Texte grec :
[3,48] 48. Τῷ Καίσαρι δ' ὁ στρατὸς πελέκεάς τε καὶ ῥαβδοφόρους
ἐσκευασμένους προσαγαγόντες, ἠξίουν ἑαυτὸν ἀντιστράτηγον
ἀποφῆναι, πολέμου τε ἡγεμονεύοντα καὶ σφῶν αἰεὶ ὑπ' ἄρχουσι
ταχθέντων. Ὁ δὲ τὴν μὲν τιμὴν ἐπῄνει, τὸ δὲ ἔργον ἐς τὴν
βουλὴν ἀνετίθετο· καὶ βουλομένους ἐπὶ τοῦτο χωρεῖν ἀθρόους
ἐκώλυε καὶ πρεσβευομένους ἐπεῖχεν, ὡς καὶ τῆς βουλῆς
ψηφιουμένης ταῦτα καθ' ἑαυτήν, καὶ μᾶλλον, ἢν αἴσθωνται τὴν
ὑμετέραν προθυμίαν καὶ τὸν ἐμὸν ὄκνον.
Διαλυθέντων δὲ μόλις οὕτω καὶ τῶν ἡγεμόνων ἐς ὑπεροψίαν
αὐτὸν αἰτιωμένων, ἐξελογεῖτο αὐτοῖς τὴν βουλὴν οὐκ εὐνοίᾳ
πρὸς αὑτὸν ἀποκλίνειν μᾶλλον ἢ Ἀντωνίου δέει καὶ στρατιᾶς
ἀπορίᾳ, « μέχρι καθέλωμεν ἡμεῖς Ἀντώνιον καὶ οἱ σφαγεῖς φίλοι
τε τῇ βουλῇ καὶ συγγενεῖς ὄντες δύναμιν αὐτοῖς συναγάγωσιν·
ὧν αἰσθανόμενος ὑπηρετεῖν ὑποκρίνομαι. Μὴ δὴ πρότεροι τὴν
ὑπόκρισιν ἀποκαλύπτωμεν, ὡς προλαβοῦσι μὲν ἡμῖν τὴν ἀρχὴν
ἐπικαλέσουσιν ὕβριν ἢ βίαν, αἰδεσθεῖσι δ' ἴσως ἐπιδώσουσιν
αὐτοὶ δέει, μὴ παρ' ὑμῶν λάβοιμι. » Τοιάδε εἰπὼν ἐθεᾶτο
γυμνάσια τῶν δύο τελῶν τῶν αὐτομολησάντων ἀπ' Ἀντωνίου,
διαστάντων τε ἐς ἀλλήλους καὶ δρώντων ἀφειδῶς ἔργα
πολέμου πάντα πλὴν ἐς μόνον θάνατον. Ἡσθεὶς οὖν τῇ θέᾳ καὶ
τῆς προφάσεως ἐπιβαίνων ἄσμενος, ἑτέρας αὐτῶν ἑκάστῳ
πεντακοσίας δραχμὰς ἐπεδίδου καί, εἴ τις πολέμου χρεία
γένοιτο, νικήσασιν ἐπηγγέλλετο πεντακισχιλίας. Ὧδε μὲν ὁ
Καῖσαρ δαψιλείᾳ δωρεῶν τοὺς μισθοφόρους ἐκρατύνετο.
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Traduction française :
[3,48] 48. Les soldats d'Octave lui fournirent des licteurs
avec des faisceaux et le pressèrent de prendre le
titre de propréteur, pour continuer la guerre et
pour être leur chef, car ils étaient toujours
rassemblés par des magistrats. Il les remercia de
l'honneur, mais laissa ce soin au sénat. Comme
ils voulaient se rendre en masse au sénat, il les en
empêcha et ne leur permit même pas d'envoyer
des messagers, croyant que le sénat lui
accorderait par vote cela volontairement; "et
d'autant plus," dit-il, "s'ils connaissent votre ardeur
et mon hésitation."
Ils se réconcilièrent donc avec difficulté. Les
officiers principaux se plaignirent qu'il les
dédaignait, et il leur expliqua que le sénat avait
changé non pas tellement par bonté d'âme pour lui
mais par crainte d'Antoine et par désir d'une
armée; "et cela continuera," dit-il, "jusqu'à ce que nous
ayons humilié Antoine, et jusqu'à ce que les
meurtriers, qui sont des amis et des parents des
sénateurs, aient rassemblé une force militaire pour
eux. Sachant cela, je fais semblant d'être de leur
côté. Ne soyons pas les premiers à mettre en
lumière ces faux prétextes. Si nous usurpons la
magistrature, ils nous accuseront d'arrogance et
de violence, tandis que si nous sommes
modestes, ils nous la donneront probablement de
leur propre gré, craignant que je l'accepte de
vous." Après avoir ainsi parlé il regarda quelques
exercices militaires des deux légions qui avaient
abandonné Antoine : elles se firent face et
donnèrent une représentation complète d'une
bataille, sauf le massacre. Octave fut enchanté de
ce spectacle et en prit prétexte pour distribuer
500 drachmes de plus à chaque homme, et il
promit qu'en cas de guerre il leur donnerait 5000
drachmes chacun s'ils étaient victorieux. Ainsi, au
moyen de cadeaux somptueux, Octave s'attachait
ces mercenaires.
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