Texte grec :
[3,49] VIII. 49. Καὶ τάδε μὲν ἦν ἀνὰ τὴν Ἰταλίαν, ἐν δὲ τῇ Κελτικῇ
τὸν Δέκμον ὁ Ἀντώνιος ἐκέλευσεν ἐς Μακεδονίαν μετιέναι,
πειθόμενόν τε τῷ δήμῳ καὶ φειδόμενον ἑαυτοῦ. Ὁ δὲ
ἀντέπεμπεν αὐτῷ τὰ παρὰ τῆς βουλῆς οἱ κεκομισμένα
γράμματα, ὡς οὐχὶ διὰ τὸν δῆμον εἴκειν οἷ πρέπον ἢ διὰ τὴν
βουλὴν Ἀντωνίῳ μᾶλλον. Ἀντωνίου δ' αὐτῷ προθεσμίαν
ὁρίζοντος, μεθ' ἣν ὡς πολεμίῳ χρήσεται, μακροτέραν ὁ Δέκμος
ἐκέλευεν ὁρίζειν ἑαυτῷ, μὴ θᾶσσον γένοιτο τῇ βουλῇ πολέμιος.
Καὶ ὁ Ἀντώνιος εὐμαρῶς ἂν αὐτοῦ κρατήσας ἔτι ὄντος ἐν πεδίῳ
ἐπὶ τὰς πόλεις ἔκρινε προελθεῖν. Αἱ δὲ αὐτὸν ἐδέχοντο. Καὶ
δείσας ὁ Δέκμος, μὴ οὐδ' ἐσελθεῖν ἔς τινα αὐτῶν ἔτι δύνηται,
πλάσσεται γράμματα τῆς βουλῆς καλούσης αὐτὸν ἐς Ῥώμην
σὺν τῷ στρατῷ· καὶ ἀναζεύξας ἐχώρει τὴν ἐπὶ τῆς Ἰταλίας,
ὑποδεχομένων αὐτὸν ὡς ἀπιόντα πάντων, μέχρι Μουτίνην
παροδεύων, πόλιν εὐδαίμονα, τάς τε πύλας ἀπέκλειε καὶ τὰ τῶν
Μουτιναίων ἐς τὰς τροφὰς συνέφερεν, ὑποζύγιά τε ὅσα ἦν
κατέθυε καὶ ἐταρίχευε δέει, μὴ χρόνιος ἡ πολιορκία γένοιτο, καὶ
τὸν Ἀντώνιον ὑπέμενε. Στρατιὰ δ' ἦν αὐτῷ μονομάχων τε
πλῆθος καὶ ὁπλιτῶν τρία τέλη, ὧν ἓν μὲν ἦν ἀρτιστρατεύτων
ἀνδρῶν ἔτι ἀπείρων, δύο δέ, ἃ καὶ πρότερον ὑπεστρατευμένα
αὐτῷ πιστότατα ἦν. Ὁ δ' Ἀντώνιος ἐπελθὼν αὐτῷ σὺν ὀργῇ τὴν
Μουτίνην ἀπετάφρευέ τε καὶ ἀπετείχιζε.
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Traduction française :
[3,49] 49. Tel était le cours des événements en Italie. En
Gaule Cisalpine Antoine ordonna à Decimus
Brutus de se retirer en Macédoine pour obéir au
décret du peuple romain, et pour sa propre
sécurité. Decimus, en réponse, lui envoya les
lettres qui lui avaient été fournies par le sénat,
ajoutant qu'il ne s'inquiétait pas plus des ordres du
peuple qu'Antoine ne l'avait fait pour ceux du
sénat. Antoine alors fixa un jour pour qu'il accepte,
après quoi il le traiterait en ennemi. Decimus lui
conseilla de fixer un jour postérieur de peur
qu'Antoine ne devienne très vite un ennemi du
sénat. Bien qu'Antoine pût facilement l'emporter,
car Decimus était toujours dans la plaine, il décida
de s'en prendre d'abord aux villes. Celles-ci lui
ouvrirent leurs portes. Decimus, craignant de ne
plus pouvoir entrer dans l'une d'elles, fit faire de
fausses lettres du sénat l'appelant à Rome avec
son armée et se retira vers l'Italie; tout le monde
crut qu'il partait, jusqu'au moment où il arriva à la
ville prospère de Mutina. Là il fit fermer les portes
et s'empara des biens des habitants pour subvenir
à l'approvisionnement de son armée. Il fit abattre
et saler tout le bétail qu'il put y trouver en
prévision d'un long siège, et il attendit Antoine.
Son armée se composait d'un grand nombre de
gladiateurs et de trois légions d'infanterie, dont
l'une ne comprenait que de jeunes recrues
inexpérimentées. Les deux autres avaient servi
sous son commandement et étaient entièrement
dignes de confiance. Antoine s'avança contre lui
avec colère, et éleva un retranchement autour de Mutina.
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