HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant III

Vers 950-999

  Vers 950-999

[3,950] μολπήν, οὐκ ἐπὶ δηρὸν ἐφήνδανεν ἑψιάασθαι.
ἀλλὰ μεταλλήγεσκεν ἀμήχανος, οὐδέ ποτ' ὄσσε
ἀμφιπόλων μεθ' ὅμιλον ἔχ' ἀτρέμας· ἐς δὲ κελεύθους
τηλόσε παπταίνεσκε, παρακλίνουσα παρειάς.
θαμὰ δὴ στηθέων ἐάγη κέαρ, ὁππότε δοῦπον
955 ποδὸς ἀνέμοιο παραθρέξαντα δοάσσαι.
αὐτὰρ ὅγ' οὐ μετὰ δηρὸν ἐελδομένῃ ἐφαάνθη
ὑψόσ' ἀναθρώσκων τε Σείριος Ὠκεανοῖο,
ὃς δή τοι καλὸς μὲν ἀρίζηλός τ' ἐσιδέσθαι
ἀντέλλει, μήλοισι δ' ἐν ἄσπετον ἧκεν ὀιζύν·
960 ὧς ἄρα τῇ καλὸς μὲν ἐπήλυθεν εἰσοράασθαι
Αἰσονίδης, κάματον δὲ δυσίμερον ὦρσε φαανθείς.
ἐκ δ' ἄρα οἱ κραδίη στηθέων πέσεν, ὄμματα δ' αὔτως
ἤχλυσαν· θερμὸν δὲ παρηίδας εἷλεν ἔρευθος.
γούνατα δ' οὔτ' ὀπίσω οὔτε προπάροιθεν ἀεῖραι
965 ἔσθενεν, ἀλλ' ὑπένερθε πάγη πόδας. αἱ δ' ἄρα τείως
ἀμφίπολοι μάλα πᾶσαι ἀπὸ σφείων ἐλίασθεν.
τὼ δ' ἄνεῳ καὶ ἄναυδοι ἐφέστασαν ἀλλήλοισιν,
δρυσίν, μακρῇσιν ἐειδόμενοι ἐλάτῃσιν,
αἵ τε παρᾶσσον ἕκηλοι ἐν οὔρεσιν ἐρρίζωνται,
970 νηνεμίῃ· μετὰ δ' αὖτις ὑπὸ ῥιπῆς ἀνέμοιο
κινύμεναι ὁμάδησαν ἀπείριτον· ὧς ἄρα τώγε
μέλλον ἅλις φθέγξασθαι ὑπὸ πνοιῇσιν Ἔρωτος.
γνῶ δέ μιν Αἰσονίδης ἄτῃ ἐνιπεπτηυῖαν
θευμορίῃ, καὶ τοῖον ὑποσσαίνων φάτο μῦθον·
975 "Τίπτε με, παρθενική, τόσον ἅζεαι, οἶον ἐόντα;
οὔ τοι ἐγών, οἷοί τε δυσαυχέες ἄλλοι ἔασιν
ἀνέρες, οὐδ' ὅτε περ πάτρῃ ἔνι ναιετάασκον,
ἦα πάρος. τῶ μή με λίην ὑπεραίδεο, κούρη,
τι παρεξερέεσθαι, τοι φίλον, ἠέ τι φάσθαι.
980 ἀλλ' ἐπεὶ ἀλλήλοισιν ἱκάνομεν εὐμενέοντες,
χώρῳ ἐν ἠγαθέῳ, ἵνα τ' οὐ θέμις ἔστ' ἀλιτέσθαι,
ἀμφαδίην ἀγόρευε καὶ εἴρεο· μηδέ με τερπνοῖς
φηλώσῃς ἐπέεσσιν, ἐπεὶ τὸ πρῶτον ὑπέστης
αὐτοκασιγνήτῃ μενοεικέα φάρμακα δώσειν.
985 πρός σ' αὐτῆς Ἑκάτης μειλίσσομαι ἠδὲ τοκήων
καὶ Διός, ὃς ξείνοις ἱκέτῃσί τε χεῖρ' ὑπερίσχει·
ἀμφότερον δ', ἱκέτης ξεῖνός τέ τοι ἐνθάδ' ἱκάνω,
χρειοῖ ἀναγκαίῃ γουνούμενος. οὐ γὰρ ἄνευθεν
ὑμείων στονόεντος ὑπέρτερος ἔσσομ' ἀέθλου.
990 σοὶ δ' ἂν ἐγὼ τίσαιμι χάριν μετόπισθεν ἀρωγῆς,
θέμις, ὡς ἐπέοικε διάνδιχα ναιετάοντας,
οὔνομα καὶ καλὸν τεύχων κλέος· ὧς δὲ καὶ ὧλλοι
ἥρωες κλῄσουσιν ἐς Ἑλλάδα νοστήσαντες
ἡρώων τ' ἄλοχοι καὶ μητέρες, αἵ νύ που ἤδη
995 ἡμέας ἠιόνεσσιν ἐφεζόμεναι γοάουσιν·
τάων ἀργαλέας κεν ἀποσκεδάσειας ἀνίας.
δή ποτε καὶ Θησῆα κακῶν ὑπελύσατ' ἀέθλων
παρθενικὴ Μινωὶς ἐυφρονέουσ' Ἀριάδνη,
ἥν ῥά τε Πασιφάη κούρη τέκεν Ἠελίοιο.
