[5,28] Καὶ τῶνδε γιγνομένων ὁ Καῖσαρ ὅμως ἔτι τήν τε βουλὴν καὶ τοὺς
καλουμένους ἱππέας συναγαγὼν ἔλεγεν ὧδε· « καταγινώσκομαι μέν, εὖ οἶδα,
ὑπὸ τῶν περὶ Λεύκιον, οὐκ ἀμυνόμενος αὐτούς, εἰς ἀσθένειαν ἢ ἀτολμίαν, ἃ
καὶ νῦν μου καταγνώσονται διὰ τήνδε τὴν σύνοδον ὑμῶν· ἐμοὶ δὲ ἔρρωται μὲν
ὁ στρατός, ὅσος τέ μοι συναδικεῖται τὴν κληρουχίαν ἀφαιρούμενος ὑπὸ
Λευκίου καὶ ὁ ἄλλος, ὃν ἔχω, ἔρρωται δὲ καὶ τὰ λοιπὰ πλὴν τῆς γνώμης
μόνης. Οὐ γὰρ ἡδύ μοι πολεμεῖν ἐμφυλίους πολέμους χωρὶς ἀνάγκης βαρείας,
οὐδὲ καταχρῆσθαι τῶν πολιτῶν τοῖς ἔτι λοιποῖς κατ' ἀλλήλων, καὶ μάλιστα
τοῦδε τοῦ ἐμφυλίου οὐκ ἐκ Μακεδονίας ὑμῖν ἢ Θράκης ἀκουσθησομένου, ἀλλ' ἐν
αὐτῇ τῇ Ἰταλίᾳ γενησομένου, ἣν πόσα χρὴ χωρὶς τῶν ἀπολλυμένων ἀνδρῶν
κακοπαθῆσαι, γιγνομένην στάδιον ἡμῖν. Ἐγὼ μὲν δὴ διὰ τάδε ὀκνῶ καὶ νῦν ἔτι
μαρτύρομαι μηδὲν ἀδικεῖν Ἀντώνιον μηδὲ ἀδικεῖσθαι πρὸς Ἀντωνίου· ὑμᾶς δὲ
ἐλέγξαι τοὺς ἀμφὶ τὸν Λεύκιον τάδε δι' ὑμᾶς αὐτοὺς καὶ συναλλάξαι μοι
παρακαλῶ. Καὶ εἰ μὴ πείθοιντο μηδὲ νῦν, ἐκείνοις μὲν αὐτίκα δείξω τὰ μέχρι
νῦν εὐβουλίαν, οὐ δειλίαν οὖσαν, ὑμᾶς δὲ καὶ παρ' ὑμῖν αὐτοῖς καὶ πρὸς
Ἀντώνιον ἀξιῶ μάρτυρας εἶναί μοι καὶ συνίστασθαι διὰ τὴν ὑπεροψίαν Λευκίου. »
| [5,28] Alors que ces événements se passaient, Octave convoqua le sénat et
l'ordre équestre et s'adressa à eux comme suit : « Je sais très bien que
je suis accusé par Lucius et ses amis de faiblesse et de manque de courage
parce que je ne les combats pas, et qu'ils m'accuseront encore plus de
vous avoir rassemblés ensemble. J'ai des forces puissantes qui se
sentent outragées en même temps que moi, elles qui sont dépossédées de
leurs colonies par Lucius et j'en ai d'autres à ma disposition. Je suis
fort dans tous les domaines sauf que je n'ai pas envie de combattre. Je
n'aime pas les guerres civiles sauf en cas d'absolue nécessité, et je ne
veux pas gaspiller le reste de nos citoyens dans les conflits internes ;
surtout que cette guerre civile, dont on vous annonce les horreurs ne se
passera pas en Macédoine ni en Thrace, elle aura lieu en Italie, qui, si
elle devient champ de bataille, souffrira des maux innombrables en plus du
nombre de morts. C'est pourquoi j'hésite. Et maintenant j'atteste que je
n'ai fait aucun mal à Antoine. Et lui ne m'a rien fait. Je vous sollicite
d'aller rapporter vous-mêmes ces paroles à Lucius et à ses amis, de
l'amener à une réconciliation avec moi. Si vous ne pouvez pas les
persuader actuellement, je leur montrerai que ce que j'ai fait jusqu'à
présent, je l'ai fait par bonté d'âme et non par poltronnerie. Je vous
demande d'être mes témoins non seulement parmi les vôtres, mais également
devant Antoine, et de me soutenir à cause de l'arrogance de Lucius. »
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