| [4,36] VI. Καὶ τὰ μὲν ἐς τέλος τῶν συμφορῶν τοῖς 
προγεγραμμένοις ἀπαντῶντα τοιάδε μάλιστα ἦν· ὅσα δὲ ἐκ 
παραλόγου τισὶν ἐγίγνετο ἔς τε τὴν σωτηρίαν αὐτίκα καὶ ἐς 
ἀξίωσιν ὕστερον, ἐμοί τε ἥδιον εἰπεῖν καὶ τοῖς ἀκούουσιν 
ὠφελιμώτερον ἐς μηδὲν ἀποκάμνοντας ἐλπίζειν περιέσεσθαι. Αἱ 
μὲν οὖν φυγαὶ τοῖς δυναμένοις ἦσαν ἐς Κάσσιον ἢ Βροῦτον ἢ ἐς 
Λιβύην ἐπὶ Κορνιφίκιον, καὶ τόνδε τῆς δημοκρατίας 
μεταποιούμενον· ὁ δὲ πολὺς ἐς Σικελίαν ᾖει, γειτονεύουσαν τῆς 
Ἰταλίας, καὶ Πομπηίου σφᾶς προθύμως ὑποδεχομένου. 
Λαμπροτάτην γὰρ δὴ σπουδὴν ἐς τοὺς ἀτυχοῦντας ὁ Πομπήιος 
ἐν καιρῷ τότε ἔδειξε, κήρυκάς τε περιπέμπων, οἳ πάντας ἐς 
αὐτὸν ἐκάλουν, καὶ τοῖς περισῴζουσιν αὐτοὺς ἐλευθέροις τε καὶ 
θεράπουσι προλέγων διπλάσια τῶν διδομένων τοῖς αἱροῦσι· 
λέμβοι τε αὐτοῦ καὶ στρογγύλα ὑπήντα τοῖς πλέουσι, καὶ 
τριήρεις τους αἰγιαλοὺς ἐπέπλεον, σημεῖά τε ἀνίσχουσαι τοῖς 
ἀλωμένοις, καὶ τὸν ἐντυγχάνοντα περισῳζουσαι. Αὐτός τε τοῖς 
ἀφικνουμένοις ἀπήντα καὶ ἐσθῆτος αὐτίκα καὶ κατασκευῆς 
ἐμερίζετο· τοῖς δὲ ἀξίοις καὶ ἐς στρατηγίας ἢ ναυαρχίας ἐχρῆτο. 
Σπονδῶν τέ οἱ πρὸς τοὺς τρεῖς γιγνομένων ὕστερον, οὐ 
συνέθετο, πρὶν καὶ τούσδε τοὺς εἰς αὐτὸν διαφυγόντας ἐς 
ταύτας περιλαβεῖν. Ὁ μὲν δὴ χρησιμώτατος οὕτως ἀτυχούσῃ τῇ 
πατρίδι ἐγίγνετο, καὶ δόξαν ἐκ τοῦδε ἀγαθήν, ἴδιον ἐπὶ τῇ 
πατρῴᾳ καὶ οὐχ ἥσσονα τήνδε ἐκείνης, προσελάμβανεν· ἕτεροι 
δὲ ἑτέρως φυγόντες ἢ κρυπτόμενοι μέχρι τῶν σπονδῶν, οἱ μὲν 
ἐν χωρίοις ἢ τάφοις, οἱ δὲ ἐν αὐτῷ ἄστει, σὺν ἐπινοίαις οἰκτραῖς 
διεγένοντο. Φιλανδρίαι τε παράδοξοι γυναικῶν ὤφθησαν καὶ 
παίδων ἐς πατέρας εὔνοιαι καὶ θεραπόντων ὑπὲρ φύσιν ἐς 
δεσπότας. Καὶ τῶνδε ὅσα παραδοξότατα, ἀναγράψω. 
 | [4,36] Voilà des exemples de malheurs extrêmes que les 
proscrits ont subis. Les exemples où certains ont été 
inopinément sauvés et plus tard ont obtenu des positions plus 
élevées me sont plus agréables à raconter et seront plus utiles 
à mes lecteurs, pour prouver qu'ils ne doivent jamais 
désespérer, mais qu'il y a toujours de l'espoir. Certains qui 
pouvaient le faire fuirent chez Cassius, ou chez Brutus, ou en 
Afrique, où Cornificius soutenait la cause républicaine. Mais le 
plus grand nombre alla en Sicile en raison de sa proximité 
avec l'Italie, où Sextus Pompée les reçut amicalement. Ce 
dernier montra le plus grand zèle possible à aider les 
malheureux, proclamant qui les invitait tous à venir chez lui, et 
offrait à ceux qui sauvaient des proscrits, esclaves et hommes 
libres, le double des récompenses qui étaient offertes pour les 
tuer. Ses petits bateaux et ses navires marchands allaient à la 
recherche de ceux qui fuyaient par mer, et ses vaisseaux de 
guerre naviguaient le long du rivage et faisaient des signaux à 
ceux qui erraient et sauvaient ceux qu'ils trouvaient. Pompée 
lui-même allait à la rencontre des nouveaux venus et leur 
donnait immédiatement des habillements et d'autres choses 
nécessaires. À ceux qui en étaient dignes il leur donna des 
commandements dans ses forces terrestres et navales. 
Quand, plus tard, il engagea des négociations avec les 
triumvirs, il ne conclut pas de traité sans y avoir inséré ceux qui 
s'étaient réfugiés chez lui. C'est ainsi qu'il rendit à son 
malheureux pays le plus grand service et il gagna grâce à cela 
par lui-même une grande réputation en plus de celle qu'il avait 
héritée de son père, et aussi grande que celle-là. D'autres 
échappèrent en se cachant de diverses façons, certains dans 
des domaines ou dans des tombeaux, d'autres dans la ville 
même, vivant dans une cruelle inquiétude jusqu'à ce que la 
paix fut revenue. On a montré des exemples remarquables de 
l'amour des épouses pour leurs maris, des fils pour leurs 
pères, et des esclaves, choses qui dépasse l'entendement, 
pour leurs maîtres. Je vais en rapporter maintenant les 
exemples les plus remarquables. 
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