[4,124] Ἐνοχλούντων δὲ αὐτῷ καὶ τῶν ἡγεμόνων καὶ κελευόντων
νῦν μὲν ἀποχρήσασθαι τοῦ στρατοῦ τῇ προθυμίᾳ, τάχα τι
λαμπρὸν ἐργασομένου, ἢν δ' ἀντιπίπτῃ τι παρὰ τὴν μάχην,
ἐπανιέναι πάλιν ἐς τὰ τείχη καὶ προβάλλεσθαι τὰ αὐτὰ
χαρακώματα, χαλεπήνας ὁ Βροῦτος τοῖσδε μάλιστα ἡγεμόσιν
οὖσι καὶ περιαλγήσας, ὅτι τὸν αὐτόν οἱ κίνδυνον ἐπικείμενοι
συμφέρονται τῷ στρατῷ κουφόνως, ἀμφίβολον καὶ ὀξεῖαν τύχην
προτιθέντι νίκης ἀκινδύνου, εἶξεν ἐπ' οἰκείῳ καὶ σφῶν ἐκείνων
ὀλέθρῳ, τοσόνδε ἐπιμεμψάμενος αὐτοῖς· « Ἐοίκαμεν ὡς
Πομπήιος Μάγνος πολεμήσειν, οὐ στρατηγοῦντες ἔτι μᾶλλον ἢ
στρατηγούμενοι. » Καί μοι δοκεῖ τόδε μόνον ἐξειπεῖν,
ἐπικρύπτων, ὃ ἐδεδοίκει μάλιστα, μὴ ὁ στρατὸς οἷα τοῦ πάλαι
Καίσαρος γεγονὼς ἀγανακτήσειέ τε καὶ μεταβάλοιτο· ὅπερ ἐξ
ἀρχῆς αὐτός τε καὶ Κάσσιος ὑφορώμενοι ἐς οὐδὲν ἔργον αὐτοῖς
πρόφασιν ἀγανακτήσεως ἐπὶ σφίσιν ἐνεδίδουν.
| [4,124] Et ses officiers continuaient à le presser et à l'inviter
d'utiliser maintenant l'ardeur de l'armée, qui lui procurerait
rapidement des résultats glorieux. Si la bataille s'avérait
défavorable, ils pourraient de nouveau rentrer dans leurs murs
et remettre les mêmes fortifications entre eux et les ennemis.
Brutus fut particulièrement irrité contre eux, parce c'étaient ses
officiers, et il était peiné que ceux, qui étaient exposés au
même péril que lui, par caprice prenaient le parti des soldats
de préférer une fortune rapide et douteuse à une victoire sans
danger; mais, pour sa perte et pour la leur il dit en les
réprimandant, "Je vais, à mon avis, faire la guerre comme
Pompée le Grand, non plus comme commandant mais comme
commandé." Je pense que Brutus se limita à ces mots pour
masquer sa plus grande crainte, que ceux de ses soldats qui
avaient autrefois servi sous César ne se fâchent et passent à
l'ennemi. Cassius et lui-même le soupçonnaient depuis le
début, et ils avaient fait attention de ne leur donner aucun motif
pour qu'ils se détachent d'eux.
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