Texte grec :
[3,43] VII. 43. Ἀντωνίῳ δ' ἀφῖκτο μέσον ἐς τὸ Βρεντέσιον ἐκ πέντε
τῶν ἐν Μακεδονίᾳ τελῶν τέσσαρα· ἐπιμεμφόμενοι δ' αὐτὸν οὐκ
ἐπεξελθόντα τῷ φόνῳ Καίσαρος, χωρὶς εὐφημίας ἐς τὸ βῆμα
παρέπεμπον ὡς περὶ τοῦδε σφίσιν ἐκλογιούμενον πρώτου. Ὁ
δὲ αὐτοῖς χαλεπτόμενος τῆς σιωπῆς οὐ κατέσχεν, ἀλλ'
ὠνείδιζεν ἀχαριστίαν ἐκ Παρθυαίων ὑπὸ οὗ μετενεχθεῖσιν ἐς
τὴν Ἰταλίαν καὶ οὐκ ἐπιμαρτυροῦσι τοιᾶσδε χάριτος· ἐμέμφετο δὲ
καὶ ὅτι παρὰ μειρακίου προπετοῦς, ὧδε τὸν Καίσαρα καλῶν,
ἄνδρας ἐπιπεμπομένους σφίσιν εἰς διαφθορὰν οὐκ αὐτοὶ
προσάγουσιν αὑτῷ. Ἀλλὰ τούσδε μὲν αὐτὸς εὑρήσειν, τὸν δὲ
στρατὸν ἄξειν ἐπὶ τὴν ἐψηφισμένην οἱ χώραν εὐδαίμονα
Κελτικήν, καὶ τοῖς παροῦσιν ἑκάστῳ δοθήσεσθαι δραχμὰς
ἑκατόν. Οἱ δὲ ἐγέλασαν τῆς σμικρολογίας καὶ χαλεπήναντος
αὐτοῦ μᾶλλον ἐθορύβουν καὶ διεδίδρασκον. Ὁ δὲ ἐξανέστη
τοσοῦτον εἰπών· « Μαθήσεσθε ἄρχεσθαι. » Αἰτήσας δὲ παρὰ
τῶν χιλιάρχων τοὺς στασιώδεις (ἀνάγραπτος γάρ ἐστιν ἐν τοῖς
Ῥωμαίων στρατοῖς αἰεὶ καθ' ἕνα ἄνδρα ὁ τρόπος) διεκλήρωσε
τῷ στρατιωτικῷ νόμῳ καὶ οὐ τὸ δέκατον ἅπαν, ἀλλὰ μέρος
ἔκτεινε τοῦ δεκάτου, νομίζων σφᾶς ὧδε καταπλήξειν δι' ὀλίγου.
Οἱ δὲ οὐκ ἐς φόβον μᾶλλον ἢ ἐς ὀργὴν ἀπὸ τοῦδε καὶ μῖσος
ἐτρέποντο.
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Traduction française :
[3,43] 43. Pendant ce temps, quatre des cinq légions
macédoniennes avaient rejoint Antoine à
Brundusium. Elles le blâmèrent parce qu'il n'avait
pas agi contre les meurtriers de César. Elles le
conduisirent sans applaudissements à la tribune,
indiquant par cela qu'elles voulaient d'abord des
explications à ce sujet. Antoine fut irrité de leur
silence. Il ne se retint pas, mais il les blâma de
leur ingratitude parce qu'ils n'avaient exprimé
aucun remerciement pour leur transfert de
l'expédition contre les Parthes en Italie. Il les
blâma de ne pas avoir arrêté et livré les
émissaires d'un garçon impétueux (c'est ainsi qu'il
appelait Octave) qui avaient été envoyés au milieu
d'eux pour semer la discorde; mais, dit-il, ces
hommes il les découvrirait lui-même, il conduirait
l'armée dans la province qu'on lui avait donnée, le
pays gaulois prospère, et il donnerait 100
drachmes à chaque homme présent. Ils se
moquèrent de son avarice, et comme il se fâchait,
ils s'emportèrent et partirent. Antoine se leva et
s'en alla en disant : "Vous allez apprendre à obéir
à mes ordres." Alors il demanda aux tribuns
militaires d'amener devant lui les séditieux (il est
habituel dans les armées romaines de garder à
tout moment un enregistrement du caractère de
chaque homme), parmi ces derniers il choisit au
sort un certain nombre selon la loi militaire, et il mit
à la mort non pas un homme sur dix, mais un plus
petit nombre, pensant qu'il les frapperait ainsi
rapidement de terreur. Mais cet acte provoqua
chez les autres fureur et haine au lieu de la crainte.
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