Texte grec :
[2,126] XVIII. Γιγνομένων δὲ τούτων διάγραμμα νυκτὸς ἀνεγινώσκετο
Ἀντωνίον τὴν βουλὴν συγκαλοῦντος ἔτι πρὸ ἡμέρας ἐς τὸ τῆς Γῆς
ἱερόν, ἀγχοτάτω μάλιστα ὂν τῆς οἰκίας Ἀντωνίου· οὔτε γὰρ ἐς τὸ
βουλευτήριον ἐθάρρει κατελθεῖν, ὑποκείμενον τῷ Καπιτωλίῳ, τῶν
μονομάχων ὄντων ἐκείνοις συνεργῶν, οὔτε στρατιὰν ἐσαγαγὼν ἐς
τὴν πόλιν διαταράξαι· Λέπιδος δὲ ὅμως εἰσήγαγε. Πλησιαζούσης δὲ
τῆς ἡμέρας οἵ τε ἄλλοι βουλευταὶ συνέθεον ἐς τὸ τῆς Γῆς ἱερὸν καὶ
Κίννας ὁ στρατηγός, αὖθις ἐπικείμενος τὴν στρατηγικὴν ἐσθῆτα,
ἣν ἐχθὲς ὡς τυράννου δόντος ἐξερρίφει. Θεασάμενοι δ' αὐτόν τινες
τῶν ἀδεκάστων καὶ τῶν ἐστρατευμένων τῷ Καίσαρι, δι' ὀργῆς
ἔχοντες ὅτι πρῶτος ἐπὶ τῷ Καίσαρι, καίπερ οἰκεῖος ὢν αὐτοῦ,
βλασφήμως ἐδημηγόρησε, λίθοις ἔβαλλον καὶ ἐδίωκον· καὶ ἐς
οἰκίαν τινὰ συμφυγόντα, ξύλα συμφέροντες, ἐμπρήσειν ἔμελλον, εἰ
μὴ Λέπιδος μετὰ στρατιᾶς ἐπελθὼν ἐκώλυσε.
Τοῦτο μὲν δὴ πρῶτον ἔργον παρρησίας ἦρξεν ἐπὶ τῷ Καίσαρι, καὶ
αὐτὸ κατέδεισαν οἵ τε μισθωτοὶ καὶ οἱ σφαγεῖς αὐτοί·
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Traduction française :
[2,126] Pendant que se déroulaient ces péripéties, une
ordonnance d'Antoine fut publiée durant la nuit,
convoquant le Sénat, avant même le lever du jour, au
temple de Tellus, qui était très proche de la maison
d'Antoine. En effet, il n'osait pas se rendre à la Curie,
située au pied du Capitole, vu que les gladiateurs étaient
aux côtés de ses adversaires, ni non plus semer le
trouble dans la Ville en y faisant entrer l'armée ; Lépide
cependant la fit entrer. À l'approche du jour, on vit, entre
autres sénateurs, se hâter vers le temple de Tellus le
préteur Cinna, de nouveau revêtu de sa tenue de
fonction, que, la veille, il avait rejetée comme cadeau
d'un tyran. Mais à sa vue, des citoyens non soudoyés et
des vétérans, qui lui en voulaient d'avoir été le premier à
dénigrer publiquement César, dont il avait été un proche,
le poursuivirent en lui lançant des pierres ; comme il
avait trouvé refuge dans une maison, ils amassèrent du
bois et allaient incendier la demeure, si Lépide, faisant
donner l'armée, ne les en avait pas empêchés. Telle fut
donc la première libre opinion à s'exprimer après la mort
de César, et elle effraya les citoyens qui avaient vendu
leur soutien et les meurtriers eux-mêmes.
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