[5] Παυομένου δὲ τοῦ πολέμου, καὶ Ἄννωνος ἐπὶ διαβολαῖς ἐς Καρχηδόνα
μεταπέμπτου γενομένου, μόνος ὢν ἐπὶ στρατῷ, καὶ τὸν κηδεστὴν Ἀσδρούβαν
ἔχων οἱ συνόντα, διῆλθεν ἐπὶ Γάδειρα, καὶ τὸν πορθμὸν ἐς Ἰβηρίαν περάσας
ἐλεηλάτει τὰ Ἰβήρων οὐδὲν ἀδικούντων, ἀφορμὴν αὑτῷ ποιούμενος ἀποδημίας τε
καὶ ἔργων καὶ δημοκοπίας (ὅσα γὰρ λάβοι διῄρει, καὶ τὰ μὲν ἐς τὸν στρατὸν
ἀνάλισκεν, ἵνα προθυμότερον αὐτῷ συναδικοῖεν, τὰ δ᾽ ἐς αὐτὴν ἔπεμπε
Καρχηδόνα, τὰ δὲ τοῖς ὑπὲρ αὐτοῦ πολιτευομένοις διεδίδου), μέχρι Ἰβήρων
αὐτὸν οἵ τε βασιλεῖς συστάντες οἱ κατὰ μέρος, καὶ ὅσοι ἄλλοι δυνατοί,
κτείνουσιν ὧδε. Ξύλων ἁμάξας ἄγοντες, αἷς βοῦς ὑπέζευξαν, εἵποντο ταῖς
ἁμάξαις ὡπλισμένοι. Τοῖς δὲ Λίβυσιν ἰδοῦσιν εὐθὺς μὲν ἐνέπιπτε γέλως, οὐ
συνιεῖσι τοῦ στρατηγήματος· ὡς δ᾽ ἐν χερσὶν ἐγένοντο, οἱ μὲν Ἴβηρες αὐταῖς
βουσὶν ἐξῆψαν τὰς ἁμάξας καὶ ἐξώτρυναν ἐς τοὺς πολεμίους, τὸ δὲ πῦρ
σκιδναμένων τῶν βοῶν πάντῃ φερόμενον ἐτάρασσε τοὺς Λίβυας. Καὶ τῆς τάξεως
διαλυθείσης, οἱ Ἴβηρες αὐτοῖς ἐπιδραμόντες αὐτόν τε τὸν Βάρκαν καὶ πολὺ
πλῆθος ἀμυνομένων ἐπ᾽ αὐτῷ διέφθειραν.
| [5] À la fin de cette guerre, Hannon fut rappelé pour répondre à certaines
charges portées contre lui à Carthage, et Hamilcar garda seul le
commandement de l'armée. Il y associa son gendre Hasdrubal, traversa les
détroits à Gadès et commença à piller le territoire des Espagnols, bien
qu'ils ne lui aient fait aucun mal. C'était en fait pour lui une occasion
de quitter sa patrie, et aussi d'effectuer des exploits et d'acquérir la
popularité. Quand il prenait des biens, il les divisait, donnant une part
aux soldats, pour stimuler leur ardeur pour les pillages futurs. Une autre
partie était envoyée au trésor de Carthage, et la troisième, il la
distribuait aux chefs de sa propre faction. Ceci continua jusqu'à ce que
certains rois espagnols et d'autres chefs de clan s'unirent et le mirent à
mort de la façon suivante. Ils chargèrent beaucoup de chariots avec du
bois et les firent avancer avec des boeufs, les suivant derrière prêts au
combat. Quand les Africains virent cela ils se mirent à rire, sans
s'apercevoir du stratagème. Quand ils en virent aux mains les Espagnols
mirent le feu aux chariots et chassèrent les boeufs vers l'ennemi. Le feu,
porté dans toutes les directions par les boeufs en fuite, mirent la
confusion chez les Africains. Leurs rangs ainsi rompus les Espagnols
s'élancèrent sur eux et tuèrent Hamilcar lui-même ainsi que beaucoup
d'autres qui étaient venus à son aide.
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