Texte grec :
[2,125] Ὁ μὲν ἀσφαλῶς οὕτως ἀπεκρίνατο. Οἱ δὲ χάριν τε ᾖδεσαν καὶ
ἀπεχώρουν ἐν ἐλπίδι βεβαίῳ τὰ πάντα θέμενοι· τὴν γὰρ βουλὴν
σφίσι συμπράξειν ἐς πάντα ἐπεποίθεσαν. Ὁ δὲ Ἀντώνιος τὰς μὲν
ἀρχὰς ἐκέλευσε νυκτοφυλακεῖν τὴν πόλιν, ἐκ διαστήματος ἐν μέσῳ
προκαθημένας ὥσπερ ἐν ἡμέρᾳ· καὶ ἦσαν πυραὶ πανταχοῦ κατὰ τὸ
ἄστυ καὶ δι' αὐτῶν ἔθεον ἀνὰ τὴν νύκτα πᾶσαν ἐς τὰς τῶν
βουλευτῶν οἰκίας οἱ τῶν ἀνδροφόνων οἰκεῖοι, παρακαλοῦντες ὑπὲρ
αὐτῶν καὶ ὑπὲρ τῆς πατρίου πολιτείας· ἀντιπαρέθεον δὲ καὶ οἱ τῶν
κληρούχων ἡγεμόνες ἀπειλοῦντες, εἰ μή τις αὐτοῖς φυλάξει τὰς
κληρουχίας τάς τε ἤδη δεδομένας καὶ τὰς ἐπηγγελμένας. Ἤδη δὲ
καὶ τῶν ἀστῶν ὁ καθαρώτατος λεὼς ἀνεθάρρει, τὴν ὀλιγότητα τῶν
δεδρακότων πυθόμενοι· καὶ ἐς μνήμην τοῦ Καίσαρος ὑπεφέροντο
καὶ ταῖς γνώμαις διῃροῦντο. Τῆς δ' αὐτῆς νυκτὸς καὶ τὰ χρήματα
τοῦ Καίσαρος καὶ τὰ ὑπομνήματα τῆς ἀρχῆς ἐς τὸν Ἀντώνιον
μετεκομίζετο, εἴτε τῆς γυναικὸς αὐτὰ τῆς Καίσαρος ἐξ ἐπικινδύνου
τότε οἰκίας ἐς ἀκινδυνοτέραν τὴν Ἀντωνίου μεταφερούσης, εἴτε τοῦ
Ἀντωνίου κελεύσαντος.
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Traduction française :
[2,125] Telle fut la réponse prudente d'Antoine. Les
envoyés lui adressèrent leurs remerciements, et, en
partant, ils concevaient de solides espoirs dans tous les
domaines, convaincus qu'ils étaient de voir le Sénat leur
apporter en tout sa collaboration. Antoine, de son côté,
donna ordre aux magistrats d'organiser la garde
nocturne de la Ville, en y plaçant des postes à intervalles
réguliers, comme pendant la journée. Et on alluma des
feux partout dans la Ville, grâce auxquels les proches
des meurtriers firent toute la nuit la tournée des
demeures sénatoriales, pour parler en leur faveur et
défendre la république traditionnelle tandis qu'une
tournée contraire était effectuée par les chefs des
vétérans qui proféraient des menaces au cas où leur
seraient retirées aussi bien les terres déjà distribuées
que celles qu'on leur avait promises. Or désormais,
également, la partie la plus saine de la population
reprenait courage, en apprenant le petit nombre des
participants à l'attentat. Et quand elle évoquait César,
ses opinions divergeaient. Cette même nuit, tant l'argent
de César que les archives de son gouvernement furent
transportés chez Antoine, soit sur l'initiative de la femme
de César, qui voulait transférer les affaires de son mari
de sa maison, alors peu sûre, dans celle, mieux
protégée, d'Antoine, soit sur l'ordre d'Antoine.
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