[4,80] Ἁλούσης δὲ τῆς πόλεως οἱ Ξάνθιοι ἐς τὰς οἰκίας συνέτρεχον
καὶ τὰ φίλτατα σφῶν κατέκαινον, ἑκόντα τὴν σφαγὴν ὑπέχοντα.
Οἰμωγῆς δὲ γιγνομένης ὁ Βροῦτος νομίσας ἁρπαγὴν εἶναι τὸν
στρατὸν ἀνεῖργε διὰ κηρύκων· ὡς δὲ ἔγνω τὸ γιγνόμενον,
ᾤκτειρεν ἀνδρῶν φρόνημα φιλελεύθερον καὶ σπονδὰς
περιέπεμπεν. Οἱ δὲ καὶ τοὺς φέροντας ἔβαλλον καὶ τὰ σφέτερα
πάντα ἀνελόντες ἐς πυρὰς προνενης μένας ἐν ταῖς οἰκίαις
ἐπέθεσαν καὶ τὸ πῦρ ἅψαντες ἑαυτοὺς ἐπικατέσφαξαν. Βροῦτος
δὲ τῶν ἱερῶν περισώσας ὅσα ἐδύνατο, μόνους θεράποντας εἷλε
Ξανθίων καὶ ἐκ τῶν ἀνδρῶν γύναια ὀλίγα ἐλεύθερα καὶ ἄνδρας
οὐδὲ ἐς ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα πάντας.
Ξάνθιοι μὲν δὴ τρίτον ὑπὸ σφῶν αὐτῶν ἀπώλλυντο ἐλευθερίας
οὕνεκα. Καὶ γὰρ ἐπὶ Ἁρπάγου τοῦ Μήδου, Κύρῳ τῷ μεγάλῳ
στρατηγοῦντος, ὧδε σφᾶς ἀντὶ δουλοσύνης διέφθειραν, καὶ
τάφος Ξανθίοις ἡ πόλις ἀνειληθεῖσιν ὑπὸ Ἁρπάγου τότε
ἐγένετο· καὶ ἐπὶ Ἀλεξάνδρου τοῦ Φιλίππου φασὶν ὅμοια παθεῖν,
οὐχ ὑποστάντας οὐδὲ Ἀλεξάνδρῳ μετὰ τοσῆσδε γῆς ἀρχὴν
ὑπακοῦσαι.
| [4,80] Quand la ville fut prise, les Xanthiens se précipitèrent vers
leurs maisons et tuèrent ceux qui leur étaient chers : tous
s'offrirent volontairement au carnage. En entendant des cris de
lamentation, Brutus pensa que le pillage continuait, et il donna
des ordres à son armée pour le faire cesser; mais quand il sut
ce qui s'était passé, il eut de la commisération pour l'esprit de
liberté des citoyens, et envoya des messagers pour conclure
un traité. Ils lancèrent des projectiles vers les messagers, et,
après avoir massacré leurs propres familles, ils placèrent les
corps sur des bûchers, qu'ils avaient précédemment érigés
dans leurs maisons, y mirent le feu, et s'égorgèrent. Brutus
sauva le plus de temples qu'il put, mais il ne captura que les
esclaves des Xanthiens; et parmi les citoyens quelques
femmes libres et à peine 150 hommes.
Ainsi pour la troisième fois les Xanthiens périrent de leurs
propres mains à cause de leur amour pour la liberté; une fois
quand la ville fut assiégée par Harpagus, le Mède, général de
Cyrus le Grand : ils se tuèrent de la même manière plutôt que
d'être asservis, et la ville devint alors le tombeau des
Xanthiens prisonniers d'Harpagus; et on raconte qu'ils ont
souffert un destin semblable des mains d'Alexandre, le fils de
Philippe, car ils ne supportaient pas de lui obéir même après
qu'il soit devenu le maître de presque tout l'univers.
|