[3,950] qu'il cessait de lui plaire. Ses yeux ne pouvaient s'arrêter sur ce qui l'environnait, elle tournait à tout moment la tête et portait au loin ses regards inquiets dans la campagne. Le moindre bruit, le plus léger souffle de vent faisait tressaillir vivement son coeur. Enfin, elle aperçoit l'objet de ses désirs. Tel qu'on voit sortir du sein de l'Océan, Sirius, dont la splendeur frappe les yeux, mais dont l'influence est souvent funeste aux troupeaux, tel et avec encore plus d'éclat, le fils d'Éson s'avançant à grands pas parut aux regards de Médée. A son aspect le trouble s'empare de ses sens, ses yeux se couvrent d'un nuage, une rougeur brillante se répand sur son visage, ses genoux tremblants se dérobent sous elle, elle ne peut ni avancer ni s'éloigner. Cependant ses suivantes se retirent et la laissent seule avec Jason. Ils restent tous les deux quelque temps immobiles et sans rien dire. Ainsi lorsque les zéphyrs retiennent leur haleine, le silence règne dans une forêt. Mais bientôt le vent souffle, les arbres sont agités et font entendre un doux murmure. Ainsi Jason et Médée, inspirés par l'amour, feront bientôt succéder au silence les plus tendres accents. Le héros reconnut d'abord au trouble de Médée le trait dont une main divine l'avait blessée. "Princesse, lui dit-il avec douceur, vous me voyez seul devant vous. D'où vient que la crainte glace vos esprits ? Je ne suis point de ces hommes que leur insolence rend insupportables. Jamais on ne me vit tel, lors même que j'habitais au sein de ma patrie. Cessez donc d'appréhender. Parlez et interrogez-moi librement, et puisque une confiance réciproque nous réunit en un lieu sacré, sûr garant de la bonne foi, daignez vous expliquer, et, sans m'abuser par des espérances frivoles, exécutez la promesse que vous avez faite à votre soeur en m'armant du pouvoir de vos enchantements. Je vous en conjure par Hécate elle-même, par les auteurs de vos jours, par Jupiter dont le bras vengeur protège les étrangers et les suppliants. C'est à ce double titre que j'embrasse vos genoux. Sans vous, je ne puis sortir victorieux des combats où la nécessité m'a condamné. L'intervalle qui sépare nos demeures ne me laisse qu'un moyen de faire éclater ma reconnaissance. Je publierai vos bienfaits dans la Grèce et j'y rendrai votre gloire immortelle. Tous les héros qui me suivent diront que c'est à vous qu'ils doivent la douceur de revoir leur patrie. Leurs femmes et leurs mères vous combleront de bénédictions. Peut-être qu'assises en ce moment sur le bord de la mer elles déplorent déjà notre perte. Dissipez leurs alarmes en nous secourant. Par une semblable faveur, la jeune Ariane, fille de Minos et de Pasiphaé qui avait pour père le soleil, délivra autrefois Thésée du plus pressant danger.


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Dernière mise à jour : 9/09/2005