Texte grec :
[3,70] 70. Ἵρτιος δὲ ἐν Μουτίνῃ τῆς μάχης πυθόμενος, ἑξήκοντα
στάδια ἀπεχούσης, ἵετο δρόμῳ μετὰ τοῦ ἑτέρου τέλους τῶν ἀπὸ
Ἀντωνίου μεταστάντων. Ἤδη τε ἦν ὀψία δείλη, καὶ οἱ νικήσαντες
τῶν Ἀντωνίου παιανίζοντες ἐπανῄεσαν· καὶ αὐτοῖς ὁ Ἵρτιος
ἀσυντάκτοις οὖσιν ἐπιφαίνεται συντεταγμένος ὁλοκλήρῳ τέλει
καὶ ἀπαθεῖ. Οἱ δὲ συνετάχθησαν μὲν αὖθις ὑπ' ἀνάγκης, καὶ
πολλὰ καὶ πρὸς τούσδε ἔργα λαμπρὰ ἐπεδείξαντο· οἷα δὲ
ἀκμήτων ἡσσῶντο κεκμηκότες, καὶ τὸ πλεῖστον αὐτῶν μάλιστα
τὸ ἔργον Ἱρτίου διέφθειρε, καίπερ οὐ διώκοντος αὐτοὺς ὑπὸ
φόβου τῶν ἑλῶν, καὶ τῆς ἑσπέρας ἤδη μελαινομένης διέλυσεν
αὐτούς. Καὶ τὸ ἕλος ἐπὶ πλεῖστον ἐπεπλήρωτο ὅπλων τε καὶ
νεκρῶν καὶ ἀνδρῶν ἡμιθνήτων καὶ τετρωμένων· οἱ δὲ καὶ
ἐρρωμένοι σφῶν ὑπὸ τοῦ κόπου κατεφρόνουν. Ἱππέες δὲ
αὐτοὺς ἐξ Ἀντωνίου περιθέοντες, ὅσοι παρήσπιζον αὐτῷ, δι'
ὅλης τῆς νυκτὸς ἀνελέγοντο καὶ τοὺς μὲν ἀντὶ σφῶν αὐτῶν,
τοὺς δὲ σὺν ἑαυτοῖς ἐπὶ τοὺς ἵππους ἀνετίθεντο ἢ τῆς οὐρᾶς
ἀντεχομένους παρεκάλουν παρατροχάζειν καὶ βοηθεῖν σφίσιν
ἐς τὴν σωτηρίαν. Ὧδε μὲν Ἀντωνίῳ καλῶς ἀγωνισαμένῳ
διέφθαρτο ἡ ἰσχὺς διὰ Ἵρτιον ἐπελθόντα. Καὶ ηὐλίσατο ἐν κώμῃ
παρὰ τὸ πεδίον ἀχαρακώτως· Ἀγορὰ Κελτῶν ἡ κώμη καλεῖται.
Ἔπεσον δὲ τῶν μὲν ἄλλων ἀμφὶ τοὺς ἡμίσεας ἑκατέρων, καὶ ἡ
στρατηγὶς ἡ Καίσαρος ἅπασα, Ἱρτίου δὲ ὀλίγοι.
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Traduction française :
[3,70] 70. Quand Hirtius, près de Mutina, fut informé de
la bataille, alors qu'il se trouvait à soixante stades
de là, il accourut avec l'autre légion qui avait
abandonné Antoine. C'était déjà le soir et les
Antoniens victorieux entonnaient des chants de
triomphe. Alors qu'ils étaient en ordre dispersé
Hirtius fit son apparition en ordre parfait avec sa
légion complète et fraîche. Les Antoniens se
mirent d'eux-mêmes en ligne sous la contrainte, et
accomplirent aussi contre cet ennemi beaucoup
d'exploits splendides; mais fatigués par leurs
efforts récents ils furent écrasés par l'armée
fraîche opposée à eux, et la plupart d'eux furent
dans cette bataille massacrés par Hirtius, bien que
ce dernier ne les ait pas poursuivis, craignant les
marécages. Comme l'obscurité tombait, il leur
permit de s'échapper. Une grande partie du
marais était rempli d'armes, de cadavres,
d'hommes blessés, et d'hommes à moitié morts, et
certains qui étaient indemnes n'avaient plus de
force en raison de leur fatigue. Les cavaliers
d'Antoine, ceux qui se trouvaient avec lui, leur
portèrent secours et les rassemblèrent durant
toute la nuit. Ils en mirent certains sur leurs
propres chevaux à leur place, ils invitèrent d'autres
à tenir les queues des chevaux et à courir avec
eux et à se mettre ainsi en sécurité. Ainsi furent
détruites les forces d'Antoine après un combat
magnifique par la venue d'Hirtius. Il campa sans
retranchements dans un village près de la plaine,
appelé Forum Gallorum. Antoine et Pansa
perdirent chacun environ la moitié de leurs
hommes. La totalité de la cohorte prétorienne
d'Octave périt. Les pertes d'Hirtius étaient légères.
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