[104] Ἐπανιὼν δ' ἐντεῦθεν ὁ Πομπήιος ἐστράτευσεν ἐς Ἀρμενίαν, ἔγκλημα ἐς
Τιγράνη τιθέμενος ὅτι συνεμάχει Μιθριδάτῃ· καὶ ἦν ἤδη περὶ Ἀρτάξατα τὴν
βασίλειον. Τιγράνῃ δὲ οὐκ ἔγνωστο μὲν πολεμεῖν ἔτι, παῖδες δ' ἐκ τῆς
Μιθριδάτου θυγατρὸς αὐτῷ ἐγεγένηντο, ὧν δύο μὲν αὐτὸς ὁ Τιγράνης ἀνῃρήκει,
τὸν μὲν ἐν μάχῃ, πολεμοῦντά οἱ, τὸν δ' ἐν κυνηγεσίοις, αὐτοῦ πεσόντος
ἀμελήσαντα καὶ τὸ διάδημα περιθέμενον ἔτι κειμένου. Ὁ δὲ τρίτος, Τιγράνης,
ἐν μὲν τοῖς κυνηγεσίοις ὑπεραλγήσας τοῦ πατρὸς ἐστεφάνωτο ὑπ' αὐτοῦ,
μικρὸν δὲ διαλιπὼν ἀπέστη καὶ ὅδε, καὶ πολεμῶν τῷ πατρὶ καὶ ἡττώμενος ἐς
Φραάτην ἐπεφεύγει τὸν Παρθυαίων βασιλέα, ἄρτι τὴν Σιντρίκου τοῦ πατρὸς
ἀρχὴν διαδεδεγμένον. Πλησιάσαντος δὲ τοῦ Πομπηίου κοινωσάμενος Φραάτῃ,
συγχωροῦντός τι κἀκείνου καὶ φιλίαν ἰδίαν ἐς τὸν Πομπήιον μνωμένου,
κατέφυγεν ὁ παῖς ἱκέτης ἐς τὸν Πομπήιον, καὶ ταῦτα ὢν Μιθριδάτου
θυγατριδοῦς. Ἀλλὰ μέγα δικαιοσύνης καὶ πίστεως κλέος ἦν τοῦ Πομπηίου παρὰ
τοῖς βαρβάροις, ᾧ δὴ πίσυνος καὶ ὁ πατὴρ Τιγράνης οὐδ' ἐπικηρυκευσάμενος
ᾔει, τά τε ἄλλα πάντα ἑαυτὸν ἐπιτρέψας ἐς τὰ δίκαια Πομπηίῳ, καὶ
κατηγορήσων τοῦ παιδὸς ἐπὶ Πομπηίου. Χιλιάρχους δὲ αὐτῷ καὶ ἱππάρχους ἐπὶ
τιμῇ κελεύσαντος ὑπαντᾶν τοῦ Πομπηίου, οἱ μὲν ὄντες ἀμφὶ τὸν Τιγράνη τὸ
ἀκήρυκτον τῆς ὁδοῦ δεδιότες ἔφευγον ὀπίσω, ὁ δὲ Τιγράνης ἦλθε, καὶ τὸν
Πομπήιον ὡς κρείττονα βαρβαρικῶς προσεκύνησεν. Εἰσὶ δ' οἳ λέγουσιν ὑπὸ
ῥαβδούχοις αὐτὸν ἀχθῆναι, μετάπεμπτον ὑπὸ τοῦ Πομπηίου γενόμενον. Ὁποτέρως
δ' ἦλθεν, ἐξελογεῖτο περὶ τῶν γεγονότων, καὶ ἐδίδου Πομπηίῳ μὲν αὐτῷ
τάλαντα ἑξακισχίλια, τῇ στρατιᾷ δὲ δραχμὰς πεντήκοντα ἑκάστῳ, καὶ λοχαγῷ
χιλίας, καὶ χιλιάρχῳ μυρίας.
| [104] A son retour Pompée marcha contre l'Arménie, reprochant à Tigrane
d'être la cause de la guerre parce qu'il avait aidé Mithridate. Il n'était
alors pas loin de la résidence royale d'Artaxata. Tigrane résolut de ne
plus combattre. Il avait trois fils de la fille de Mithridate, deux qu'il
avait tué lui-même, - un dans une bataille, où le fils luttait contre son
père, et l'autre dans une partie de chasse parce qu'il avait négligé
d'aider son père qui était tombé de cheval, et avait mis le diadème sur sa
propre tête alors que le père se trouvait à terre -. Le troisième, dont le
nom était Tigrane, semblait avoir été beaucoup affligé par l'accident de
chasse de son père et avait reçu de celui-ci une couronne, mais,
néanmoins, il l'abandonna aussi peu de temps après, fit la guerre contre
lui, fut battu et se réfugia chez Phraate, roi des Parthes, qui venait
récemment de succéder à son père Sintricos, à la tête de ce pays. Alors
que Pompée approchait, ce jeune Tigrane, après avoir parlé de ses
intentions à Phraate et reçu son approbation (Phraate désirait aussi
l'amitié de Pompée), se réfugia chez Pompée comme suppliant ; et cela
malgré qu'il fût un petit-fils de Mithridate. La réputation de Pompée
parmi les barbares pour sa justice et sa bonne foi était grande. Tigrane
le père, lui faisant confiance, vint à Pompée sans le prévenir pour s'en
remettre à la décision de celui-ci et pour porter plainte contre son fils.
Pompée ordonna aux tribuns et aux préfets de cavalerie d'aller à sa
rencontre sur la route, comme acte de courtoisie, mais ceux qui
accompagnaient Tigrane craignaient d'avancer sans la protection d'un
héraut et se sauvèrent. Tigrane continua à s'avancer quand même et se
prosterna devant Pompée comme devant un supérieur, à la façon barbare. Il
y en a qui disent qu'il fut amené par des licteurs envoyés par Pompée.
Quoiqu'il en soit, il vint s'expliquer sur le passé et donna à Pompée 6000
talents pour lui-même, et pour l'armée cinquante drachmes à chaque soldat,
1000 à chaque centurion, et 10.000 à chaque tribun.
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