[4,43] Μᾶρκον δὲ οἱ θεράποντες σὺν εὐνοίᾳ καὶ τύχῃ πάντα τὸν
τῆς προγραφῆς χρόνον διεφύλαξαν ἔνδον ἐπὶ τῆς οἰκίας, μέχρι
τῆς ἀδείας δοθείσης ὁ Μᾶρκος ἐξῄει τῆς οἰκίας ὡς ἀπὸ φυγῆς.
Ἵρτιος δὲ σὺν τοῖς οἰκέταις ἐκφυγὼν τῆς πόλεως διώδευε τὴν
Ἰταλίαν, ἐκλύων τε δεσμώτας καὶ συνάγων τοὺς
ἀποδιδράσκοντας καὶ πολίχνια δῃῶν, ὀλίγα πρῶτον, εἶτα καὶ
μείζω, μέχρι χειρὸς ἱκανῆς ἐκράτησε καὶ τὸ Βρεττίων ἔθνος
ἐχειρώσατο καί, στρατοῦ πεμφθέντος ἐπ' αὐτόν, ἐς Πομπήιον
μεθ' ὅσων εἶχε διέπλευσε.
Ῥεστίωνι δὲ οἰομένῳ μόνῳ φεύγειν οἰκέτης εἵπετο λανθάνων,
ἀνάθρεπτος μὲν αὐτοῦ Ῥεστίωνος καὶ πολλὰ πρότερον εὖ
παθών, διὰ δὲ μοχθηρίαν ὕστερον ἐστιγμένος. Ἀναπαυομένῳ
δὲ ἐν ἕλει τῷ Ῥεστίωνι ἐπιστὰς ὁ θεράπων ἐξέπληξε μὲν αὐτίκα
ὀφθείς, δεδοικότι δὲ ἔφη οὐ τῶν παρόντων στιγμάτων
αἰσθάνεσθαι μᾶλλον ἢ μνημονεύειν τῶν πρότερον
εὐεργετημάτων. Καὶ αὐτὸν εἴς τι σπήλαιον ἀναπαύσας
εἰργάζετο καὶ τροφὰς αὐτῷ συνέλεγεν, ὡς ἐδύνατο. Ὑπονοίας
δέ τινος ἀμφὶ τὸ σπήλαιον τοῖς ἐγγὺς ὁπλίταις περὶ τοῦ
Ῥεστίωνος γενομένης καὶ χωρούντων ἐπ' αὐτόν, ὁ οἰκέτης
εἵπετο συνεὶς καί τινα πρεσβύτην προοδεύοντα προδραμὼν
ἀπέκτεινε καὶ τὴν κεφαλὴν ἀπέτεμεν. Ἐκπλαγέντων δὲ τῶν
ὁπλιτῶν καὶ ὡς ἀνδροφόνον ὁδοιπόρου περισχόντων,
Ῥεστίωνα," ἔφη, ἔκτεινα, τὸν ἐμαυτοῦ δεσπότην, τάδε μοι τὰ
στίγματα ἐγχαράξαντα." οἱ μὲν δὴ τὴν κεφαλὴν αὐτὸν
ἀφελόμενοι διὰ τὸ γέρας, ἠπείγοντο μάτην ἐς τὸ ἄστυ, ὁ δὲ τὸν
δεσπότην ἀναστήσας διέπλευσεν ἐς Σικελίαν.
| [4,43] Les esclaves de Marcus le gardèrent avec fidélité et
succès dans sa propre maison pendant toute la période de la
proscription et quand il n'y eut plus de danger Marcus sortit de
chez lui comme s'il rentrait d'exil. Hirtius s'échappa de la ville
avec ses domestiques et traversa l'Italie libérant des
prisonniers, rassemblant des fugitifs, et ravageant d'abord des
petites villes et ensuite de grandes, jusqu'à ce qu'il possède
assez de forces pour s'emparer du Bruttium. Quand une armée
fut envoyée contre lui il passa les détroits avec ses forces et
rejoignit Pompée.
Restio se sauva : il croyait être seul mais il fut suivi
secrètement par un esclave, qu'il avait très bien traité autrefois,
mais qui récemment avait été marqué au fer pour sa mauvaise
conduite. Alors que Restio s'était arrêté dans un marais
l'esclave se montra à lui. Il fut terrifié en le voyant, mais
l'esclave lui dit qu'il avait moins ressenti la douleur de la
marque que le souvenir de l'ancienne bonté qu'on avait eue
pour lui. Alors il trouva à son maître un endroit pour se reposer
dans une caverne, et en travaillant il lui procura, dans la
mesure de ses possibilités, de quoi subsister. Les soldats qui
se trouvaient à proximité de la caverne eurent des soupçons
au sujet de Restio, et ils s'y rendirent. L'esclave observa leurs
mouvements et les suivit; et, voyant un vieil homme marcher
devant lui, il le rattrapa, le tua et lui coupa sa tête. Les soldats
s'en étonnèrent. Ils l'arrêtèrent comme brigand, mais il leur dit,
"J'ai tué Restio, mon maître, l'homme qui m'a fait ces
cicatrices." Les soldats lui prirent la tête pour toucher la
récompense, et bernés, se hâtèrent de rentrer en ville. L'esclave
emporta son maître et le fit passer sur un navire en Sicile.
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