[5,20] Ὧν οἱ ἡγεμόνες τοῦ στρατοῦ πυνθανόμενοι διῄτησαν αὐτοῖς ἐν Τεανῷ καὶ
συνήλλαξαν ἐπὶ τοῖσδε, τοὺς μὲν ὑπάτους τὰ πάτρια διοικεῖν μὴ κωλυομένους
ὑπὸ τῶν τριῶν ἀνδρῶν, μηδενὶ δὲ γῆν ὑπὲρ τοὺς στρατευσαμένους ἐν Φιλίπποις
ἐπινέμεσθαι, τά τε χρήματα τῶν δεδημευμένων καὶ τιμὰς τῶν ἔτι
πιπρασκομένων καὶ τὸν στρατὸν Ἀντωνίου τὸν περὶ τὴν Ἰταλίαν ἐπ' ἴσης
διανέμεσθαι καὶ μηδέτερον αὐτῶν ἔτι καταλέγειν ἐκ τῆς Ἰταλίας, στρατεύοντι
δὲ ἐπὶ Πομπήιον τῷ Καίσαρι δύο συμμαχεῖν τέλη παρὰ Ἀντωνίου, ἀνεῷχθαι δὲ
τὰς Ἄλπεις τοῖς ὑπὸ Καίσαρος πεμπομένοις ἐς τὴν Ἰβηρίαν καὶ μὴ κωλύειν
αὐτοὺς ἔτι Ἀσίνιον Πολλίωνα, Λεύκιον δὲ ἐπὶ τοῖσδε συνηλλαγμένον ἀποθέσθαι
τὴν φρουρὰν τοῦ σώματος καὶ πολιτεύειν ἀδεῶς. Τάδε μὲν ἦν, ἃ συνέθεντο
ἀλλήλοις διὰ τῶν ἡγεμόνων τοῦ στρατοῦ, ἐπράχθη γε μὴν αὐτῶν δύο μόνα τὰ
τελευταῖα· καὶ Σαλουιδιηνὸς ἄκων αὐτῷ συμπεριῆλθε τὰς Ἄλπεις.
| [5,20] Quand les chefs des troupes apprirent ces faits, ils firent un
arbitrage entre Lucius et Octave à Teanum et ils leur proposèrent un
accord aux conditions suivantes : Que les consuls exercent leurs charges
de façon ancestrale et qu'ils ne soient pas gênés par les triumvirs ; que
la terre soit assignée uniquement à ceux qui avaient combattu à Philippes ;
que de l'argent provenant des propriétés confisquées, et de la valeur de
ce qui devait encore être vendu, les soldats d'Antoine en Italie devaient
en avoir une part égale ; que ni Antoine ni Octave ne devaient plus
recruter de soldats en Italie ; que les deux légions d'Antoine devaient
servir avec Octave pour l'expédition contre Pompée ; que les passages des
Alpes devaient être ouverts aux forces envoyées par Octave en Espagne, et
qu'Asinius Pollion ne devait pas s'y interposer ; que si Lucius était
satisfait de ces conditions, il devait se passer de ses gardes du corps,
et administrer sa charge avec fermeté. Tel fut l'accord qu'ils conclurent
entre eux sous la contrainte des chefs de l'armée. De cet accord seuls les
deux derniers points furent suivis, et Salvidienus passa les Alpes sans
problèmes.
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