[4,111] Ὁ δὲ Ἀντώνιος ὁρῶν τὴν μάχην συνερρωγυῖαν ἥσθη μὲν
ὡς ἀναγκάσας (πάνυ γὰρ ἐπὶ ταῖς ἀγοραῖς ἐδεδίει), ἀναστρέφειν
δὲ εἰς τὸ πεδίον οὐκ ἔκρινεν, μὴ τὴν φάλαγγα ἀνελίσσων
ταράξειεν, ὡς ἀρξάμενος δ' εἶχεν ὁρμῆς, ἐχεῖτο δρόμῳ καὶ
ἀνέβαινε, βαλλόμενός τε καὶ χαλεπῶς, μέχρι βιαζόμενος
ἐνέκυρσε τῇ φάλαγγι τῇ Κασσίου, τὴν τάξιν τὴν δεδομένην
φυλασσούσῃ καὶ τὸ γιγνόμενον ὡς ἄλογον καταπεπληγμένῃ.
Ῥήξας δ' αὐτὴν ὑπὸ τόλμης ἐπὶ τὸ διατείχισμα ὥρμα, τὸ μεταξὺ
τοῦ τε ἕλους καὶ τοῦ στρατοπέδου, τόν τε χάρακα ἀνασπῶν καὶ
τὴν τάφρον ἐγχωννὺς καὶ τὸ οἰκοδόμημα ὑπορύσσων καὶ τοὺς
ἐν ταῖς πύλαις καταφονεύων καὶ τὰ ἐπιπίπτοντα ἐκ τοῦ τείχους
ὑπομένων, ἕως αὐτὸς μὲν ἐσήλατο διὰ τῶν πυλῶν ἔνδον,
ἕτεροι δὲ ταῖς ὑπωρυχίαις ἐσῆλθον, οἱ δὲ καὶ τοῖς πεπτωκόσιν
ἐπανέβαινον. Καὶ πάντα οὕτως ἐγίγνετο ὀξέως, ὥστε τοῖς τὸ
ἕλος ἐργαζομένοις ἐπιβοηθοῦσιν ὑπήντων ἑλόντες ἤδη τὸ
διατείχισμα. Τρεψάμενοι δὲ καὶ τούσδε σὺν ὁρμῇ βιαίῳ καὶ ἐς τὸ
ἕλος κατώσαντες ἐπανῄεσαν ἐς αὐτὸ ἤδη τὸ στρατόπεδον τοῦ
Κασσίου, μόνοι σὺν τῷ Ἀντωνίῳ, ὅσοι τὸ διατείχισμα ὑπερῆλθον,
τοῦ ἄλλου πλήθους, ἑκατέρων ἐκτὸς ἀλλήλοις μαχομένου.
| [4,111] Quand Antoine vit que la bataille était engagée il en fut
enchanté parce qu'il l'avait forcée : comme il avait peur pour
ses approvisionnements il jugea imprudent de se tourner
encore vers la plaine, de peur qu'en se retournant ses rangs se
désunissent. Aussi il continua sa charge, comme il l'avait
commencée, au pas de charge, et s'avança sous une pluie de
traits, et força son chemin jusqu'à ce qu'il tombe sur les
troupes de Cassius qui n'avaient pas bougé de leur position
assignée et qui furent stupéfaits de cette audace inouïe. Il brisa
courageusement cet avant-garde et se jeta contre la
fortification qui courait entre le marais et le camp, démolit la
palissade, remplit le fossé, mina les travaux, et tua les
hommes aux portes, sans s'occuper des traits lancés du mur,
jusqu'à ce qu'il ait forcé une entrée par les portes, et que
d'autres aient fait des brèches dans la fortification, et que
d'autres encore soient montés sur les débris. Tout cela se fit
tellement vite que ceux qui à ce moment avaient pris la
fortification tombèrent sur les hommes de Cassius, qui
travaillaient dans les marais et qui venaient en aide à leurs
amis, et, par une charge puissante, ils les mirent en fuite, les
poussèrent dans les marais, et puis immédiatement se
lancèrent contre le camp de Cassius lui-même. C'étaient
seulement les hommes qui avaient escaladé les fortifications
avec Antoine, le reste était engagé avec l'ennemi de l'autre
côté du mur.
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