HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I



Texte grec :

[1,54] 54. Τοῦ δ' αὐτοῦ χρόνου κατὰ τὸ ἄστυ οἱ χρῆσται πρὸς ἀλλήλους ἐστασίασαν, οἱ μὲν πράττοντες τὰ χρέα σὺν τόκοις, νόμου τινὸς παλαιοῦ διαγορεύοντος μὴ δανείζειν ἐπὶ τόκοις ζημίαν τὸν οὕτω δανείσαντα προσοφλεῖν. Ἀποστραφῆναι γάρ μοι δοκοῦσιν οἱ πάλαι Ῥωμαῖοι, καθάπερ Ἕλληνες, τὸ δανείζειν ὡς καπηλικὸν καὶ βαρὺ τοῖς πένησι καὶ δύσερι καὶ ἐχθροποιόν, ᾧ λόγῳ καὶ Πέρσαι τὸ κίχρασθαι ὡς ἀπατηλόν τε καὶ φιλοψευδές. Ἔθους δὲ χρονίου τοὺς τόκους βεβαιοῦντος, οἱ μὲν κατὰ τὸ ἔθος ᾖτουν, οἱ δὲ οἷον ἐκ πολέμων τε καὶ στάσεων ἀνεβάλλοντο τὰς ἀποδόσεις· εἰσὶ δ' οἳ καὶ τὴν ζημίαν τοὺς δανείσαντας ἐκτίσειν ἐπηπείλουν. Ὅ τε στρατηγὸς Ἀσελλίων, ᾧ ταῦτα προσέκειτο, ἐπεὶ διαλύων αὐτοὺς οὐκ ἔπειθεν, ἐδίδου κατ' ἀλλήλων αὐτοῖς δικαστήρια, τὴν ἐκ τοῦ νόμου καὶ ἔθους ἀπορίαν ἐς τοὺς δικαστὰς περιφέρων. Οἱ δανεισταὶ δὲ χαλεπήναντες, ὅτι τὸν νόμον παλαιὸν ὄντα ἀνεκαίνιζε, κτείνουσιν αὐτὸν ὧδε· ὁ μὲν ἔθυε τοῖς Διοσκούροις ἐν ἀγορᾷ, τοῦ πλήθους ὡς ἐπὶ θυσίᾳ περιστάντος· ἑνὸς δὲ λίθου τὸ πρῶτον ἐπ' αὐτὸν ἀφεθέντος, ἔρριψε τὴν φιάλην καὶ ἐς τὸ τῆς Ἑστίας ἱερὸν ἵετο δρόμῳ. Οἱ δὲ αὐτὸν προλαβόντες τε ἀπέκλεισαν ἀπὸ τοῦ ἱεροῦ καὶ καταφυγόντα ἔς τι πανδοχεῖον ἔσφαξαν. Πολλοί τε τῶν διωκόντων ἐς τὰς παρθένους αὐτὸν ἡγούμενοι καταφυγεῖν ἐσέδραμον, ἔνθα μὴ θέμις ἦν ἀνδράσιν. Οὕτω μὲν καὶ Ἀσελλίων στρατηγῶν τε καὶ σπένδων καὶ ἱερὰν καὶ ἐπίχρυσον ἐσθῆτα ὡς ἐν θυσίᾳ περικείμενος ἀμφὶ δευτέραν ὥραν ἐσφάζετο ἐν ἀγορᾷ μέσῃ παρὰ ἱεροῖς. Καὶ ἡ σύγκλητος ἐκήρυσσεν, εἴ τίς τι περὶ τὸν Ἀσελλίωνος φόνον ἐλέγξειεν, ἐλευθέρῳ μὲν ἀργύριον, δούλῳ δὲ ἐλευθερίαν, συνεγνωκότι δὲ ἄδειαν· οὐ μὴν ἐμήνυσεν οὐδείς, τῶν δανειστῶν περικαλυψάντων.

Traduction française :

[1,54] 54. A cette époque, une nouvelle sédition éclata à Rome entre ceux qui étaient créanciers et ceux qui étaient débiteurs. Ceux-là ne prêtaient leur argent qu'avec intérêt, tandis qu'une ancienne loi prohibait l'usure sous peine d'une amende. Il paraît, en effet, que les anciens Romains, de même que les Grecs, avaient proscrit l'usure ; qu'ils l'avaient regardée comme un profit illicite, comme une chose onéreuse aux pauvres, et féconde en querelles et en inimitiés. C'était ainsi que les Perses avaient proscrit le prêt, comme une source de fraude et de mensonge. Cependant l'usage de l'usure reposait sur une pratique immémoriale. Les créanciers demandaient donc ce qui leur était dû, conformément à la pratique. De leur côté, les débiteurs différaient de payer, sous prétexte des calamités de la guerre et des séditions. Quelques-uns même menaçaient leurs créanciers de les faire condamner à l'amende. Le préteur Asellius, à qui toutes ces contestations étaient dévolues, renvoya les parties, faute de pouvoir les concilier, à se pourvoir respectivement par devant les tribunaux ; et il laissa aux juges à prononcer entre la loi et l'usage. Les créanciers, furieux de ce qu'il avait ressuscité une loi tombée en désuétude, conjurèrent sa mort; et voici comment ils exécutèrent leur complot. Asellius faisait un sacrifice public, sur le Forum, en l'honneur de Castor et Pollux. Il était environné, comme on l'est d'ordinaire en pareil cas, de beaucoup de monde. On n'eut pas plutôt commencé par lui jeter une pierre, qu'il jeta sa fiole, prit la fuite à toutes jambes, pour se sauver dans le sanctuaire de Vesta. On le poursuivit; on le devança; on l'empêcha d'entrer dans le temple, et on l'égorgea dans une hôtellerie où il s'était réfugié. Plusieurs de ceux qui s'étaient mis à ses trousses pensant qu'il avait gagné en fuyant l'enceinte même des Vestales, pénétrèrent jusqu'où il n'était point permis aux hommes de pénétrer. Ce fut ainsi qu'Asellius, pendant sa préture, au milieu d'un acte religieux, revêtu de sa robe d'or et du costume sacerdotal, comme l'exigeait la cérémonie, fut égorgé en public, vers la deuxième heure, au pied des autels. Le sénat fit, à ce sujet, une proclamation portant que ceux qui feraient une révélation concernant le meurtre d'Asellius seraient récompensés, savoir, les hommes libres avec de l'argent, les esclaves par le don de la liberté, et les complices par l'impunité. Mais personne ne fit la moindre dénonciation, à cause des efforts que firent les créanciers pour que ce crime demeurât enveloppé de ténèbres.





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Dernière mise à jour : 13/04/2006