| [26] Ἐπεὶ δ᾽ ἐπέλειπεν αὐτὸν ἡ ἀγορὰ καὶ λιμὸς ἥπτετο τοῦ στρατοῦ, 
ἀναζεῦξαι μὲν οὐκ εὐπρεπὲς ἡγεῖτο εἶναι Σκιπίων· θυσάμενος δέ, καὶ εὐθὺς 
ἐπὶ ταῖς θυσίαις τὴν στρατιὰν ἐς ἐπήκοον ἐλάσας, καὶ τὸ βλέμμα καὶ τὸ 
σχῆμα διαθεὶς πάλιν ὥσπερ ἔνθους, ἔφη τὸ δαιμόνιον ἥκειν τὸ σύνηθες αὐτῷ, 
καὶ καλεῖν ἐπὶ τοὺς πολεμίους. Χρῆναι δὲ θαρρεῖν θεῷ μᾶλλον ἢ πλήθει 
στρατοῦ· καὶ γὰρ τῶν πρότερον ἔργων κατὰ θεόν, οὐ κατὰ πλῆθος κρατῆσαι. Ἔς 
τε πίστιν τῶν λεγομένων τὰ ἱερὰ παραφέρειν ἐς τὸ μέσον ἐκέλευε τοὺς 
μάντεις. Καὶ λέγων ὁρᾷ τινὰς οἰωνοὺς πετομένους, οὓς μεθ᾽ ὁρμῆς καὶ βοῆς 
αὐτόθεν ἐπιστραφεὶς ἐδείκνυέ τε, καὶ ἔλεγεν ὅτι οἱ σύμβολα νίκης οἱ θεοὶ 
καὶ τάδε ἔπεμψαν. Συνεκινεῖτο δὲ πρὸς αὐτὰ ἐνθέως ὁρῶν καὶ βοῶν. Καὶ ἡ 
στρατιὰ πᾶσα ἐς τὰς ἐκείνου φαντασίας, περιφερομένου δεῦρο κἀκεῖσε, 
συνεπεστρέφετο, καὶ πάντες ὡς ἐπὶ νίκην ἕτοιμον ἠρεθίζοντο. Ὁ δ᾽ ἐπεὶ πᾶν 
εἶχεν ὅσον τι καὶ ἐβούλετο, οὐκ ἀνέθετο, οὐδ᾽ εἴασε τὴν ὁρμὴν ἐκλυθῆναι, 
ἀλλ᾽ ὡς ἔτι ὢν θεόληπτος, ἔφη δεῖν ἐπὶ τοῖσδε τοῖς σημείοις εὐθὺς 
ἀγωνίσασθαι. Καὶ φαγόντας ἐκέλευεν ὁπλίσασθαι, καὶ ἐπῆγεν ἀδοκήτως τοῖς 
πολεμίοις, τοὺς μὲν ἱππέας Σιλανῷ, τοὺς δὲ πεζοὺς Λαιλίῳ καὶ Μαρκίῳ παραδούς·
 | [26] Quand ses approvisionnements commencèrent à manquer et que la faim 
 s'abattit sur son armée, Scipion considéra qu'il serait honteux de faire 
 retraite. C'est pourquoi il fit un sacrifice, et donna audience à quelques 
 soldats juste après le sacrifice, et prenant le regard et l'aspect de 
 quelqu'un d'inspiré, il leur dit que la divinité lui était apparue de 
 manière habituelle et qu'elle lui avait indiqué d'attaquer l'ennemi, et 
 qu'elle l'avait assuré qu'il valait mieux faire confiance au ciel que dans 
 la taille de son armée parce que ses anciennes victoires avaient été gagnées 
 par la faveur divine plutôt que par force numérique. Afin d'inspirer 
 confiance en ses paroles il commanda  aux prêtres d'introduire les 
 entrailles dans l'assemblée. Tandis qu'il parlait il vit des oiseaux voler 
 au-dessus avec fougue et cris. Les voyant, il les montra et cria que 
 c'était un signe de victoire que les dieux lui avaient envoyé. Il suivit 
 leur mouvement, les regarda et cria comme un possédé. L'armée entière, le 
 voyant tourner çà et là, imita ce qu'il faisait, et elle fut enflammée par 
 l'idée d'une victoire certaine. Quand il eut obtenu tout ce qu'il 
 souhaitait il n'hésita pas, et ne permit à leur ardeur de se refroidir, 
 mais toujours comme un inspiré il cria : « Ces signes nous indiquent que 
 nous devons combattre immédiatement. » Quand ils eurent pris la 
 nourriture, il leur commanda de s'armer, et les mena à l'ennemi, qui ne 
 les attendait pas, donnant le commandement des cavaliers à Silanus et 
 celui des fantassins à Laelius et à Marcius. 
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