HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant III

Vers 600-649

  Vers 600-649

[3,600] σφωιτέρης Ἄτην τε πολύτροπον ἐξαλέασθαι·
τῶ καὶ ἐελδομένους πέμπειν ἐς Ἀχαιίδα γαῖαν
πατρὸς ἐφημοσύνῃ, δολιχὴν ὁδόν. οὐδὲ θυγατρῶν
εἶναί οἱ τυτθόν γε δέος, μή πού τινα μῆτιν
φράσσωνται στυγερήν, οὐδ' υἱέος Ἀψύρτοιο·
605 ἀλλ' ἐνὶ Χαλκιόπης γενεῇ τάδε λυγρὰ τετύχθαι.
καί ' μὲν ἄσχετα ἔργα πιφαύσκετο δημοτέροισιν
χωόμενος· μέγα δέ σφιν ἀπείλεε νῆά τ' ἔρυσθαι
ἠδ' αὐτούς, ἵνα μήτις ὑπὲκ κακότητος ἀλύξῃ.
Τόφρα δὲ μητέρ' ἑήν, μετιὼν δόμον Αἰήταο,
610 Ἄργος παντοίοισι παρηγορέεσκ' ἐπέεσσιν,
Μήδειαν λίσσεσθαι ἀμυνέμεν· δὲ καὶ αὐτὴ
πρόσθεν μητιάασκε· δέος δέ μιν ἴσχανε θυμόν,
μή πως ἠὲ παρ' αἶσαν ἐτώσια μειλίξαιτο
πατρὸς ἀτυζομένην ὀλοὸν χόλον, ἠὲ λιτῇσιν
615 ἑσπομένης ἀρίδηλα καὶ ἀμφαδὰ ἔργα πέλοιτο.
Κούρην δ' ἐξ ἀχέων ἀδινὸς κατελώφεεν ὕπνος
λέκτρῳ ἀνακλινθεῖσαν. ἄφαρ δέ μιν ἠπεροπῆες,
οἷά τ' ἀκηχεμένην, ὀλοοὶ ἐρέθεσκον ὄνειροι.
τὸν ξεῖνον δ' ἐδόκησεν ὑφεστάμεναι τὸν ἄεθλον,
620 οὔτι μάλ' ὁρμαίνοντα δέρος κριοῖο κομίσσαι,
οὐδέ τι τοῖο ἕκητι μετὰ πτόλιν Αἰήταο
ἐλθέμεν, ὄφρα δέ μιν σφέτερον δόμον εἰσαγάγοιτο
κουριδίην παράκοιτιν· ὀίετο δ' ἀμφὶ βόεσσιν
αὐτὴ ἀεθλεύουσα μάλ' εὐμαρέως πονέεσθαι·
625 σφωιτέρους δὲ τοκῆας ὑποσχεσίης ἀθερίζειν,
οὕνεκεν οὐ κούρῃ ζεῦξαι βόας, ἀλλά οἱ αὐτῷ
προύθεσαν· ἐκ δ' ἄρα τοῦ νεῖκος πέλεν ἀμφήριστον
πατρί τε καὶ ξείνοις· αὐτῇ δ' ἐπιέτρεπον ἄμφω
τὼς ἔμεν, ὥς κεν ἑῇσι μετὰ φρεσὶν ἰθύσειεν.
630 δ' ἄφνω τὸν ξεῖνον, ἀφειδήσασα τοκήων,
εἵλετο· τοὺς δ' ἀμέγαρτον ἄχος λάβεν, ἐκ δ' ἐβόησαν
χωόμενοι· τὴν δ' ὕπνος ἅμα κλαγγῇ μεθέηκεν.
παλλομένη δ' ἀνόρουσε φόβῳ, περί τ' ἀμφί τε τοίχους
πάπτηνεν θαλάμοιο· μόλις δ' ἐσαγείρατο θυμὸν
635 ὡς πάρος ἐν στέρνοις, ἀδινὴν δ' ἀνενείκατο φωνήν·
"Δειλὴ ἐγών, οἷόν με βαρεῖς ἐφόβησαν ὄνειροι.
δείδια, μὴ μέγα δή τι φέρῃ κακὸν ἥδε κέλευθος
ἡρώων. περί μοι ξείνῳ φρένες ἠερέθονται.
μνάσθω ἑὸν κατὰ δῆμον Ἀχαιίδα τηλόθι κούρην
640 ἄμμι δὲ παρθενίη τε μέλοι καὶ δῶμα τοκήων.
ἔμπα γε μὴν θεμένη κύνεον κέαρ, οὐκέτ' ἄνευθεν
αὐτοκασιγνήτης πειρήσομαι, εἴ κέ μ' ἀέθλῳ
χραισμεῖν ἀντιάσῃσιν, ἐπὶ σφετέροις ἀχέουσα
παισί· τό κέν μοι λυγρὸν ἐνὶ κραδίῃ σβέσαι ἄλγος."
645 ῥα, καὶ ὀρθωθεῖσα θύρας ὤιξε δόμοιο,
νήλιπος, οἰέανος· καὶ δὴ λελίητο νέεσθαι
αὐτοκασιγνήτηνδε, καὶ ἕρκεος οὐδὸν ἄμειψεν.
δὴν δὲ καταυτόθι μίμνεν ἐνὶ προδόμῳ θαλάμοιο,
αἰδοῖ ἐεργομένη· μετὰ δ' ἐτράπετ' αὖτις ὀπίσσω
