[5,36] Ἐπεὶ δὲ οὔτε τοῦ λιμοῦ τι τέλος ἦν οὔτε τῶν θανάτων, ἀχθόμενοι τοῖς
γιγνομένοις οἱ ὁπλῖται παρεκάλουν τὸν Λεύκιον αὖθις ἀποπειρᾶσαι τῶν
τειχῶν, ὡς διακόψοντες αὐτὰ πάντως. Ὁ δὲ τὴν ὁρμὴν ἀποδεξάμενος, « οὐκ
ἀξίως, » ἔφη, « πρῴην τῆς παρούσης ἀνάγκης ἠγωνισάμεθα, » καὶ νῦν ἢ
παραδιδόναι σφᾶς ἢ τοῦτο χεῖρον ἡγουμένους θανάτου μάχεσθαι μέχρι θανάτου.
Δεξαμένων δὲ προθύμως ἁπάντων καὶ, ἵνα μή τις ὡς ἐν νυκτὶ πρόφασις
γένοιτο, κατὰ φῶς ἄγειν σφᾶς κελευόντων, ὁ Λεύκιος ἦγε πρὸ ἡμέρας. Σίδηρόν
τε τειχομάχον εἶχον τολὺν καὶ κλίμακας ἐς εἴδη πάντα διεσκευασμένας.
Ἐφέρετο δὲ καὶ τάφρων ἐγχωστήρια ὄργανα καὶ πύργοι πτυκτοί, σανίδας ἐς τὰ
τείχη μεθιέντες, καὶ βέλη παντοῖα καὶ λίθοι, καὶ γέρρα τοῖς σκόλοψιν
ἐπιρριπτεῖσθαι. Προσπεσόντες δὲ μεθ' ὁρμῆς βιαίου τὴν τάφρον ἐνέχωσαν καὶ
τοὺς σταυροὺς ὑπερέβησαν καὶ τοῖς τείχεσι προσελθόντες οἱ μὲν ὑπώρυσσον,
οἱ δὲ τὰς κλίμακας ἐπῆγον, οἱ δὲ τοὺς πύργους· ἐνεχείρουν τε ὁμοῦ καὶ
ἠμύνοντο λίθοις καὶ τοξεύμασι καὶ μολυβδαίναις σὺν πολλῇ θανάτου
καταφρονήσει. Καὶ τάδε ἐγίγνετο κατὰ μέρη πολλά· ἐπειδὴ δέ τινας - - - ἐς
πολλὰ διαιρουμένοις τοῖς πολεμίοις ἀσθενέστερα πάντα ἦν.
| [5,36] Comme on ne voyait aucune issue à la famine ni à la mortalité, les
soldats commencèrent à s'énerver de la situation et supplièrent Lucius de
faire une nouvelle tentative contre les fortifications de l'ennemi,
s'imaginant qu'ils pourraient les écraser complètement. Lucius les
félicita pour leur ardeur et leur dit : « Dans le combat précédant, nous
n'avons pas combattu comme il convenait. Maintenant nous devons ou bien
nous rendre, ou, si cela nous semble pire que la mort, nous devons
combattre à mort. » Tous approuvèrent en coeur, et, pour que personne ne
prenne la nuit pour excuse, ils exigèrent de faire la sortie de jour.
Lucius sortit à l'aube. Il fit amener une masse d'outils en fer, pour
attaquer les murs, et des échelles de toutes sortes. Il amenait des
machines pour remplir les fossés, et des tours pliantes dont des planches
pouvaient être placées contre les murs ; et aussi toutes sortes de
javelots et pierres et des claies pour jeter sur les palissades. Ils
attaquèrent avec violence, comblèrent le fossé, escaladèrent les
palissades, et s'avancèrent jusqu'aux murs, que certains commencèrent à
miner, alors que d'autres y appliquaient les échelles, et que d'autres
relevaient en même temps les tours et attaquaient avec des pierres, des
flèches, et des balles de plomb, avec un mépris absolu pour la mort. Ceci
se passait en de nombreux endroits et, attaqué de tous les côtés, l'opposition
commençait à faiblir.
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