[5,124] Ὁ δὲ στρατὸς ἤχθετο, εἰ πολεμήσουσιν αὖθις ἐμφύλιον πόλεμον ἕτερον
καὶ οὔ ποτε σφᾶς ἐπιλείψουσιν αἱ στάσεις. Οὐ μὴν ἐν ὁμοίῳ Καίσαρα καὶ
Λέπιδον ἐτίθεντο, οὐδὲ οἱ τῷ Λεπίδῳ στρατευόμενοι, ἀλλὰ καὶ τῆς ἀρετῆς τὸν
Καίσαρα ἐθαύμαζον καὶ τὴν ἀργίαν συνῄδεσαν Λεπίδῳ, καὶ τῆς ἁρπαγῆς αὐτὸν
ἐπεμέμφοντο αὐτῆς, ἐς τὸ ἴσον τοῖς ἡσσημένοις καταστάντες. Ὧν ὁ Καῖσαρ
πυνθανόμενος περιέπεμπε τοὺς τὰ συμφέροντα παραινέσοντας κρύφα ἑκάστοις.
Ὡς δὲ αὐτῷ διεφθάρατο πολλοί, καὶ μάλιστα οἱ γενόμενοι τοῦ Πομπηίου διὰ
δέος τοῦ μήπω τὰς σπονδὰς βεβαίους σφίσιν, εἰ μὴ συνθοῖτο ὁ Καῖσαρ, εἶναι,
ἀγνοοῦντος ἔτι ταῦτα τοῦ Λεπίδου δι' ἀπραξίαν ὁ Καῖσαρ ἐπῆλθεν ἐπὶ τὸ
στρατόπεδον αὐτοῦ σὺν ἱππεῦσι πολλοῖς, οὓς πρὸ τοῦ χάρακος καταλιπὼν ἐσῄει
μετ' ὀλίγων, καὶ παριὼν ἐπεμαρτύρετο ἑκάστοις ἄκων ἐς πόλεμον καθίστασθαι.
Ἀσπαζομένων δὲ αὐτὸν ὡς αὐτοκράτορα τῶν ὁρώντων, οἱ Πομπηιανοὶ πρῶτοι
συνέθεον, ὅσοι διεφθάρατο, καὶ συγγνῶναι σφίσι παρεκάλουν. Ὁ δ' ἔλεγε
θαυμάζειν, εἰ συγγνώμην αἰτοῦντες οὐ πράσσουσιν οὔπω τὰ σφίσιν αὐτοῖς
συνοίσοντα. Οἱ δὲ συνέντες αὐτίκα ἥρπαζον τὰ σημεῖα καὶ ἐς τὸν Καίσαρα
μετέφερον, καὶ σκηνὰς ἔλυον ἕτεροι.
| [5,124] Les soldats étaient irrités à l'idée de s'engager dans une nouvelle
guerre civile, et qu'il n'y aurait jamais de fin aux troubles. Cependant
ils ne plaçaient pas sur le même pied Octave et Lépide, et cela même dans
l'armée de Lépide. Ils admiraient l'énergie d'Octave et ils voyaient
l'indolence de Lépide. Ils le blâmaient aussi d'avoir laissé à l'ennemi
défait une part égale du pillage. Quand Octave apprit leur état d'esprit,
il envoya des émissaires parmi eux pour leur faire voir secrètement où
était leur intérêt. Il en convainquit un grand nombre, particulièrement
ceux qui avaient servi sous Pompée et qui craignaient que les termes de
leur capitulation ne soient pas acceptés si Octave ne les ratifiait pas.
Tandis que Lépide, en raison de son inaptitude, ignorait ce qui se
passait, Octave entra dans son camp avec un grand nombre de cavaliers,
qu'il laissa à l'entrée, et entra lui-même avec quelques-uns. En
s'avançant, il déclarait à ceux qu'il rencontrait que c'était à
contrecoeur qu'il faisait la guerre. Ceux qui le voyaient le saluaient
comme imperator. D'abord tous les partisans de Pompée qui étaient déjà
convaincus, se rassemblèrent et lui demandèrent son pardon. Il leur
répondit qu'il s'étonnait que ceux qui demandaient son pardon ne faisaient
pas ce que leurs propres intérêts exigeait. Ils comprirent la
signification de ses mots, et immédiatement saisirent leurs insignes et
allèrent le rejoindre, alors que d'autres commençaient à abattre leurs tentes.
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