[3,600] et les détours du Malheur. Ses filles ni son fils Absyrte ne lui donnaient aucun ombrage, mais il croyait avoir tout à craindre des enfants de Chalciope, et c'était pour cette raison plutôt que pour satisfaire au désir qu'ils témoignaient d'obéir à leur père qu'il les avait envoyés dans la Grèce. Rempli de ces idées et emporté par la colère, il faisait à ses sujets les plus terribles menaces, en leur ordonnant de veiller sur le navire et sur les Argonautes, afin qu'aucun d'eux ne pût lui échapper. Dans le même temps, Argus, de retour au palais d'Eétès, conjurait sa mère d'implorer en faveur des Argonautes les secours de Médée. Chalciope en avait déjà conçu le dessein, mais la crainte la retenait. Elle appréhendait ou que Médée ne redoutât trop la colère de son père pour écouter ses prières ou qu'Eétès ne découvrît bientôt leur intelligence si sa soeur se laissait persuader. Cependant Médée, retirée dans son appartement et appuyée sur son lit, cherchait dans le repos à calmer le trouble qui l'agitait. Le sommeil suspendit un instant ses tourments, mais bientôt des songes affreux, voltigeant autour d'elle, présentent à son esprit les plus cruelles illusions. Dans leur erreur, il lui semble que Jason n'est point venu en Colchide et ne doit pas combattre pour le vain désir d'obtenir une Toison, mais qu'elle-même est l'objet de ses voeux et qu'il doit l'emmener dans sa patrie pour s'unir à elle par le noeud sacré de l'hymen. Il lui semble encore qu'elle dompte elle-même les taureaux et surmonte aisément les autres dangers, que néanmoins son père ne veut pas la laisser partir, sous prétexte que c'était à Jason de soutenir le combat, qu'il s'élève à ce sujet une dispute, qu'elle est prise elle-même pour arbitre et se jette dans les bras de l'étranger, abandonnant ses parents qui, saisis d'indignation, poussent un cri terrible. A ce cri, Médée tressaille de frayeur et le sommeil fuit de ses yeux. Elle s'éveille en tremblant, regarde longtemps autour d'elle, et reprenant enfin l'usage de ses sens : "Malheureuse que je suis, dit-elle en gémissant, quels songes affreux ont glacé mon coeur d'épouvante. Je crains bien que l'arrivée de ces guerriers n'ait des suites funestes. Mais quoi ! un étranger porte le trouble au fond de mon âme ! qu'il aille loin de ces lieux chercher une épouse dans sa patrie ! Pour moi, je chérirai ma virginité, je ne quitterai point le palais qu'habitent les auteurs de mes jours... Cependant ma soeur tremble pour ses fils... De quels tourments elle me délivrerait si, pour sauver ce qu'elle a de plus cher, elle me priait de donner au héros un moyen assuré de sortir victorieux du combat ! Excitée par elle, j'oserais tout entreprendre." Elle dit, et se levant aussitôt, les pieds nus et sans autre vêtement qu'un simple manteau, elle ouvre la porte de sa chambre, impatiente d'aller joindre sa soeur. A peine a-t-elle franchi le seuil que la honte la saisit. Elle reste quelque temps dans le vestibule


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Dernière mise à jour : 9/09/2005