[13] III. Ῥωμαῖοι δὲ πρέσβεις ἐς Καρχηδόνα ἔπεμπον, οἷς εἴρητο ἐξαιτεῖν
παρὰ Καρχηδονίων Ἀννίβαν ὡς ἐς τὰς συνθήκας ἁμαρτόντα, εἰ μὴ κοινὸν
ἡγοῦνται τὸ ἔργον· ἢν δὲ μὴ διδῶσιν, εὐθέως αὐτοῖς πόλεμον προαγορεύειν.
Καὶ οἱ μὲν ἔπραξαν ὧδε, καὶ τὸν πόλεμον αὐτοῖς οὐκ ἐκδιδοῦσι τὸν Ἀννίβαν
ἐπήγγειλαν· λέγεται δ᾽ οὕτω γενέσθαι. Ὁ μὲν πρεσβευτὴς αὐτοῖς γελώμενος
ἔφη, τὸν κόλπον ἐπιδεικνύς, « Ἐνταῦθ᾽ ὑμῖν, ὦ Καρχηδόνιοι, καὶ τὴν εἰρήνην
καὶ τὸν πόλεμον φέρω· ὑμεῖς δ᾽ ὁπότερα αἱρεῖσθε λάβετε. » Οἱ δ᾽ ἔφασαν, «
Σὺ μὲν οὖν ἃ βούλει δίδου. » Προτείναντος δὲ τὸν πόλεμον, ἐξεβόησαν ὁμοῦ
πάντες, « Δεχόμεθα. » Καὶ εὐθὺς ἐπέστελλον τῷ Ἀννίβᾳ πᾶσαν ἤδη τὴν Ἰβηρίαν
ἀδεῶς ἐπιτρέχειν ὡς τῶν σπονδῶν λελυμένων. Ὁ μὲν δὴ τὰ ἔθνη τὰ ἀγχοῦ πάντα
ἐπιὼν ὑπήγετο, ἢ πείθων ἢ δεδιττόμενος ἢ καταστρεφόμενος, καὶ στρατιὰν
πολλὴν συνέλεγε, τὴν μὲν χρείαν οὐχ ὑποδεικνύς, ἐς δὲ τὴν Ἰταλίαν ἐπινοῶν
ἐμβαλεῖν. Γαλάταις τε διεπρεσβεύετο, καὶ τὰς διόδους τῶν Ἀλπείων ὀρῶν
κατεσκέπτετο. Καὶ διῆλθεν, Ἀσδρούβαν τὸν ἀδελφὸν ἐν Ἰβηρίᾳ . . .
| [13] CHAPITRE III.
Les Romains envoyèrent alors des ambassadeurs à Carthage, exigeant
qu'Hannibal leur soit livré pour avoir violé le traité à moins qu'ils ne
souhaitent en assumer la responsabilité. S'ils ne le livraient pas, on
déclarerait la guerre immédiatement. Les ambassadeurs obéirent à leurs
instructions, et quand les Carthaginois refusèrent de livrer Hannibal, ils
déclarèrent la guerre. On raconte que cela se fit de la façon suivante. Le
chef de l'ambassade, faisant un pli à sa toge dit en souriant: « C'est là,
Carthaginois, que j'apporte la paix ou la guerre, choisissez celui que
vous voulez. » Ces derniers répondirent : « Prends celui que tu veux. »
Quand les Romains choisirent la guerre tous se mirent à crier : « Nous
l'acceptons. » Alors ils écrivirent immédiatement à Hannibal qu'il était
libre de dévaster toute l'Espagne, car le traité était rompu. C'est
pourquoi il marcha contre toutes tribus voisines et les soumit, soit par
la persuasion, soit par la terreur, soit par la destruction. Alors il
rassembla une grande armée, ne disant à personne quel était son but, mais
prévoyant de la lancer contre l'Italie. Il envoya également des
ambassadeurs chez les Gaulois, et fit examiner les passages des Alpes,
qu'il traversa plus tard, laissant son frère Hasdrubal aux commandes en
Espagne.
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