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APPIEN d'Alexandrie, Les guerres civiles - La guerre de Mithridate (texte complet)

Chapitre 102

  Chapitre 102

[102] Ἐς τοσοῦτο παραδοξολογίας ἐπειγόμενος Μιθριδάτης ἐφικέσθαι ὅμως ἐπενόει, καὶ διώδευεν ἔθνη Σκυθικὰ καὶ πολεμικὰ καὶ ἀλλότρια πείθων βιαζόμενος· οὕτω καὶ φεύγων καὶ ἀτυχῶν αἰδέσιμος ἔτι καὶ φοβερὸς ἦν. Ἡνιόχους μὲν οὖν δεχομένους αὐτὸν παρώδευεν, Ἀχαιοὺς δ' ἐτρέψατο διώκων· οὓς ἀπὸ Τροίας ἐπανιόντας φασὶν ἐς τὸν Πόντον ὑπὸ χειμῶνος ἐκπεσεῖν, καὶ πολλὰ παθεῖν ὡς Ἕλληνας ὑπὸ βαρβάρων, πέμψαντας δ' ἐπὶ ναῦς ἐς τὰς πατρίδας καὶ ὑπεροφθέντας μηνῖσαι τῷ Ἑλληνικῷ γένει, καὶ Σκυθικῶς ὅσους ἕλοιεν Ἑλλήνων καταθύειν, πρῶτα μὲν ἅπαντας ὑπ' ὀργῆς, σὺν χρόνῳ δὲ τοὺς καλλίστους αὐτῶν μόνους, μετὰ δὲ τοὺς κληρουμένους. Καὶ τάδε μὲν περὶ Ἀχαιῶν τῶν Σκυθικῶν· δὲ Μιθριδάτης ἐς τὴν Μαιῶτιν ἐμβαλών, ἧς εἰσὶ πολλοὶ δυνάσται, πάντων αὐτὸν κατὰ κλέος ἔργων τε καὶ ἀρχῆς, καὶ δυνάμεως ἔτι οἱ παρούσης ἀξιολόγου, δεχομένων τε καὶ παραπεμπόντων, καὶ δῶρα πολλὰ φερόντων καὶ κομιζομένων ἕτερα, δὲ καὶ συμμαχίαν αὐτοῖς ἐτίθετο, ἐπινοῶν ἕτερα καινότερα, διὰ Θρᾴκης ἐς Μακεδονίαν καὶ διὰ Μακεδόνων ἐς Παίονας ἐμβαλὼν ὑπερελθεῖν ἐς τὴν Ἰταλίαν τὰ Ἄλπεια ὄρη· γάμους τε θυγατέρων ἐπὶ τῇδε τῇ συμμαχίᾳ τοῖς δυνατωτέροις αὐτῶν ἠγγύα. Μαχάρης δ' αὐτὸν παῖς πυνθανόμενος ὁδόν τε τοσαύτην ὀλίγῳ χρόνῳ καὶ ἄγρια ἔθνη καὶ τὰ καλούμενα κλεῖθρα Σκυθῶν, οὐδενί πω γεγονότα περατά, διοδεῦσαι, πρέσβεις μέν τινας ἐς αὐτὸν ἔπεμπεν ἀπολογησομένους ὡς ἀνάγκῃ θεραπεύσειε Ῥωμαίους, ὀργὴν δὲ ἄκρον εἰδὼς ἔφευγεν ἐς τὴν ἐν τῷ Πόντῳ χερρόνησον, τὰς ναῦς διαπρήσας, ἵνα μὴ διώξειεν αὐτὸν πατήρ. Ἑτέρας δ' ἐπιπέμψαντος ἐκείνου, προλαβὼν ἑαυτὸν ἔκτεινεν. δὲ Μιθριδάτης αὐτοῦ τῶν φίλων οὓς μὲν αὐτὸς ἐς τὴν ἀρχὴν ἀπιόντι ἐδεδώκει, πάντας ἔκτεινε, τοὺς δὲ τοῦ παιδὸς ἀπαθεῖς ὡς ὑπηρέτας ἰδίου φίλου γενομένους ἀφῆκεν. [102] Telle était l'entreprise chimérique que Mithridate imaginait. Cependant il pensait qu'il devait l'accomplir. Il traversait les tribus étranges et guerrières des Scythes, tantôt avec leur permission, tantôt par la force, parce que bien que fugitif et dans le malheur il était toujours respecté et craint. Il traversa le pays du Hénioques, qui l'accueillit volontairement. Les Achéens lui résistèrent : il les mit en fuite. Ce sont ces Achéens qui, dit-on, en rentrant du siège de Troie, furent conduits par une tempête vers le Pont-Euxin et subirent de nombreuses vexations aux mains des barbares parce qu'ils étaient des Grecs ; et quand ces Grecs envoyèrent des messagers chez eux pour obtenir des navires et que leur demande fut refusée, ils conçurent une telle haine pour la nation grecque que toutes les fois qu'ils capturaient un Grec, ils l'immolaient, à la façon des Scythes. Au début, dans leur colère, ils les immolaient tous, ensuite seulement les plus beaux et finalement quelques-uns tirés au sort. Voilà pour les Achéens de Scythie. Mithridate atteignit finalement le territoire d'Azov, où se trouvaient beaucoup de princes : tous le reçurent, l'escortèrent et s'échangeaient des présents, à cause de la renommée de ses exploits, son empire et sa puissance, qu'il ne fallait pas toujours dédaigner. Il forma avec eux des alliances en imaginant de nouveaux exploits les plus extravagants : marcher par la Thrace jusqu'en Macédoine, de Macédoine en Pannonie et de traverser les Alpes pour entrer en Italie. Avec les plus puissants de ces princes il faisait des alliances en donnant ses filles en mariage. Quand son fils Macharès apprit qu'il avait fait à un tel voyage en si peu de temps au milieu des tribus sauvages et à travers le défilé appelé "Portes des Scythes", où personne avant lui n'était passé, il lui envoya des ambassadeurs pour se défendre, disant qu'il était obligé de se concilier les Romains. Mais, connaissant le caractère exécrable de son père, il se sauva vers la Chersonèse Taurique, brûlant les navires pour empêcher son père de le poursuivre. Comme ce dernier obtint d'autres navires et les envoya contre lui, il prévint son destin en se tuant. Mithridate fit mettre à mort tous ses propres amis qu'il avait laissés là quand il était parti reprendre son royaume, mais laissa vivants ceux de son fils, car ils avaient agi sous les engagements de l'amitié privée. Voilà la situation de Mithridate.


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Dernière mise à jour : 3/05/2007