[5,106] Ἀγρίππας δ' ἔτι νυκτὸς ἐξ Ἱερᾶς ἀνήγετο ταῖς ἡμίσεσι τῶν νεῶν ὡς
Παπίᾳ μόνῳ ναυμαχήσων. Ἐπεὶ δὲ καὶ τὰς Ἀπολλοφάνους εἶδε καὶ τὰς
ἑβδομήκοντα ἑτέρωθι, Καίσαρι μὲν αὐτίκα ἐδήλου Πομπήιον ἐπὶ τῶν Μυλῶν
εἶναι σὺν τῷ πλέονι ναυτικῷ, τὰς δὲ βαρείας αὐτὸς ἦγε κατὰ μέσον καὶ τὸν
ἄλλον στόλον ἐξ Ἱερᾶς ἐκάλει κατὰ σπουδήν· ἐσκεύαστο δ' ἀμφοτέροις πάντα
λαμπρῶς, καὶ πύργους ἐπὶ τῶν νεῶν εἶχον κατά τε πρῷραν καὶ κατὰ πρύμναν.
Ὡς δὲ αὐτοῖς αἵ τε παρακελεύσεις, οἵας εἰκὸς ἦν, ἐγεγένηντο καὶ τὰ σημεῖα
κατὰ ναῦν ἦρτο, ἐξώρμων ἐπ' ἀλλήλους, οἱ μὲν κατὰ μέτωπον, οἱ δ' ἐς
περικύκλωσιν, σύν τε βοῇ καὶ ῥοθίῳ νεῶν καὶ καταπλήξει ποικίλῃ. Ἦν δὲ καὶ
τὰ σκάφη Πομπηίῳ μὲν βραχύτερα καὶ κοῦφα καὶ ὀξέα ἐς τὰς ἐφορμήσεις τε καὶ
περίπλους, καίσαρι δὲ μείζω καὶ βαρύτερα καὶ παρ' αὐτὸ καὶ βραδύτερα,
βιαιότερα δὲ ὅμως ἐμπεσεῖν καὶ τρωθῆναι δυσπαθέστερα. Τῶν τε ἀνδρῶν οἱ μὲν
ναυτικώτεροι τῶν Καίσαρος ἦσαν, οἱ δὲ σθεναρώτεροι· καὶ κατὰ λόγον οἱ μὲν
οὐκ ἐμβολαῖς, ἀλλὰ μόναις περιόδοις ἐπλεονέκτουν, καὶ ταρσοὺς τῶν μειζόνων
ἢ πηδάλια ἀνέκλων ἢ κώπας ἀνέκοπτον ἢ ἀπεχώριζον ὅλως τὰ σκάφη καὶ
ἔβλαπτον ἐμβολῆς οὐχ ἥσσονα· οἱ δὲ τοῦ Καίσαρος αὐτὰς ἐμβολαῖς ὡς
βραχυτέρας ἀνέκοπτον ἢ κατέσειον ἢ διερρήγνυον καί, ὅτε συμπλακεῖεν,
ἔβαλλόν τε ὡς ταπεινοτέρας ἀφ' ὑψηλοῦ καὶ κόρακας ἢ χεῖρας σιδηρᾶς
εὐκολώτερον ἐπερρίπτουν. Οἱ δὲ ὅτε βιασθεῖεν, ἐξήλλοντο ἐς τὸ πέλαγος. Καὶ
τούσδε μὲν τὰ ὑπηρετικὰ τοῦ Πομπηίου περιπλέοντα ἀνελάμβανεν,
| [5,106] Agrippa, quitta Hiera avec la moitié de ses navires avant le jour
pour engager le combat contre le seul Papias. Quand il vit aussi la flotte
d'Apollophanes et les soixante-dix vaisseaux sur l'autre aile, il envoya
un mot aussitôt à Octave lui disant que Pompée était à Mylae avec la
plupart de ses forces navales. Alors il se plaça avec ses bateaux lourds
au centre, et fit venir le reste de sa flotte de Hiera à toute vitesse.
Les préparatifs des deux côtés étaient superbes. Les bateaux avaient des
tours sur la proue et sur la poupe. Après les exhortations et
recommandations habituelles, ils se précipitèrent les uns contre les
autres, certains de face, d'autres attaquant de flanc : les cris des
hommes et le bruit provenant des navires ajoutaient la terreur à la scène.
Les bateaux des Pompéens étaient plus courts et plus légers, et mieux
adaptés au blocus et à la navigation le long des côtes. Ceux d'Octave
étaient plus grands et plus lourds, et, par conséquent, plus lents, mais
plus forts pour donner des coups et étaient difficiles à endommager. Les
équipages de Pompée étaient meilleurs marins que ceux d'Octave, mais ces
derniers étaient plus forts. En conséquence, ceux de Pompée excellaient
moins dans un combat rapproché que dans l'agilité de leurs mouvements,
cassant les avirons et les gouvernails, coupant les rames, ou séparant les
bateaux de l'ennemi, leur faisant autant de dégâts que s'ils
l'éperonnaient. Ceux d'Octave cherchaient à détruire avec leurs éperons
les vaisseaux ennemis, qui étaient plus petits de taille, ou à les briser,
ou à les renverser. Quand ils réussisaient à les encercler, comme ils
étaient plus hauts, ils pouvaient lancer des traits d'en haut sur
l'ennemi, et jeter plus facilement le corvus et les grappins en fer.
Chaque fois que les Pompéens se trouvaient dans cette situation, ils
sautaient à l'eau et étaient repris dans leurs petits bateaux, qui
voguaient tout autour à cette fin.
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