[4,48] Οὐεργίνιος δέ, ἀνὴρ ἡδὺς εἰπεῖν, τοὺς οἰκέτας ἐδίδασκεν, ὅτι
κτείναντες μὲν αὑτὸν δι' ὀλίγα χρήματα οὐκ ἀσφαλῆ μύσους τε
πίμπλανται καὶ φόβων ἐς ὕστερον μεγάλων, περισώσαντες δὲ
δόξης τε εὐσεβοῦς καὶ ἐλπίδων ἀγαθῶν καὶ χρημάτων ὕστερον
πολὺ πλεόνων τε καὶ ἀσφαλεστέρων. Οἱ μὲν δὴ συνέφευγον ὡς
ὁμοδούλῳ καὶ γνωρισθέντος αὐτοῦ παρὰ τὴν ὁδὸν πρὸς τοὺς
ὁπλίτας ἀπεμάχοντο· ὁ δὲ ληφθεὶς ὑπὸ τῶν ὁπλιτῶν ἐδίδασκε
κἀκείνους, ὅτι κατὰ μὲν ἔχθραν αὑτὸν οὐκ ἀνελοῦσιν, ἀλλὰ
χρημάτων οὕνεκα μόνων, χρήματα δὲ αὐτοῖς εἴη δικαιότερα καὶ
πλέονα λαβεῖν ἐπὶ θάλασσαν ἐλθοῦσιν, « ἔνθα μοι τὸ γύναιον,
ἔφη, ναῦν φέρουσα χρημάτων συνετάξατο. » Καὶ αὐτῷ καὶ οἵδε
πεισθέντες κατῄεσαν ἐπὶ τὴν θάλασσαν· ἡ γυνὴ δὲ ἀφῖκτο μὲν
ἐπὶ τὴν ἠιόνα κατὰ τὸ συγκείμενον, βραδύνοντος δὲ τοῦ
Οὐεργινίου, νομίσασα αὐτὸν ἐς Πομπήιον προπεπλευκέναι
ἀνήγετο, θεράποντα ὅμως ἐπὶ τῆς ἠιόνος ἐξαγγέλλειν
ὑπολιποῦσα. Καὶ ὁ θεράπων τὸν Οὐεργίνιον ἰδὼν ἀνέθορέ τε
ὡς ἐς δεσπότην καὶ τὴν ναῦν ἐδείκνυεν ὡς ὁρωμένην καὶ τὴν
γυναῖκα ἔφραζε καὶ τὰ χρήματα καὶ αὐτὸς ἐφ' ὅτῳ κατελείφθη.
Οἱ δὲ ἐπίστευον ἅπασιν ἤδη, καὶ τὸν Οὐεργίνιον ἀξιοῦντα σφᾶς
περιμένειν, ἔστε μετακληθείη τὸ γύναιον, ἢ συνελθεῖν οἱ πρὸς
αὐτὴν ἐπὶ τὰ χρήματα, ἐσβάντες ἐς σκάφος παρέπεμπον ἐς
Σικελίαν, ἐρέσσοντες φιλοπόνως· ἐκεῖ δὲ ἔτυχόν τε τῶν
ἐπαγγελιῶν καὶ οὐκ ἀπέστησαν ἔτι θεραπεύοντες αὐτὸν μέχρι
τῶν σπονδῶν.
Ῥέβιλον δὲ ναύκληρος ἐς τὴν ναῦν ὑποδεξάμενος ὡς διοίσων
ἐς Σικελίαν ᾖτει χρήματα, μηνύσειν ἀπειλῶν, εἰ μὴ λάβοι. Ὁ δέ,
οἷόν τι καὶ Θεμιστοκλῆς φεύγων ἐποίησεν, ἀντηπείλει μηνύσειν,
ὅτι αὑτὸν ἐπὶ χρήμασιν ἄγοι, μέχρι δείσας ὁ ναύκληρος
διέσωσεν ἐς Πομπήιον.
| [4,48] Virginius, un orateur distingué, démontra à ses esclaves
que s'ils le tuaient pour une petite récompense incertaine, ils
auraient plein de remords et de crainte après, alors que s'ils le
sauvaient ils jouiraient d'une excellente réputation et de belles
espérances, et, plus tard, ils auraient une récompense
beaucoup plus grande et plus sûre. Aussi ils se sauvèrent, le
prenant avec eux comme un de leurs compagnons
d'esclavage, et quand il fut reconnu sur la route ils attaquèrent
les soldats. Capturé par ces derniers, il leur dit qu'ils n'avaient
aucune raison de le massacrer sauf l'argent, et qu'ils
obtiendraient une récompense plus honorable et plus grande
en allant avec lui jusqu'à la mer, "Où, dit il, mon épouse s'est
chargée d'amener un navire avec de l'argent." Ils suivirent sa
suggestion et allèrent avec lui au bord de la mer. Son épouse
vint au rendez-vous selon leur accord, mais comme Virginius
était en retard, elle pensa qu'il avait déjà rejoint Pompée.
Aussi elle s'embarqua, laissant un esclave à l'endroit du
rendez-vous, pour le prévenir s'il arrivait. Quand l'esclave vit
Virginius il courut vers son maître, et lui dit que le navire venait
de partir, et lui raconta ce qui s'était passé pour son épouse et
pour l'argent et pourquoi on l'avait laissé là. Les soldats crurent
alors tout ce qu'on leur racontait, et quand Virginius leur
demanda d'attendre jusqu'à ce que son épouse revienne ou de
l'accompagner pour obtenir l'argent, ils s'embarquèrent dans
un petit navire et l'emmenèrent en Sicile, ramant de toutes
leurs forces. Là ils reçurent la somme promise mais ne
rentrèrent pas et restèrent à son service jusqu'à la conclusion
de la paix. Un capitaine de navire accueillit Rebilus dans son
navire pour le transporter en Sicile et réclama alors de l'argent,
menaçant de le trahir s'il ne l'obtenait pas. Rebilus suivit
l'exemple de Thémistocle lors de sa fuite. Il le menaça à son
tour de dire que le capitaine aidait un proscrit à s'échapper
pour de l'argent. Le capitaine prit peur et emmena Rebilus
chez Pompée.
|