[4,108] Οὕτω μὲν ὠχυροῦντο αὐτῶν ἑκάτεροι καὶ ἐν τοσούτῳ
μόνοις ἱππεῦσι καὶ ἀκροβολισμοῖς ἐπειρῶντο ἀλλήλων. Ὡς δὲ
ἐξείργαστο πάντα, ὅσα ἐπενόουν, καὶ ὁ Καῖσαρ ἀφῖκτο, οὔπω
μὲν ἐρρωμένος ἐς μάχην, φορείῳ δὲ ἐπὶ τὰς συντάξεις τοῦ
στρατοῦ κομιζόμενος, οἱ μὲν ἀμφὶ τὸν Καίσαρα εὐθὺς
ἐξέτασσον ἐς μάχην, οἱ δ' ἀμφὶ τὸν Βροῦτον ἀντεξέτασσον μὲν
ἐπὶ τῶν ὑψηλοτέρων, οὐ κατῄεσαν δέ· οὐ γὰρ ἐγνώκεσαν ἐς τὴν
μάχην ἐπείγεσθαι, ταῖς ἀγοραῖς ἐλπίζοντες ἐκτρύσειν τοὺς
πολεμίους. Ἦν δὲ τὰ μὲν πεζὰ ἑκατέροις ἐννεακαίδεκα ὁπλιτῶν
τέλη, τοῖς μὲν ἀμφὶ τὸν Βροῦτον ἐνδέοντα τοῖς ἀριθμοῖς, τοῖς δ'
ἀμφὶ τὸν Καίσαρα καὶ ἐπλεόναζον ἑκατέρωθεν· ἱππέες δὲ ἅμα
τοῖς ἑκατέρων Θρᾳκίοις ἦσαν Καίσαρι μὲν καὶ Ἀντωνίῳ μύριοι
καὶ τρισχίλιοι, Βρούτῳ δὲ καὶ Κασσίῳ δισμύριοι. Ὥστε πλήθει
μὲν ἀνδρῶν καὶ θράσει καὶ ἀρετῇ στρατηγῶν καὶ ὅπλοις καὶ
παρασκευῇ λαμπροτάτην ἑκατέρων παράταξιν ὀφθῆναι,
ἄπρακτον δὲ ἐς πολλὰς ἡμέρας, οὐκ ἐθελόντων συμπλέκεσθαι
τῶν ἀμφὶ τὸν Βροῦτον, ἀλλὰ ταῖς ἀγοραῖς προεκτρύχειν τοὺς
πολεμίους, αὐτοὶ μὲν ἔχοντες Ἀσίαν χορηγὸν καὶ ἐξ ἐγγίονος
πάντα διὰ θαλάσσης ποριζόμενοι, τοῖς δὲ πολεμίοις οὐδὲν ὂν
δαψιλὲς οὐδὲ οἰκεῖον· οὔτε γάρ τι δι' ἐμπόρων ἀπ' Αἰγύπτου
λαβεῖν εἶχον, ὑπὸ λιμοῦ τῆς χώρας δεδαπανημένης, οὔτε ἐξ
Ἰβηρίας ἢ Λιβύης διὰ Πομπήιον οὔτε ἐκ τῆς Ἰταλίας διὰ
Μοῦρκον καὶ Δομίτιον. Οὐκ ἐς πολὺ δ' αὐτοῖς ἔμελλον ἀρκέσειν
Μακεδονία τε καὶ Θεσσαλία, μόναι σφίσιν ἐν τῷ τότε χορηγοῦσαι.
| [4,108] C'est ainsi que les deux côtés se fortifiaient, tout en
s'éprouvant l'un l'autre uniquement par des escarmouches de
cavalerie. Quand ils eurent fait tout ce qu'ils avaient prévu et
qu'Octave fut arrivé (bien qu'il ne soit pas encore assez rétabli
pour livrer combat, on devait l'amener devant les troupes
allongé dans une litière), Antoine et lui préparèrent
immédiatement le combat. Brutus et Cassius placèrent
également leurs forces sur un endroit élevé mais n'en
descendirent pas. Ils décidèrent de ne pas engager le combat,
espérant user l'ennemi par la famine. Il y avait dix-neuf légions
de chaque côté, mais celles de Brutus et de Cassius n'étaient
pas complètes, alors que celles d'Octave et d'Antoine avaient
le plein d'effectifs. Ceux-ci avaient 13.000 cavaliers alors que
les premiers en avaient 20.000, y compris les Thraces dans les
deux camps. Ainsi pour ce qui est de la multitude des hommes,
de l'esprit et du courage des commandants, et des armes et
des munitions, on voyait des eux côtés le plus bel étalage
qu'on pût voir; pourtant pendant plusieurs jours rien ne bougea.
Brutus et Cassius ne souhaitaient pas le combat, mais
voulaient plutôt continuer à user l'ennemi par manque de
ravitaillement, puisqu'ils avaient eux-mêmes pléthore
provenant d'Asie, tout étant transporté par mer de tout près,
alors que l'ennemi n'avait aucunes réserves et ne possédait
rien sur son propre territoire. Ils ne pouvaient rien obtenir des
marchands en Égypte, car ce pays était ruiné par la famine, ni
d'Espagne ou d'Afrique à cause de Pompée, ni d'Italie à cause
de Murcus et de Domitius. La Macédoine et la Thessalie, leurs
seuls fournisseurs, ne leur suffiraient pas longtemps.
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