| [4,85] Ὧδε μὲν ὁ Πομπήιος Σικελίας ἐκράτησε, καὶ ναῦς ἔχων καὶ 
νῆσον ἐπικειμένην τῇ Ἰταλίᾳ καὶ στρατὸν ἤδη πολύν, ὅσον τε 
πρότερον εἶχε καὶ ὅσον οἱ φεύγοντες ἐκ Ῥώμης ἐλεύθερον ἢ 
δοῦλον ἦγον ἢ αἱ πόλεις ἐξ Ἰταλίας ἔπεμπον αὐτῷ, αἱ ἐς ἐπινίκια 
τοῖς στρατοῖς ἐπηγγελμέναι. Ταῖς γὰρ δὴ γνώμαις αἵδε μάλιστα 
τὴν νίκην τῶν τριῶν ἀνδρῶν ἀπεύχοντο καί, ὅσα δύναιντο, 
κρύφα ἀντέπρασσον· ἀποδιδράσκοντές τε τῶν πατρίδων ὡς 
οὐκέτι πατρίδων οἱ δυνάμενοι συνέφευγον ἐς Πομπήιον, 
ἀγχοτάτω τε ὄντα καὶ περιφίλητον ἅπασιν ἐν τῷ τότε. Παρῆσαν 
δ' αὐτῷ καὶ ναυτικοὶ ἄνδρες ἐκ Λιβύης καὶ Ἰβηρίας, ἔμπειροι 
θαλάσσης, ὥστε καὶ ἡγεμόσι καὶ ναυσὶ καὶ πεζῷ καὶ χρήμασιν ὁ 
Πομπήιος ἐπῆρτο. Καὶ τούτων ὁ Καῖσαρ ἐπήκοος ὢν ἔπεμπε 
Σαλουιδιηνὸν ἐπὶ νεῶν στόλου, Πομπήιον ὡς εὐχερὲς ἔργον 
ἐξελεῖν παραπλέοντα· καὶ αὐτὸς ᾖει διὰ τῆς Ἰταλίας ὡς αὐτῷ 
Σαλουιδιηνῷ συμβολήσων περὶ Ῥήγιον. Σαλουιδιηνῷ δ' ὁ 
Πομπήιος ἀπαντᾷ μεγάλῳ στόλῳ, καὶ πρὸ τοῦ πορθμοῦ 
ναυμαχίας ἀμφὶ τὸ Σκύλλαιον αὐτοῖς γενομένης αἱ μὲν τοῦ 
Πομπηίου νῆες, κουφότεραί τε οὖσαι καὶ ναυτικωτέρων 
ἀνδρῶν, ταχυτῆτι καὶ ἐμπειρίᾳ προῦχον, αἱ δὲ Ῥωμαίων ἅτε 
βαρύτεραι καὶ μείζους ἐμόχθουν. Ὡς δ' ὁ συνήθης τοῦ πορθμοῦ 
κλύδων ἐπεγίγνετο καὶ διεσπᾶτο ἡ θάλασσα ἐφ' ἑκάτερα ὑπὸ 
τοῦ ῥοῦ, οἱ μὲν ἧσσον ἐμόχθουν ὑπὸ ἔθους τοῦ κλύδωνος, οἱ δ' 
ἀμφὶ τὸν Σαλουιδιηνόν, οὔτε ἑστῶτες βεβαίως ὑπὸ ἀηθείας οὔτε 
τὰς κώπας ἔτι ἀναφέρειν δυνάμενοι οὔτε τὰ πηδάλια ἔχοντες 
εὐπειθῆ, συνεταράσσοντο, ὥστε κλίνοντος ἐς δείλην ἑσπέραν 
ἤδη τοῦ θεοῦ πρότερος ὁ Σαλουιδιηνὸς ἀνεκάλει. Ὑπεχώρει δὲ 
καὶ ὁ Πομπήιος. Νῆες δὲ ἑκατέρων ἴσαι διεφθάρατο, καὶ τὰς 
λοιπὰς λελωβημένας τε καὶ πεπονημένας ὁ Σαλουιδιηνὸς 
ἐπεσκεύαζεν, ὑποχωρήσας ἐς λιμένα πρὸ τοῦ πορθμοῦ Βαλαρόν. 
 | [4,85] C'est ainsi que Pompée s'empara de la Sicile, et il 
possédait aussi des bateaux, et une île en face de l'Italie, et 
une armée, maintenant de taille considérable, composée de 
ceux qu'il avait avec lui auparavant et de ceux qui avaient fui 
Rome, hommes libres et esclaves, ou de ceux qui lui avaient 
été envoyés par les villes italiennes qui avaient été promises aux 
soldats comme prix de la victoire. Ces villes redoutaient plus 
que tout une victoire des triumvirs, et tout ce qu'elles pouvaient 
faire contre eux en cachette, elles le faisaient. Les citoyens 
riches fuyant un pays qu'ils ne pouvaient plus considérer 
comme leurs propre trouvaient refuge chez Pompée, parce 
qu'il se trouvait tout près et qu'il était à ce moment-là fort aimé 
de tous. Il y avait avec lui également beaucoup de marins 
d'Afrique et d'Espagne, habiles dans les affaires maritimes, de 
sorte que Pompée était bien pourvu d'officiers, de navires, de 
troupes, et d'argent. Quand Octave apprit cela, il envoya 
Salvidienus avec une flotte, comme si c'était une tâche facile 
d'aborder Pompée et de le détruire. Alors qu'il traversait lui-même 
l'Italie dans l'intention de rejoindre Salvidienus à 
Rhegium. Pompée s'avança avec une grande flotte à la 
rencontre de Salvidienus, et une bataille navale eut lieu entre 
eux à l'entrée des détroits près du promontoire de Scyllaeum. 
Les navires de Pompée, plus légers et équipés de meilleurs 
marins, l'emportaient en rapidité et en habileté, alors que ceux 
des Romains, de gros tonnage et de forte taille, peinaient. 
Quand les vagues habituelles se précipitèrent à travers les 
détroits, et que la mer les fracassait l'un contre l'autre à cause 
du courant, les équipages de Pompée souffrirent moins que 
leurs adversaires, parce qu'ils étaient accoutumés à l'agitation 
des eaux; tandis que ceux de Salvidienus, n'ayant pas le pieds 
marin par manque d'habitude, et ne pouvant pas faire 
fonctionner leurs avirons, ou contrôler leurs gouvernails de 
direction, furent en pleine confusion. C'est pourquoi, au 
coucher du soleil, Salvidienus fut le premier à donner le signal 
de la retraite. Pompée se retira également. Les navires 
souffrirent des deux côtés. Salvidienus se retira au port de 
Balarus, faisant face aux détroits, où il fit réparer ce qui avait 
été endommagé et détruit dans sa flotte. 
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