[5,67] VIII. Ῥωμαίους δ' ὁ λιμὸς ἐπίεζεν, οὔτε τῶν ἑῴων ἐμπόρων ἐπιπλεόντων
δέει Πομπηίου καὶ Σικελίας, οὔτε τῶν ἐκ δύσεως διὰ Σαρδὼ καὶ Κύρνον
ἐχομένας ὑπὸ τῶν Πομπηίου, οὔτ' ἐκ τῆς περαίας Λιβύης διὰ τοὺς αὐτοὺς
ἑκατέρωθεν ναυκρατοῦντας. Ἐπετίμητο δὴ πάντα, καὶ τῶνδε τὴν αἰτίαν ἐς τὴν
ἔριν τῶν ἡγεμόνων ἀναφέροντες ἐβλασφήμουν αὐτοὺς καὶ ἐς διαλύσεις πρὸς
Πομπήιον ἐπέσπερχον. Οὐκ ἐνδιδόντος δὲ τοῦ Καίσαρος οὐδ' ὥς, ὁ Ἀντώνιος
αὐτὸν ἠξίου ταχύνειν γε τὸν πόλεμον διὰ τὴν ἀπορίαν. Χρημάτων δ' ἐς αὐτὸν
οὐκ ὄντων προυτέθη διάγραμμα, εἰσφέρειν ἐπὶ μὲν τοῖς θεράπουσι τοὺς
κεκτημένους ὑπὲρ ἑκάστου τὸ ἥμισυ τῶν πέντε καὶ εἴκοσι δραχμῶν ὡρισμένων
ἐς τὸν πόλεμον τὸν Κασσίου τε καὶ Βρούτου, ἐσφέρειν δὲ καὶ μοῖραν τοὺς ἐκ
διαθήκης τι καρπουμένους. Τοῦτο τὸ γράμμα σὺν ὁρμῇ μανιώδει καθεῖλεν ὁ
δῆμος ἀγανακτῶν, εἰ τὰ κοινὰ ταμιεῖα κεκενωκότες καὶ τὰ ἔθνη σεσυληκότες
καὶ τὴν Ἰταλίαν αὐτὴν ἐσφοραῖς καὶ τέλεσι καὶ δημεύσεσι καταβαρήσαντες οὐκ
ἐς πολέμους οὐδ' ἐς ἐπίκτητον ἀρχήν, ἀλλ' ἐς ἰδίους ἐχθροὺς ὑπὲρ οἰκείας
δυναστείας, ὑπὲρ ἧς δὴ καὶ προγραφὰς καὶ σφαγὰς καὶ λιμὸν ἐκ τῶνδε
πανώδυνον γεγονέναι, ἔτι καὶ τὰ λοιπὰ περιδύοιεν αὑτούς.
| [5,67] VIII. A ce moment la famine s'abattit sur Rome, car les négociants de
l'Orient ne pouvaient prendre la mer par crainte de Pompée, qui contrôlait
la Sicile, et ceux de l'ouest étaient retenus par la Sardaigne et la
Corse, que tenaient les lieutenants de Pompée, alors que ceux de l'Afrique
en face étaient empêchées par les mêmes flottes hostiles, qui infestaient
les deux rivages. Il y avait un grand manque de provisions, et le peuple
considérait que la cause en était les différends entre les chefs, ils les
accusaient et leur demandaient de faire la paix avec Pompée. Mais Octave
ne voulait pas céder, alors Antoine lui conseilla de hâter la guerre à
cause de la pénurie. Comme on n'avait pas d'argent à cette fin, on fit un
édit qui obligeait les propriétaires d'esclaves à payer à un impôt égal à
la moitié des vingt-cinq drachmes qui avaient été votés pour la guerre
contre Brutus et Cassius, et ceux qui avaient acquis des propriétés par
héritage de contribuer d'une partie. Le peuple en fureur déchira l'édit.
Il était exaspéré parce que, après avoir épuisé le trésor public,
dépouillé les provinces, chargé l'Italie elle-même de taxes, d'impôts, et
de confiscations, non pour une guerre extérieure, non pour agrandir
l'empire, mais pour des inimitiés privées et pour augmenter leur propre
puissance (c'était pourquoi il y avait eu des proscriptions et cette
famine terrible), les triumvirs devaient les priver du reste de leurs
biens. Ils se réunirent en hurlant, lapidèrent ceux qui ne se joignaient
pas à eux et menacèrent de piller et brûler leurs maisons, jusqu'à ce que
la foule entière fut en révolution.
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