujours ces drogues "les drogues de
Mithridate". Voyant un certain Bituitos, un chef gaulois, il lui dit.
« J''ai souvent profité de ton bras droit contre mes ennemis. J'en
profiterai encore plus si tu me tues, et si tu me soustrais au danger
d'être emmené dans un triomphe romain, moi qui fus un autocrate durant
tant d'années, et le roi d'un si grand royaume, mais qui ne peux pas
mourir maintenant par le poison parce que, comme un imbécile, je me suis
immunisé contre d'autres poisons. Bien que j'aie prévu de m'immuniser
contre tous poisons qu'on mélange dans la nourriture, je ne me suis pas
immunisé contre ce poison domestique, toujours le plus dangereux pour les
rois, à savoir la trahison de son armée, de ses enfants et de ses amis. »
Bituitus, pris de pitié, rendit au roi le service qu'il demandait.
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