[5,72] Μουκίας δὲ αὐτὸν τῆς μητρὸς καὶ Ἰουλίας τῆς γυναικὸς ἐναγουσῶν, αὖθις
οἱ τρεῖς συνῆλθον ἐς τὸ ἀμφίκλυστον Δικαιαρχέων χῶμα, περιορμουσῶν τῶν
φυλακίδων νεῶν, καὶ συνέβησαν ἐπὶ τοῖσδε· λελύσθαι μὲν τὸν πόλεμον αὐτοῖς
καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλασσαν καὶ τὰς ἐμπορίας ἀκωλύτους εἶναι πανταχοῦ,
Πομπήιον δὲ τὰς φρουρὰς ἐξαγαγεῖν, ὅσαι κατὰ τὴν Ἰταλίαν εἰσί, καὶ μηκέτι
τοὺς ἀποδιδράσκοντας οἰκέτας ὑποδέχεσθαι μηδ' ἐφορμεῖν ναυσὶ τὴν ἀκτὴν τῆς
Ἰταλίας, ἄρχειν δὲ Σαρδοῦς καὶ Σικελίας καὶ Κύρνου καὶ ὅσων ἄλλων εἶχεν ἐς
τότε νήσων, ἐς ὅσον ἄρχοιεν τῶν ἑτέρων Ἀντώνιός τε καὶ Καῖσαρ, πέμποντα
Ῥωμαίοις τὸν ἐκ πολλοῦ τεταγμένον αὐταῖς φέρειν σῖτον, ἐπιλαβεῖν δὲ καὶ
Πελοπόννησον ἐπὶ ταύταις, ὑπατεῦσαι δ' ἀπόντα, δι' ὅτου κρίνοι τῶν φίλων,
καὶ τῆς μεγίστης ἱερωσύνης ἐς τοὺς ἱερέας ἐγγραφῆναι. Καὶ τάδε μὲν εἶναι
Πομπηίῳ, κάθοδον δὲ τοῖς ἔτι φεύγουσι τῶν ἐπιφανῶν, πλὴν εἴ τις ἐπὶ τῷ
φόνῳ Γαΐου Καίσαρος ψήφῳ καὶ κρίσει κατέγνωσται· καὶ τῆς περιουσίας τοῖς
μὲν ἄλλοις, ὅσοι κατὰ φόβον ἔφευγον καὶ τὰ ὄντα αὐτοῖς ἐκ βίας ἀπωλώλει,
τὸ ἐντελὲς ἀποδοθῆναι χωρὶς ἐπίπλων, τοῖς δὲ προγεγραμμένοις μοῖραν
τετάρτην. Καὶ τῶν ἐστρατευμένων τῷ Πομπηίῳ τοὺς μὲν οἰκέτας ἐλευθέρους
εἶναι, τοῖς δ' ἐλευθέροις, ὅτε παύσαιντο τῆς στρατείας, τὰ αὐτὰ δοθῆναι
γέρα τοῖς ἐστρατευμένοις Καίσαρί τε καὶ Ἀντωνίῳ.
| [5,72] Finalement, à l'initiative de sa mère, Mucia, et de son épouse,
Julia, les trois hommes (Octave, Antoine et Pompée) vinrent ensemble sur
le môle de Puteoli, battu par les vagues, et avec des vaisseaux amarrés
autour d'eux pour les protéger. Ils parvinrent à un accord aux conditions
suivantes : La guerre devrait cesser sur terre et sur mer; libre accès
partout pour les marchands ; Pompée devait enlever ses garnisons d'Italie
et ne plus accepter d'esclaves fugitifs ; il ne devait pas envahir avec sa
flotte la côte italienne, mais pouvait garder la Sardaigne, la Sicile, la
Corse, et toutes les autres îles alors en sa possession, alors qu'Antoine
et Octave gardaient la possession des autres régions; il devait envoyer à
Rome le blé que ces îles devaient auparavant fournir comme tribut, et il
pouvait avoir en outre le Péloponnèse ; il pourrait donner le consulat en
son absence à n'importe quel ami qu'il choisirait, et il serait inscrit
comme membre du sacerdoce de premier rang. Telles furent les conditions
accordées à Pompée lui-même. On permit aux membres de la noblesse qui
étaient toujours en l'exil de rentrer, sauf ceux qui avaient été condamnés
par un vote du sénat et par jugement d'un tribunal pour la
participation au meurtre de Caius César. Les propriétés de ceux qui
s'étaient sauvés uniquement par peur, et dont les biens avaient été pris
de force, leur seraient restitués sauf les biens meubles. Les proscrits
recevraient un quart de leurs biens. Les esclaves qui servaient dans
l'armée de Pompée deviendraient des hommes libres et les hommes libres qui
avaient servi Pompée devaient, à leur démobilisation, recevoir les mêmes
récompenses que ceux qui avaient servi sous Octave et Antoine.
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