[5,57] Ὁ δὲ Καῖσαρ, ὀξείας καὶ πανταχοῦ τῆς ἐπιχειρήσεως γενομένης, ἐς μὲν
τὴν Αὐσονίδα ἔπεμπεν Ἀγρίππαν ἐπικουρεῖν τοῖς πονουμένοις. Καὶ ὁ Ἀγρίππας
τοὺς ἐν ὁδῷ κληρούχους ἦγεν, ἐκ διαστήματος ἑπομένους ὡς ἐπὶ Πομπήιον
ἰόντας· μαθόντες δὲ Ἀντωνίου γνώμῃ τὰ γιγνόμενα εἶναι, ἀνέστρεφον αὐτίκα
διαλανθάνοντες. Καὶ τοῦτο μάλιστα κατέπληξε τὸν Καίσαρα. Ὁδεύων δ' ὅμως ἐς
τὸ Βρεντέσιον αὐτὸς μεθ' ἑτέρου στρατοῦ, τοῖς κληρούχοις αὖθις ἐνετύγχανε
καὶ μετεδίδασκε καὶ τοὺς ὑφ' ἑαυτοῦ συνῳκισμένους ἦγεν, αἰδουμένους καὶ
γνώμην ἐν ἀπορρήτῳ ποιουμένους Ἀντώνιον καὶ Καίσαρα συναλλάσσειν, εἰ δ' ὁ
Ἀντώνιος ἀπειθῶν πολεμοίη, Καίσαρι ἀμύνειν. Ὁ δὲ Καῖσαρ ἐν μὲν Κανυσίῳ
τινὰς ἡμέρας ἐνοσηλεύετο, παντὶ δὲ ὢν ἔτι κρείσσων Ἀντωνίου κατὰ τὸ
πλῆθος, εὗρε τὸ Βρεντέσιον ἀποτετειχισμένον καὶ οὐδὲν ἄλλ' ἢ
παρεστρατοπέδευε καὶ τοῖς γιγνόμενοις ἐφήδρευεν.
| [5,57] Octave, attaqué si soudainement et en tant d'endroits, envoya Agrippa
en Ausonie pour secourir les habitants dans le besoin. Agrippa s'adjoignit
les vétérans des colonies en chemin, et ceux-ci le suivirent à un certain
intervalle, pensant qu'ils allait combattre contre Pompée, mais quand ils
surent que ce qui se passait était une initiative d'Antoine, ils firent
demi-tour et rentrèrent secrètement chez eux. Octave en fut fortement
alarmé. Néanmoins, tout en marchant vers Brindisi avec une autre armée, il
rencontrait des vétérans des colonies, discutait avec eux, et persuadait
ceux qui avaient reçu des colonies de lui de le suivre. Ils n'osaient pas
refuser, mais ils avaient secrètement l'intention de réconcilier Antoine
et Octave, et si Antoine refusait et voulait faire la guerre, de défendre
Octave. Ce dernier s'arrêta quelques jours à Canusium pour cause de
maladie. Bien que ses forces dépassaient de loin en nombre celles
d'Antoine, il trouva Brindisi encerclée, et il put rien faire rien sinon
installer son camp et attendre les événements.
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