[5,137] Ἐν τούτῳ δὲ Φούρνιος, ὁ τῆς Ἀσίας ἡγούμενος Ἀντωνίῳ, τὸν Πομπήιον
ἐλθόντα μὲν καὶ ἀτρεμοῦντα ἐδέχετο, οὔτε κωλύειν ἀξιόμαχος ὢν οὔτε πω τὴν
γνώμην εἰδὼς τὴν Ἀντωνίου· γυμνάζοντα δὲ τὸν στρατὸν ὁρῶν κατέλεγέ τινας
ἐκ τῶν ὑπηκόων καὶ Ἀηνόβαρβον ἄρχοντα γείτονος στρατοῦ καὶ Ἀμύνταν
ἑτέρωθεν ἐκάλει κατὰ σπουδήν. Συνελθόντων δ' ὀξέως, ὁ Πομπήιος ἐμέμφετο,
εἰ πολέμιον ἡγοῦνται τὸν πρέσβεις ἐς Ἀντώνιον ἀπεσταλκότα καὶ τὰ παρ'
ἐκείνου περιμένοντα. Καὶ ταῦτα λέγων Ἀηνόβαρβον ὅμως ἐπενόει συλλαβεῖν ἐκ
προδοσίας Κουρίου τινὸς τῶν ἀμφὶ τὸν Ἀηνόβαρβον, ἐλπίζων ἐς ἀντίδοσιν
αὑτοῦ μεγάλην ἕξειν μοῖραν Ἀηνόβαρβον. Γνωσθείσης δ' οὖν τῆς προδοσίας,
Κούριος μὲν ἐν τοῖς παροῦσι Ῥωμαίων ἐλεγχθεὶς ἀπέθανε, Πομπήιος δὲ
Θεόδωρον ἐξελεύθερον, ὃς μόνος οἱ συνῄδει τὸ βούλευμα, ὡς ἐξειπόντα
ἔκτεινεν. Οὐκέτι δὲ τοὺς ἀμφὶ τὸν Φούρνιον λήσειν ἐλπίσας, Λάμψακον ἐκ
προδοσίας κατέλαβεν, ἣ πολλοὺς εἶχεν Ἰταλοὺς ἐξ ἐποικίσεως Γαΐου Καίσαρος,
καὶ μισθοῖς μεγάλοις εὐθὺς ἐστράτευε τοὺς Ἰταλούς. Ἤδη δὲ ἔχων ἱππέας τε
διακοσίους καὶ πεζοὺς τρία τέλη, ἐπεχείρησε Κυζίκῳ κατά τε γῆν καὶ διὰ
θαλάσσης. Οἱ δὲ αὐτὸν ἑκατέρωθεν ἀπεκρούσαντο· καὶ γάρ τις ἦν ἐν τῇ Κυζίκῳ
στρατὸς οὐ πολὺς Ἀντωνίῳ, φύλακες τῶν ἐκεῖ τρεφομένων αὐτῷ μονομάχων. Ἐς
δὲ τὸν Ἀχαιῶν λιμένα ἐπανελθὼν ἐσιτολόγει.
| [5,137] Pendant ce temps Furnius, qui gouvernait la province d'Asie pour
Antoine, avait reçu Pompée à son arrivée, car il se comportait
tranquillement ; Furnius n'avait pas suffisamment de force pour l'empêcher
et ne savait pas encore ce qu'Antoine déciderait. Voyant Pompée exercer
ses troupes, il rassembla une force de provinciaux et fit venir à la hâte
Ahenobarbus, qui commandait une armée dans les environs, ainsi qu'Amyntas
qui en avait une d'un autre côté. Ils répondirent immédiatement. Pompée se
plaignit à Furnius du fait qu'il le considérait comme un ennemi alors il
avait envoyé des ambassadeurs à Antoine et attendait une réponse de
celui-ci. En disant cela, il projetait de se saisir d'Ahenobarbus, avec la
connivence de Curius, un des lieutenants d'Ahenobarbus : il voulait
retenir ce général comme otage pour pouvoir l'échanger à sa place en cas
de besoin. La trahison fut découverte et Curius fut condamné devant les
Romains qui étaient présents et mis à mort. Pompée fit mettre à mort son
affranchi Theodorus, la seule personne qui était au courant de son plan,
croyant que c'était lui qui l'avait trahi. Comme il ne comptait plus
cacher ses projets à Furnius, il s'empara de Lampsaque par trahison :
cette ville contenait beaucoup d'Italiens, envoyés comme colons par Caius
César. Ces Italiens, il les persuada d'entrer à son service par de grandes
générosités. Ayant alors 200 chevaux et trois légions d'infanterie, il
attaqua Cyzique par voie de terre et de mer. Il en fut repoussé des deux
côtés, parce qu'il y avait dans Cyzique une force, bien peu importante,
qui gardait quelques gladiateurs qu'Antoine avait fait amener là. Ainsi
Pompée se retira au port des Achéens pour y chercher des provisions.
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