[5,32] Ἐκφανείσης δὲ παρ' αὐτὰ τῆς ἐπιβουλῆς ὁ Λεύκιος οὐ θαρρῶν ἀμφοτέροις
ἑκατέρωθεν οὖσιν ἐς χεῖρας ἰέναι ἐς Περνσίαν παρῆλθεν, ἐχυρὰν πόλιν, καὶ
παρ' αὐτὴν ἐστρατοπέδευσε, τοὺς περὶ τὸν Οὐεντίδιον περιμένων. Ὁμοῦ δ'
αὐτόν τε καὶ τὴν Περυσίαν ὁ Ἀγρίππας καὶ ὁ Σαλουιδιηνὸς καὶ ὁ Καῖσαρ
ἐπελθὼν τρισὶ στρατοπέδοις ἐκυκλώσαντο· καὶ τὸν ἄλλον στρατὸν ὁ Καῖσαρ
ἐκάλει πανταχόθεν κατὰ σπουδὴν ὡς ἐπὶ τοῦτο δὴ κεφάλαιον τοῦ πολέμου, ἐν ᾧ
Λεύκιον εἶχε περιειλημμένον. Προύπεμπε δὲ καὶ ἑτέρους, ἐμποδὼν εἶναι τοῖς
ἀμφὶ τὸν Οὐεντίδιον ἐπιοῦσιν. Οἱ δὲ καὶ αὐτοὶ διὰ σφῶν ὤκνουν ἐπείγεσθαι,
τόν τε πόλεμον ἀποδοκιμάζοντες ὅλως καὶ τὴν Ἀντωνίου γνώμην οὐκ
ἐπιστάμενοι καὶ τὴν ἡγεμονίαν τῆς στρατιᾶς οὐ παριέντες ἀλλήλοις κατ'
ἀξίωσιν οὐδέτερος. Ὁ δὲ Λεύκιος οὔτ' ἐς μάχην ᾔει τοῖς περικαθημένοις,
ἀμείνοσι καὶ πλέοσιν οὖσι καὶ γεγυμνασμένοις, νεοστράτευτον ἔχων τὸ πλέον,
οὔτε ἐς ὁδοιπορίαν, ἐνοχλησόντων αὐτὸν ὁμοῦ τοσῶνδε. Μάνιον δὲ ἐς τὸν
Οὐεντίδιον καὶ Ἀσίνιον ἔπεμπεν, ἐπείγειν αὐτοὺς βοηθεῖν πολιορκουμένῳ
Λευκίῳ, καὶ Τισιηνὸν μετὰ τετρακισχιλίων ἱππέων, λεηλατεῖν τὰ Καίσαρος,
ἵνα ἀνασταίη. Αὐτὸς δὲ παρῆλθεν ἐς τὴν Περυσίαν ὡς ἐν ὀχυρᾷ πόλει
χειμάσων, εἰ δέοι, μέχρι τοὺς περὶ τὸν Οὐεντίδιον ἀφικέσθαι.
| [5,32] Lucius s'aperçut de leur intention et il n'osa pas engager la
bataille alors qu'ils tenaient les passages des deux côtés. Ainsi il se
retira à Pérouse, une ville bien fortifiée, et installa son camp près de
celle-ci : il attendit là Ventidius. Agrippa, Salvidienus, et Octave
s'avancèrent contre lui et contre Pérouse et l'encerclèrent avec leurs
trois armées, et Octave à la hâte fit venir des renforts de tous les
côtés, comme si l'issue de la guerre se trouvait où Lucius était
encerclé. Il envoya d'autres troupes arrêter les forces de Ventidius, qui
s'approchaient. Ces dernières, cependant, hésitaient à avancer, car elles
n'approuvaient pas tout à fait la guerre et ne savaient pas ce qu'Antoine
en pensait, et à cause de rivalités mutuelles ils étaient peu disposés à
céder à quelqu'un le rang de chef militaire. Lucius ne sortait pas pour
lutter contre les forces qui l'encerclaient, parce celles-ci étaient
meilleures, plus nombreuses et mieux entraînées, alors que les siennes
étaient pour la plupart composées de nouvelles recrues ; et il ne voulait
pas non plus reprendre sa marche, parce il avait sur les flancs beaucoup
d'ennemis. Il envoya Manius à Ventidius et à Asinius pour les faire hâter
de venir en aide aux assiégés, et il envoya Tisienus avec 4000 cavaliers
pour piller les approvisionnements de l'ennemi, afin de le forcer à lever
le siège. Lucius rentra à l'intérieur de Pérouse pour passer l'hiver dans
un endroit sûr, si nécessaire jusqu'à l'arrivée de Ventidius et d'Asinius.
|